Sortie de cours (libre)

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Il était 17h15 et Myriam avait un peu traîner à ramasser ses affaires de cours et prendre le chemin du retour. Elle venait à peine de passer les grandes portes de l'entrée du lycée qu'elle pouvait constater que quelques élèves de Vincent Scotto, zonait encore devant l'établissement par petit groupe de 3 ou 4 et discutaient.

Myriam les observa un instant, puis baissa le regard et prit la route en direction de son appartement. Elle fit quelques pas, et en relevant la tête, aperçut sur le trottoir d'en face l'une de ses élèves, en compagnie d'une jeune fille au visage qui était totalement étranger à Myriam.
Elle fronça les sourcils en les observant: apparemment les deux jeunes filles semblaient proches, à en voir le comportement d'Elodie Estève...Cette dernière se trouvait en fait en compagnie de Lili Sango, la petite amie de la jeune brunette, ce que Myriam ignorait totalement. D'ailleurs elle était tellement loin de se douter du lien qui les unissait, que lorsque Elodie s'approcha de son amie pour l'embrasser, Myriam en fut plus que surprise...Elle resta figé un instant, se demandant si elle avait bien vu ce qu'elle venait de voir, puis finit par se résoudre à ce fait : Les jeunes adolescents d'aujourd'hui semblent tellement libérés et ouvert d'esprit, que tout en est devenu banal, se disait Myriam.

Elle soupira et reprit le cours de sa marche en direction du centre ville...

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[Excuses moi j'ai pas pu m'en empêcher ! x)]

La sonnerie de l'école d'arts retentit ! C'était la fin des cours. Enfin la journée était finit ! Jordane prit toutes ses affaires sous son aile et se dirigea vers la sortie de l'école. Elle possédait une toile vierge, et une grande boite où elle range toutes ses affaires de peinture. Certains de ses camarades lui souhaitèrent une bonne soirée, l'étudiante fit de même.

Lorsqu'elle pointa le bout de son nez dehors, elle sentit le froid qui commençait à tomber. Ce n'était pas le meilleur temps pour un début de soirée, mais Jordane devait faire avec. Elle prit la direction qui menait à la place du Mistral, chez elle donc !

Les élèves du lycée d'à côté étaient sortis depuis plus de 5 minutes. Certains professeurs ne sortaient que maintenant. La direction du Mistral était la même que pour aller au centre ville.

Ce matin, Jordane s'était préparé plusieurs joints pour la journée. Son dernier était dans sa boite à tabac, elle le saisit et l'alluma avant de partir pour son studio. La jeune peintre commença sa petite marche habituelle. Elle commençait vraiment à s'y faire, puisque cela faisait maintenant une semaine qu'elle empruntait ce trajet. Il fallait toujours aller tout droit et rester sur le même trottoirs jusqu'à la place du Mistral.

Cependant, ce soir, c'était différent. Jordane était complètement dans ses pensées. Elle pensait surtout à la prochaine décision qu'elle allait prendre. En effet, elle voulait avoir un petit chaton. Cela faisait un moment qu'elle rêvait d'avoir un animal, et avoir un chat était l'idée qui lui tapait plus à l'œil. Mais dans sa course, elle oubliait quelque chose d'important : les gens. L'étudiante ne fit pas attention et se cogna contre une pauvre jeune femme.
Son joint, sa boite ainsi que sa toile tombèrent à la renverse. Pauvre petite Jordane, la boite s'était ouverte et les pinceaux s'étalèrent un à un sur le trottoir.

La jeune peintre n'arrêtait pas de s'excuser. Elle reprit d'abord son joint. La jeune inconnue avait l'air de vouloir l'aider, mais celle-ci avait fait tombé ses livres.

" Je suis vraiment désolée, excusez-moi, j'ai vraiment la tête ailleurs. "

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Avec sa tendance à baisser la tête pour mieux vaquer à ses pensées, Myriam n'avait pas regarder ce qui se passait devant elle. Elle aurait difficilement pu voir la jeune femme devant elle, les bras chargée d'accessoire en tout genre. Le choc ne se fit pas attendre, et par la surprise, Myriam lâcha son sac, ses livres et quelques copies d'élèves qui avaient réussi à s'échapper d'une chemise cartonnée.

Pour la jeune femme en face, le résultat était le même, et tout avaient fini au sol. Myriam constatait les dégats et se sentit gênée : une toile des pinceaux, quelques accessoires de peinture. Des objets qui avaient largement plus de valeurs que ses propres affaires.
La réaction de la jeune professeur ne se fit pas attendre : elle s'agenouilla pour ramasser tout ce qui se trouvait à sa portée.

C'est alors qu'elle entendit la voix de la jeune femme, qui s'excusait. Myriam secouait la tête au fur et à mesure que la jeune peintre en herbe implorait un pardon. Elle lui répondit avec la même sincérité, tout en ramassant les pinceaux et en cherchant à les regrouper dans leur boîte de rangement :

- Non, non ! C'est moi, je ne regardais pas où j'allais, je suis sincèrement désolée pour vos...

Elle tomba nez à nez avec la boite à tabac de la jeune peintre, elle la prit entre ses mains. Non loin de la boîte qu'elle venait de ramasser, se trouvaient quelques "cigarettes" étalées sur le bitume. Myriam observa le tout quelques instant et finit enfin sa phrase :

-...vos affaires si précieuses.

Myriam se décida enfin à lever les yeux vers la jeune étudiante et la fixa longuement. Elle se redressa et lui tendit sa boîte à tabac en ajoutant :

- Je crois bien que c'est à vous !

Myriam en avait complètement ses propres affaires, bien trop occupée à se mêler de ce qui ne la regardait pas à juger intérieurement, trop facilement, la jeune femme en face d'elle.

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Jordane s'était mise à quatre pattes par terre. Des copies volaient un peu partout. C'était drôle. A croire qu'à elles deux, elles avaient fait un feu d'artifice sur le trottoir. Un défilé de notes perlait sur la chaussé, la jeune peintre remarqua très vite que cette femme devait être une professeur des écoles. Sur le coup, elle imaginait que cette inconnue n'était autre qu'une prof au lycée Vincent Scotto. En tout cas, elle est très jolie. Ses cheveux bruns composés de petites boucles s'envolaient non loin de là grâce au vent. Ses yeux noisettes étaient sublimes et brillaient un petit peu. Quel charme ! Elle avait l'air d'être une femme assez mûre de 25 ou 30 ans. L'étudiante en arts plastiques ramassa ses dernières affaires qui se trouvaient sur le sol. Il manquait quelque chose. Mais quoi ? Plus rien n'était sur le bitume.

Jordane se leva et regarda sa toile avec dégout. Il y avait un gros trou en plein milieu. Pour le prix que ça coute, elle avait de quoi faire la gueule. Elle soupira. Remarques, heureusement qu'elle n'avait pas peint dessus !

Son regard revint vers la jeune femme qui s'était excusée à son tour. Elle avait la boite à clopes de Jordane entre les mains. Oui, la jeune peintre fumait des cigarettes et d'autres choses, mais plus rien n'en témoignait cette fois. Mise à part le joint qu'elle avait réussit à ramasser.

- Je crois bien que c'est à vous !

Oui c'était à elle. Jordane était bien trop pré-occupée par le regard de cette femme que par ses paroles. Ses yeux noisettes étaient vraiment beaux. C'est la couleur préférée de Jordy. Ah si elle pouvait les représenter sur la toile, elle le ferait ! Quel regard ! Mais ce regard était trouble, remplit de doutes et de questions sans réponse. La jeune peintre finit par acquiescer.

" Oui c'est à moi... "

Jordane pointa les copies à la jeune professeur contre sa boite à tabac. D'un naturel, elle ralluma son joint.

" Vous êtes professeur ? Je crus comprendre ça en regardant vos copies... Ca parle de littérature en plus ! Moi qui aime lire... "

Commencer une éventuelle discussion aurait sans doute retenu cette jeune et jolie femme. Jordane voulait en savoir plus sur elle.

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Myriam reprit les copie tendues par la jeune, et d'un hochement de tête, la remercia en silence. Bizarrement, la jeune femme ne semblait pas plus embêtée à l'idée de voir ces affaires dans un moins bel état que quelques secondes plus tôt. Bien au contraire, elle avait l'air d'être plus intéressée par le travail qu'exerçait Myriam que par l'avenir peu glorieux de sa toile vierge.

Myriam de son côté, ne savait pas trop comment se comporter avec la jeune peintre. Elle ne savait dire si ce qui la dérangeait le plus était le fait de la voir fumer un joint, ou le regard intense qu'elle posait sur elle...situation un peu gênante pour la jeune professeur qui était tiraillée entre l'idée de sermonner cette inconnue ou pour faire comme si de rien n'était et répondre à sa question.

Autant y aller au feeling se disait-elle, advienne que pourra.

- Oui c'est ça, professeur...c'est mon métier.

Myriam pencha alors légèrement la tête, tout en fixant son interlocutrice et tenta d’aborder le sujet qui fâche

- Bien que votre assurance soit admirable dans d'autres circonstance, je dois vous avouer que je trouve plutôt gênant l'idée de parler à une parfaite inconnue qui semble se foutre éperdument de l'endroit ou elle se trouve, et de l’illégalité de ses actes...

Bon, c'était pas trop déplacée, mais ça avait le mérite d'être clair : le joint l'incommodait, et elle cherchait à le faire savoir...Cependant, même si Myriam semblait en phase avec son côté moraliste, dans le fond, elle commençait à regretter ces paroles. Pourquoi ? Cette jeune femme avait quelque chose de troublant qui semblait la déstabiliser quelques peu...son regard ? son assurance ? sa beauté certaine ?

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[J'adore, j'adore ! C'est exactement le petit jeu que j'attendais ! Je t'aime mais je t'évite, je te reproche des trucs, mais je t'aime, oh et pis non ! Lol :ordifenetre: ]

Si Jordane ne s'inquiétait pas pour son tableau, c'est qu'elle avait déjà une idée de ce qu'elle allait en faire. En effet, ça pouvait être original de faire une toile avec un gros trou au milieu ! (Rigoles pas, je te vois venir Sara ! )
C'est l'art ! Il faut toujours faire des choses nouvelles ! Et puis zut, si vraiment ça ne marcherait pas, Jordane n'avait pas de quoi s'inquiéter. Ses parents étaient là pour lui donner de l'argent, ce n'est pas comme si que sa famille était pauvre !

Cette inconnue avait l'air franchement étonnante. Une professeur ! En tout cas, elle n'avait pas l'air commode, à croire que c'était rare de nos jours des profs sympa ! Celle-ci avait tout pour plaire puisqu'elle avait l'air de traiter de la littérature avec ses élèves. Elle était belle, très belle. Mais malheureusement, il fallait qu'elle parle de drogues ! Elle ne pouvait pas simplement répondre à ce que Jordane lui avait demandé ? Non, fallait qu'elle se mêle de ce qui la regarde pas !

" Je vous demande pardon ?
Écoutez, je ne me fou pas de l'endroit où je suis ! Je suis très bien où je suis je vous remercie. Et puis cessez ces manières, je ne suis pas non plus en train de me piquer devant vous. Ce n'est qu'un pétard non. Vous faites quoi vous pour vous détendre après les cours ? "

Jordane la regardait avec un regard interrogateur. On aurait cru deviner des points d'interrogations dans ses yeux. Mais c'est vrai quoi ? Qu'est ce que cette femme venait l'emmerder pour une histoire de pétards ! On est au 21 éme siècle bordel !

" Je m'intéresse à ce que vous faites, et vous commencez à me prendre la tête sur ce que je fumes. D'après ce que je viens de comprendre, n'est ce pas ? "

La jeune peintre était complètement surprise par ce que venait de lui sortir cette inconnue. Mais quel culot ! En même temps, ce n'était pas étonnant. Les professeurs sont tous comme ça. Même hors de leur travail, ils ne peuvent pas s'empêcher d'interpeler les gens. Ca faisait un peu cliché de penser ça, mais cette femme le confirmait bien.

" C'est vraiment bien dommage pour une femme comme vous.. de.. "

Oh oh !! Molo ! Manquerait plus qu'elle ait des relations avec l'école d'arts et on est bon pour avoir des problèmes. Le mot problème sonnait avec le mot parents. Et même si Jordane n'avait qu'une seule envie, cette envie de lui dire qu'elle était superbe et que c'était dommage qu'elle sorte ça... bref.. Elle attendit sa réponse...

Invité

[ lol bah tu vas être servie, j'aime bien jouer sur la corde du "Je t'aime, moi non plus !!!" :D
Et je vois que j'ai déjà une certaine réput' : lol effectivement le coup du trou dans la toile m'a fait pensée à un truc en particulier, mais je suis sidérée de voir qu'on lit en moi comme dans un livre ouvert mdrrr]

Eh bien voilà, il fallait s'y attendre, la réaction de la jeune n'avait pas tarder à venir...Faire la morale à une inconnue n'était pas une idée très glorieuse et Myriam s'en mordait déjà les doigts. Mais il fallait pourtant bien assumer, et pour ça, Myriam savait donné l'impression qu'elle maîtrisait la situation. Elle répondit sur un ton détaché :

- Ne vous méprenez pas, vous faites ce que vous voulez de votre vie privée, je m'en contrefiche. Mais vous êtes devant un lycée ! avec des étudiants influençables ! C'est pour eux que je m'inquiète, pas pour vous !

Bon là, pour le coup, Myriam s'était montrée un peu plus désagréable que tout à l'heure, mais la jeune femme semblait l'avoir bien cherchée.
Cependant, encore une fois, la réponse de la jeune femme la fit une nouvelle fois regretter ses dernières paroles. apparemment, la jeune peintre s’intéressait à elle, à sa vie, et montrait sa part de sociabilité, alors que Myriam montrait son côté froid...
Myriam avait envie de répondre à la jeune femme à son intérêt pour sa vie privée, mais la jeune étudiante ne lui en laissa pas le temps

" C'est vraiment bien dommage pour une femme comme vous.. de.. "

Dans quel genre de discussion la jeune femme souhaitait-elle aller ?? Que voulait dire cette phrase laissée en suspend. Et le ton qu'elle employait : pourquoi Myriam avait-elle l'impression de ressentir de la déception dans la voix de la jeune femme ?? Trop de question pour une phrase qui n'était même finie. Myriam se sentit piqué par la curiosité et n'hésita pas à questionner la jeune femme en face d'elle :

- Une femme comme moi ?? Qu'est-ce que ca veux dire exactement ? Que savez-vous de moi ? Rien ! Mais allez-y dites le fond de votre pensée, je suis curieuse de l'entendre !

Myriam croisa alors les bras et attendit avec une certaine appréhension cachée, la réponse de l'etudiante

Invité

[Je sens qu'on va bien s'entendre alors... Razz

]

Jordane était trop franche ? Elle aurait dû se la fermer oui ! Trop parler, ce n'est pas bon non plus. Mais sa sensibilité n'en était pas moins touchée. En effet, cette femme l'avait touché par sa beauté. Bon, il y en a des tonnes des femmes, mais celle-ci avait des yeux vraiment superbes. Et il faut avouer que cette manière de rétorquer séduisait beaucoup Jordane. Mais la jeune peintre ne se voyait pas du tout lui faire des avances. Surtout devant un lycée, ça pourrait encore plus choquer hein ! Bouhh, les gays, les lesbiennes, etc, tous dans le même sac ! Alors des avances...

- Ne vous méprenez pas, vous faites ce que vous voulez de votre vie privée, je m'en contrefiche. Mais vous êtes devant un lycée ! avec des étudiants influençables ! C'est pour eux que je m'inquiète, pas pour vous !

Jordane était choquée par ce propos. Elle la regarda avec stupéfaction.
" Mais madame ! Je vous demande encore plus pardon ! Vous croyez vraiment que ces gamins auront attendu que je me pointe devant leur lycée avec un joint, pour commencer à fumer ! Nan mais vous voulez rire ma belle ! "

Elle est folle elle ! Nan mais pour qui elle se prend. C'était vraiment n'importe quoi. Et en plus, elle osait ressasser les paroles de Jordane.
- Une femme comme moi ?? Qu'est-ce que ca veux dire exactement ? Que savez-vous de moi ? Rien ! Mais allez-y dites le fond de votre pensée, je suis curieuse de l'entendre !

" Punaise ! Je suis en train de me demander si le fait de vous avoir bousculé n'était pas une erreur ! Le pire c'est que je n'ai pas fait exprès ! Le hasard offre parfois bien des surprises. Vous avez l'air d'une femme très intéressante, et vous osez me prendre la tête. Vous avez finit votre journée et vous trouvez encore le moyen de faire chier le monde. Excusez-moi de mon langage, mais bon.. Vous passez votre journée à faire le flic à des gosses de 15 ans, il serait temps de passer à autre chose une fois les coups de 17 heure sonnés ! Vous êtes en train de vous ennuyez toute seule en plus ! "

Jordane commençait à flipper. Ca commençait à prendre de l'ampleur cette connerie. Son regard se baissa instantanément vers le sol. Elle se baissa pour éteindre le joint sur le bitume. Elle attendit bien sagement la réaction de la professeur. Non pas qu'elle avait envie de faire la paix, mais c'était une façon de la provoquer un peu plus. C'est-à-dire que bon... son cœur commençait à la trahir. Oui, il battait à fond les gamelles ! Jordane n'avait jamais eut d'ennui avec qui que ce soit, et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer...

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Myriam écouta la jeune femme, et ouvrait grand les yeux au fur et à mesure de ces paroles prononcées. Incroyable mais vrai, la jeune étudiante lui tenait tête. Et au lieu de s'arrêter là, Myriam avait envie d'en rajouter...Elle se mit à rire franchement, par exaspération, et affronta les dires de la jeune femme :

" Punaise ! Je suis en train de me demander si le fait de vous avoir bousculé n'était pas une erreur ! Le pire c'est que je n'ai pas fait exprès ! Le hasard offre parfois bien des surprises. Vous avez l'air d'une femme très intéressante, et vous osez me prendre la tête. Vous avez finit votre journée et vous trouvez encore le moyen de faire chier le monde. Excusez-moi de mon langage, mais bon.. Vous passez votre journée à faire le flic à des gosses de 15 ans, il serait temps de passer à autre chose une fois les coups de 17 heure sonnés ! Vous êtes en train de vous ennuyez toute seule en plus ! "

- Non mais je rêve ! Pour qui vous me prenez ! Vous savez quoi, prenez mes propos comme vous voulez, j'ai pas envie de perdre mon temps avec une gamine qui se sent agressée quand on lui dit quelque chose...C'est pas parce que ces gosses comme vous dites, n'ont pas attendu après vous pour connaitre le joint, qu'il faut le montrer la voie en se pavanant dans les rues un joint à la bouche. Mais faites comme bon vous semble...après tout, si vous vous faites alpaguer au coin de la rue par les flic, ça ne va pas m'empêcher de dormir. Je trouve juste " que c'est vraiment dommage pour une femme comme vous...de."....enfin, passons...

Myriam ne s'était gênée pour reprendre avec exactitude les mots de la jeune femme, pour lui montrer qu'elle aussi pouvait juger sans savoir...

Invité

Jordane la regardait, complètement exaspérée. Mais quelle femme ! Cela l'amusait intérieurement, mais d'un côté, elle passait peut être à côté de quelqu'un de formidable. C'était bête. Une femme formidable ? Ca restait à avoir, avec un culot pareil ?
Cette inconnue n'avait pas envie de perdre son temps, et c'était la même chose pour l'étudiante. Elle prit alors ses affaires qu'elle avait posé sur le sol, le temps de s'expliquer avec madame la professeur. En y repensant, c'était quand même marrant cette situation.

" Comme vous dites si bien. On ne va pas perdre notre temps... Au revoir. "

Oui, Jordane était polie ! Elle était surtout bien remontée. Elle quitta le trottoir pour se rendre sur le trottoir d'en face. Le hasard jouait bien sur ses nerfs parce que son téléphone portable se mit à sonner. La jeune peintre prit alors le téléphone en main pour savoir qui voulait encore la joindre. C'était Johanne ! Alors là c'est le pompom ! Elle ne prit même pas le temps de répondre et balança le téléphone sur la route. Comme si qu'elle n'avait pas assez de problèmes avec cette inconnue ! Il fallait que son ex petite amie y mette une couche supplémentaire ! Le téléphone éclata en mille morceaux sous les yeux de la jeune professeur. Une voiture vint l'écraser à son tour.

Jordane soupira un bon coup. Elle était enfin tranquille. Son regard croisa une dernière fois celui de l'inconnue qui avait l'air bien étonnée de la situation.

Il était tant de rentrer au Mistral...

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Myriam pouvait se montrer déçue : elle s'attendait à une provocation supplémentaire de la part de l'étudiante, une nouvelle provocation..mais rien ! C'est limite si la peintre en herbe n'avait pas baisser les armes et accepter sa défaite...

Myriam n'eut pas le temps de réagir une dernière fois que la brune en face d'elle changeait déjà de trottoir. Que faire dans une moment pareil ? tenter de rattraper la situation ? s'exalter d'avoir eu le dernier mot ? Encore ce tiraillement incessant qui tenait au cœur de Myriam depuis qu'elle avait croisé le regard de la jeune femme. Elle ne put s'empêcher de la suivre du regard et ce qu'elle vit la surprit une nouvelle fois. Provocatrice, ET Impulsive ! voilà ce qui résumait à l'heure actuelle la personnalité de cette inconnue....A la fois terrifiante et excitante.

La jeune étudiante venait de dire sincèrement adieu à son portable, et ne semblait pas du tout atteint par ce simple fait, au contraire : même de là ou elle se trouvait, Myriam pouvait déceler une espèce de soulagement émanant de la jeune femme à l'autre bout de la rue.C'est dépassée par les évènement que Myriam haussa les épaules, comme pour accepter par dépit ce qu'il venait de se produire, et levant les yeux au ciel, elle tourna les talons pour reprendre sa route en direction du centre ville.

Cette rencontre peu commune avait au moins eu l'avantage de pimenter un peu sa journée, la rendre un peu plus palpitante. Non pas que Myriam ne savait pas s'occuper, ou s'enjouer de son quotidien, mais entre les cours et les collègues un peu rentre dedans a son égard, Myriam finissait par trouver le temps long et sa vie ennuyeuse. La jeune inconnue avait au moins le mérite de marquer les esprits par sa beauté, son franc parlé, et son impulsivité...chose qui manquait beaucoup à Myriam ces derniers temps.

Sur la route du retour, la trentenaire ne put s'empêcher de repenser à ce qu'il venait de se passer. seuls deux regrets lui venaient à l'esprit à cet instant : Ne pas avoir oser demander son nom à cette jeune femme, et ne pas avoir au moins tenter de se montrer plus sympathique envers elle, ne montrant qu'une partie sombre d'elle-même là ou la jeune femme faisait au moins l'effort d'être intéressée et, finalement, polie.