Virginie avait du mal a se concentrer sur son dossier, et le fait qu'elle doivent travailler a la maison avec le monstre n'aidait en rien. Mathis était en train de construire une cabane de coussin dans le salon, tout en discutant a haute voix tel un chef de chantier. Virginie décida de délaisser son travail pour observer son fils.

Mettez les parpaings sur le coté! Et ici il y aura une fenêtre! s'exclama Mathis. Il superposa les beaux coussins de Céline de sorte qu'ils tiennent debout contre le canapé. Virginie imaginait Céline qui débarquait dans le salon. Son air horrifié face aux coussins vintages qu'elle ne voulait pas bouger du canapé. C'était des reliques et Virginie n'avait jamais compris pourquoi ces coussins étaient la. Surtout avec un enfant de 5 ans qui touchait a tout.

Non! Cria Mathis alors que les coussins s'affalèrent. La tempête a détruit la maison! José et Marc, sortez la grue nous devons tout reconstruire!

Les jolis coussins de Céline étaient mal menés, et Mathis les tenaient en l'air pour essayer de les replacer en faisant des bruits avec sa bouche. Probablement la grue. Mathis qui était jusque la très concentré dans sa tache se tourna et fit face a Virginie. Mamoune tu veux bien venir jouer avec moi maintenant?

Heu... Dit Virginie en se grattant l'arrière de la tête. Je n'ai pas encore fini... Ce qui n'était pas faux, mais elle avait lâché l'affaire.

Allez! Suplia Mathis, j'en ai marre de jouer tout seul. Dit il avec une moue. Tu pourras faire la cheffe de chantier! Dit il en espérant la convaincre.

Si je suis la pour jouer, je ferais la grève je ne suis pas la pour bosser ! Dit Virginie en ayant l'air faussement outrée.

Mathis allait rétorquer quand la porte de l'entrée s'ouvrit. Il regarda sa mère avec des gros yeux puis les coussins au sol, puis sa mère a nouveau. Mais trop tard, Céline était déja rentrée dans le salon.

Céline avait passé une sale journée. Le client avec qui elle avait rendez vous n'était pas venu et elle avait poireauté pendant une heure. C'était long. TRÈS. LONG. Sans compter que le rendez vous était a l'autre bout de Marseille et que pour rentrer chez elle elle avait du prendre la rocade. En pleine heure de pointe. Avec les bouchons. BEAUCOUP de bouchons.

C'est donc passablement énervée qu'elle passa la porte de chez elle. Elle souffla, accrocha son manteau et posa ses clefs dans le vide poche. Ces gestes étaient habituels maintenant.

Mais quel ne fut pas sa surprise quand elle découvrit Mathis a coté du canapé avec les beaux coussins par terre. Il était visiblement en train de faire une cabane.

MATHIS! dit Céline en haussant la voix. Combien de fois je t'ai dit que ces coussins n'étaient pas des jouets?! S’énerva t elle en ramassant un des coussins pour l'examiner. Ils sont fragiles et c'est de la D E C O R A T I O N. articula t elle en reposant le coussin bien a sa place. Tu vas me ranger tout ça et que je ne te vois plus jouer dans le salon! Tu as tout ce qu'il te faut dans ta chambre!

Pardon maman, dit Mathis d'une petite voix en remettant les coussins a la va vite. Il ne se fit pas prier pour déguerpir rapidement dans sa chambre. Céline ne pu s’empêcher de réajuster les coussins que Mathis avait posé n'importe comment.

Une fois son fils hors de vue, Céline se vautra dans le canapé. Quelle journée de merde. Pesta t elle dans sa barbe. Elle ne jeta presque pas de regard a Virginie, se contentant de se masser l’arrête du nez.

Céline souffla. Effectivement pas la peine de demander. Entre son rendez vous annulé, et la matinée extrêmement longue sur un dossier ou il manquait la moitié des informations... Elle avait passé une journée très stressante. Sans compté qu'elle était encore un peu en colère contre son client qui ne s'était pas pointé au rendez vous. Mathis en avait, malheureusement, fait un peut les frais. Il faudrait qu'elle aille s'excuser auprès de son fils plus tard.

Merci, souffla t elle en fermant les yeux. Le massage était bienvenu. Céline était toujours autant surprise de voir que Virginie savait toujours aussi bien comprendre ses besoins. Avant même, des fois, qu'elle ne le sache elle même.

J’espère que ta journée a été plus fructueuse que la mienne. Dit elle en relevant la tête pour regarder sa compagne. Si elles n'étaient pas si loin l'une de l'autre et séparée par un canapé, Céline se serait probablement lovée dans ses bras puis l'aurait embrasser. Un peu d'amour dans ce monde d’égoïste et de brute lui aurait fait autant de bien qu'une séance de massage.