Psychanalise... Ou la façon dont je me suis rendue compte que j'allais devenir folle (le figurant)

~ La femme comblée ~

J'avais beaucoup discuter avec Caroline et aussi mon amie Coralie. Je m'étais rendue compte que quelque chose clochait et je n'arrivais pas a mettre la main sur ça. Apres mon départ de chez Juliette, l'idée m'avait effleurée l'esprit mais je l'avais vite oublié. Puis, c'était revenu comme un bomerang. Il fallait que je trouve la cause de mon problème face a Juliette, pourquoi j'étais si jalouse et possessive? Pourquoi j'étais a fleur de peau?

Alors, j'avais fait quelques recherche sur le net pour trouver un psy dans le coin. Et voila. J'étais a présent dans la salle d'attente, vide. Nous étions vendredi soir, personne ne semblait vouloir etre psychanalyser avant le week end, il faut croire. Aussi bizarre que cela soit, j'avais rapidement trouvé un rendez vous. A peine 3 jours après mon installation chez Caroline. En y repensant, je me demandais si ce psy était si bien "coté", ou s'il y avait peu de malades... Quoi qu'il en soit, j'étais dans mes pensées, je me souvenais de ma conversation houleuse avec Pablo lorsqu'il avait compris qu'il ne rentrerait pas "chez nous". Il avait même menacé de fuguer comme Gaby. Il m'avait dit qu'il ne voulait pas qu'on soit séparé avec Juliette parce qu'elle était sa mère a lui aussi. Ca m'avait fait un choc parce qu'ils n'avaient jamais été très proche tous les deux. Tout comme moi et Gabriel au final. J'avais toujours pensé que nous étions une famille mais que nous agissions comme deux familles. Alors, entendre de la bouche de mon propre fils qu'il ne voulait pas etre séparé de sa mère et de son frère...

Bon, entre Gaby et Pablo les choses étaient claires. Ils étaient frères. Pablo acceptait complètement de faire partit de la famille Frémont, mais je ne pensais pas qu'il se sentait si impliqué. En fait, j'aurais du voir ce psy depuis bien plus longtemps finalement.

Modérateur

La journée avait été plutot calme, et il recevait a présent son dernier client. Enfin, sa cliente. Elle avait appelé pour un rendez vous "au plus vite", comme si elle voulait en finir rapidement. Ou peut etre l'inverse. Cela dit, il avait trouvé du temps seulement elle n'était disponible qu'en fin de journée a cause de son travail. Son travail semblait déja bien important qu'une psychanalyse. Bien.

Il ferma son document et ouvrit un nouveau pour taper le nom et le prénom de sa patiente. Il allait devoir le remplir a la fin de leur consultation.

Il sortit de son bureau et se rendit dans la salle d'attente. Sa secrétaire l'avait prévenu et il n'avait pas voulu la faire attendre trop longtemps. Surtout que Maryse, sa secrétaire, était restée uniquement pour son dernier rendez vous. Apres l'avoir prévenu, elle lui avait dit qu'elle partait. Il s'avança dans la salle et la vit perdue dans ses pensées. Elle ne semblait pas avoir beaucoup d'une psychanalyse au premier abords... Mais beaucoup de gens étaient dans son cas. Et elle avait changé la donne en appelant un psy, contrairement a beaucoup de gens.

Mademoiselle Delaitre? dit il avec un sourire encourageant. Veuillez me suivre, je vous prie.

Il lui indiqua son bureau et ils s'installèrent. Bien, commença t il en s'asseyant sur la chaise de son bureau. Pourquoi vouliez vous un rendez vous aussi rapide?

~ La femme comblée ~

C'est marrant, je ne l'imaginais pas comme ça. Un psy on l'imagine toujours vieux un peu chauve et avec des vestes en tweed. Ce genre de trucs. Il était plutôt jeune, a peine la quarantaine, habillé sobrement mais avec gout. Et surtout, il avait ce quelque chose qui le rendait même attirant.

Je n'étais pas la pour draguer mon psy, et d'ailleurs j'étais surprise de voir que la première chose qui m'avait frappé chez lui c'était sa façon de se tenir élégamment. Cette façon que j'avais trouvé "sexy", disons le clairement.

Une fois sortie de mes pensées, je l'avais salué et je m'étais dirigée vers son cabinet. Je ne sais pas trop a quoi je m'étais attendue en fait. A ce qu'il soit silencieux et attende que j'entame la conversation? Ou a ce qu'il me pose la fameuse question "qu'est ce qui vous amène ici". Mais pas a ce genre de chose. Peut etre voulait il me mettre a l'aise? Est ce que j'avais l'air stressée? A vrai dire j'étais complètement paumée. Paumée dans ce lieu, paumée dans ma vie aussi. Heureusement que j'avais ma famille et des amis présents.

Heu, et bien parce que c'est urgent? Ca n'avait pas été clair il faut croire. Il se taisait, que voulait il d'autre? Devais je argumenter? Introduction, argumentation positive, négative puis conclusion? C'était un test? Comme le bac? Mon Dieu, il me faisait stresser a ne rien dire.

C'est... Je ne sais pas trop par ou commencer en fait. Je n'ai jamais fait ça. Dis je en désignant la situation. C'est un peu bizarre en fait. J'ai l'impression d'etre devant un jury pour le BAC, ou pour mon concours de professeur des écoles.

Je fis un sourire timide, voyant qu'il ne répondait toujours pas. C'était vraiment stressant!

Heu... Je ne sais pas si je dois commencer du début parce que ça va etre long... Pas que je sois vieille et qu'il me soit arrivé plein de choses dans ma vie... Enfin, si un peu quand même... Mais je suis surtout la a cause de mon couple. Alors si on doit passer par mon enfance, ça risque d'etre un peu long vous voyez?

Ca y est, je commençais a trop parler.

Désolée. dis je en grimaçant légèrement. C'est la première fois que je vais voir un psy. Je sais pas trop ce qu'il faut dire ou faire... Je me prenais la tête dans les mains. Je suis désolée je parle trop la, mais vous me faites stresser en disant rien en fait.

Modérateur

Il était la, l'observant. Elle ne cessait de se justifier, comme si elle se sentait prise en faute. Ils le faisaient presque tous, et puis il avait décidé de ne pas parler tout de suite juste pour voir sa réaction. Qui ne se fit pas longtemps attendre.

Afin de rendre l’atmosphère moins tendu, il lui fit un sourire rassurant.

Vous n'avez pas répondu a ma question, mais ce n'est pas très grave. Expliquer moi juste le fait qui vous amène ici. Pour votre enfance nous y reviendrons probablement a une prochaine séance.

Vu son air, elle devait faire partit des gens qui pensait que 50% du travail était déjà effectué dès la première séance. Mais ce n'était pas le cas. Un psychanalyse se faisait sur des années. C'était comme une sorte d’enquête de police, mais même si le témoin voulait coopérer, il n'était pas toujours juste dans ses propos. La motivation n'est pas unique, l'inconscient doit aussi se dévoiler. C'est pour ça que tout prend du temps.

Mais il était confiant, parce qu'elle semblait tout déballer.

~ La femme comblée ~

C'est a cause de mon couple... Enfin de moi surtout, de la façon dont je réagit face a mon couple.

J'avais beau me dire qu'il n'était pas la pour me juger, j'avais un peu du mal a dire a un inconnu tout ce qu'il s'était passé dans mon couple. Peut etre parce que j'avais été un peu odieuse...

Ça va faire bientôt 4 ans qu'on est ensemble a présent.[J'AI UN DOUTE MAEL!!! je vais éditer apres wink

]. On s'est rencontré sur notre lieu de travail, je travail dans une école. Je suis institutrice et elle est prof au collège. Notre école va de la maternelle au collège. expliquais je rapidement. Je lui ai foncé dessus et on a mélanger nos documents... Après, nous nous sommes revu devant un déjeuner. On s'est tout de suite entendu en fait. Comme si on s'était toujours connues.

Est ce que c'était maintenant que je lui annonçais que ce n'était pas un mais une collègue de boulot?

En fait, on avait deux élèves de la même famille dans notre classe. J'avais la petite sœur et elle le grand frère. Oui, c'est une femme. dis je en plein milieu de mon argumentation. Je vais y revenir après. La petite était très renfermé et je sentais qu'il y avait quelque chose qui clochait. C'était pratiquement impossible de joindre les parents, nous ne les voyions jamais... Du coup, nous avions fait une sorte d’enquête pour comprendre. Il s'avérait que le père était alcoolique et qu'il était violent envers ses enfants. Cette histoire nous a beaucoup rapprochés et nous sommes devenues rapidement amies. Même si nous l'étions plus ou moins depuis le début. Apres... Eh bien apres nous avons essayer de nous voir souvent avec nos enfants... Nous avons chacune un fils du même age, a l'époque Gabriel... Le fils de Juliette, était dans ma classe. Ca a été plutot étrange pour lui de faire des sorties avec sa "maitresse" au début, mais il s'est vite adapté. Enfin... Aussi vite qu'un enfant de 6 ans le peu.

Je marquais une courte pause me souvenant de notre cohabitation du début. Ca n'avait pas été simple avec les enfants. Mais a ce moment la j'étais encore loin... Mon récit était très approximatif, mais après tout c'était les grandes lignes... Je supposais que nous allions y revenir souvent.

Ensuite eh bien... Ensuite ça a été compliqué. Je sentais qu'il y avait des changements dans notre comportement... Je veux dire j'étais constamment en train de lui parler par téléphone, ou nous nous voyons régulièrement le week end. Beaucoup plus que ce que ferait des amies normales. Je souriais toujours bêtement face a ses SMS. Juliette devenait beaucoup plus tactile aussi... Ca devenait insupportable pour moi, qui ne l'était pas tant que ça. Vous savez ce qu'on dit sur les papillons dans l'estomac quand on est amoureux. C'était ça. Totalement ça.

Je soupirais me souvenant de ce moment dans la piscine.

Après, j'ai essayer de m'éloigner un peu d'elle... Mais c'était pire parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi je ne répondais plus aussi souvent a ses SMS. Pourquoi j'ignorais un appel sur deux. Bref. Elle a fini par m'inviter chez son père. Pour une séance de piscine. Une véritable torture... Je crois que je me suis rendu compte que j'étais déjà complètement accro a elle. Qui aurait accepté ce genre de truc sinon? J'étais tellement mal et je me rendais compte petit a petit que je tombais amoureuse d'une femme... J'avais passé une semaine a me rencarder la dessus et je l'avais ignorer pendant une semaine... Et voila qu'elle se ramène en bikini devant moi.

Je marquais une courte pause. Dire que nous n'étions qu'au début de l'histoire.

Ca a été le début de l'histoire. Qui n'a pas très bien commencé d'ailleurs... Je grimaçais. Je lui ai crié dessus et elle me répondait sur le même ton... Ne comprenant pas pourquoi j'étais si désagréable. J'ai fini par lui hurler au visage que je l'aimais et que c'était en train de me tuer...

Je me cachais le visage, honteuse. Ce n'était pas la plus belle déclaration au monde.

Je suis vraiment pas fière d'avoir fait ça. Mais... Finalement ça a payer parce qu'elle m'a dit qu'elle aussi avait des sentiments pour moi... Et on s'est pratiquement jeté sur l'autre...

Je marquais un temps d'arret.

Ca aurait pu etre une jolie histoire un peu drole... S'il n'y avait pas eu son père. Je grimaçais. Son père qui a débarqué et qui nous a vu en train de nous embrassé sur son canapé. Je seccouais la tête. Mon Dieu... Soufflais je. J'avais complètement oublié son père a ce moment la. Mais lui... Il a complètement pété un plomb. Je veux dire, sa fille ainée avait déja viré lesbienne... Il avait fait le deuil d'avoir un beau fils, mais il misait tout sur sa cadette. Sa dernière fille. Je lui ai juste briser tous ses espoirs. Du coup, il a eu la bonne idée de faire une crise cardiaque. Et pour notre première journée en tant qu'amoureuses... Nous l'avons fini a l'hosto... Pas très glamour hein?

Je m'enfonçais dans mon siège en me massant la tempe gauche.

Et dire que ce n'était que le début soufflais je.

Modérateur

Eh bien, pour une première séance, l'homme se disait qu'il en avait appris bien plus sur sa vie de couple que beaucoup de ses patients. Ce qui était positif pour le futur. Jusque la il ne voyait pas tout a fait ou était le problème. La jalousie maladive peut etre? Ou le fait qu'elle n'acceptait pas d’être en couple avec une femme? Enfin, apres plusieurs années de vie commune, c'était peu probable. Il ne voulait pas s'avancer dans des théories. Il était la pour écouter, et il l'avait toujours bien fait jusqu’à présent.

Par la suite, comment cela s'est il passé? Avec votre famille... Et celle de votre conjointe?

Vu qu'elle s'était arrêté sur l’arrêt cardiaque du père de sa compagne, je me demandais si il y avait eu un malheur. Cela pouvait etre la cause de leur dispute, ou quoi qu'il y ait comme problème entre elles. Mais, encore une fois je préférais écouter et ne pas prendre partit.

L'homme s'appuya sur ses mains, les coudes posés sur son bureau pret a attendre la suite de l'histoire. Si ce n'était que le début et qu'elle n'était la que depuis quelques minutes le reste de la séance allait etre riche. Et ils allaient peut etre trouver un début de problème rapidement.

~ La femme comblée ~

Eh bien... Je soupirais. Les début on été assez cahoteux. Je veux dire, son père a fait une crise cardiaque devant nous et moi je restais plantée la, complètement choquée par tout ce qu'il venait de se passer...

Bon ça n'avait pas été une mauvaise histoire, Charles aurait pu très bien passer l'arme a gauche...

Charles s'en est sortit. Et il a radicalement changé vu qu'il est passé près de la mort. Il a accepté notre couple, parce que Juliette s'est emporté contre lui quand il s'est énervé avant sa crise cardiaque. Il ne voulait pas la perdre et a préféré accepter n'importe quel situation.

Pour le reste... Eh bien, les garçons l'ont moins bien prit que toutes les autres personnes de nos familles. Mon frère m'a dit qu'il s'était douté de quelques chose vu que je n'avais eu qu'un homme dans ma vie au paravent, le père de mon fils... Pour Juliette, avec sa sœur déjà en couple avec une femme eh bien... Ça a été très bien prit. Même si tout le monde a été surpris.

Je voyais qu'il attendait quelque chose, vu qu'il ne disait rien. Je supposais que cette histoire avec le père de Pablo était important et qu'il fallait en parler d'avantage. Ce qui allait me ramener encore plus loin dans le temps.

Avec le père de Pablo ça a été... Compliqué. Parce que nous étions amis et que nos proches pensait qu'il y avait plus que ça... Que nous étions fait pour etre ensemble. Ca peut paraitre étrange de se mettre en couple pour faire plaisir aux gens mais c'est comme ça que je l'ai ressentit. J'ai été avec lui pour les autres.
On a fini par se séparer quelques mois plus tard. Il a disparu au moment ou j'ai appris que j'étais enceinte.

Mon Dieu, je n'allais quand même pas parler de Maia Calista et Thais? Si?

En fait, il avait été en couple avec une autre femme qui avait eu une fille. Il était partit la retrouvé et faire connaissance de sa fille qu'il n'avait jamais connu. Elle le lui a caché alors que je comptais le lui dire. Du coup, lors de la naissance de mon fils je l'ai cherché. J'ai débarqué a Marseille et je lui ai tout dis. Je n'aime pas rester sur des nons dit ou des mensonges... Je ne sais pas si j'ai pris la bonne décision vu qu'il n'a jamais été présent pour son fils. Apres l'avoir su il s'est encore enfuit... Je suppose qu'il devait avoir des ennuis d'argent ou quelque chose du genre pour partir aussi vite sans laisser de trace. Je l'ai eu par téléphone un jour. Pablo avait 2 ans déja, je lui avais expliqué que son père était partit. Et ensuite ils ont commencé a parler par téléphone, skype et par lettre quand Pablo a appris a lire. Mais je sais que ce n'est pas une relation père fils comme les autres... Je pense que Pablo est bien plus heureux avec Juliette et moi.

Je n'ai jamais été attiré par les hommes, je m'entendais bien avec eux j'étais amie avec eux mais ça s’arrêtait la. C'est peut etre pour ça que mon frère a fait le rapprochement. Pourtant, quand j'étais jeune j'étais constamment avec lui et sa bande de potes. Avec Charlie, ma meilleure amie du lycée, nous les suivions partout. Charlie et moi c'était quelque chose... Seulement quand je suis partie d’Amérique du sud j'ai pratiquement rompu tout contact. Il m'arrive de recevoir des mails mais c'est tout...

Je lui fit un sourire.

Je vous avais dit qu'on allait devoir parler de mon enfance... Je pense que ça risque d’être long non? A présent, j'avais déballé le plus gros... Sans pour autant lui parler de mon véritable problème.

Enfin bref, quand les enfants ont fini par accepté, nous avons ensuite emménager ensemble. Tout se passait bien, quelques tracas quotidien comme la plupart des couples mais rien d’anormal. Apres... Enfin, récemment plutot. Jean Baptiste, le père de Gabriel a débarqué ici. Juliette n'a jamais osé lui avouer qu'il avait un fils. notre histoire est quelque peut similaire, sauf que Juliette n'a jamais voulu lui dire la vérité. Du coup, Gabriel a fini par l'apprendre et s'est rendu chez JB. Sauf que Juliette a très mal prit l'histoire et elle a interdit a Jb et Gabriel de se revoir. Je n'étais ni pour ni contre, a vrai dire je ne voulais pas m'impliquer parce que ce n'était pas mon histoire ni mon fils... Ca a été quelque peut compliqué... Jusqu’à ce que Gabriel ait l'idée fabuleuse de remettre ses parents ensemble en fuguant! Parce que soyons clair, il est partit uniquement pour ça.

Je soufflais. Je sais, je suis affreuse de mettre ça sur le dos d'un enfant mais... Quand je vois a quel point Juliette me délaisse pour aller chercher partout dans Marseille avec JB. Qu'elle passes ses soirées avec lui plutôt qu'avec moi. Qu'elle préfère y aller avec lui plutôt qu'avec moi... Je préférais encore le moment ou ils s’engueulaient.

Modérateur

Il y avait plusieurs points important dont il souhaitait parler avec elle. Il fallait commencer par le début, son frère qui s'était douté de quelque chose. Était elle déjà attirée par les femmes plus jeune? Comment son frère pouvait être aussi sur de lui?

Cela ne vous a pas paru étrange que votre frère vous dise qu'il s'en doutait? Avez vous parlé de ça avec lui?

Restait ensuite a comprendre pourquoi elle s'était mise en couple avec quelqu'un pour "faire plaisir". Habituellement, les gens se mettaient en couple malgré les mises en garde. Et si les deux continuaient a avoir des raports cordiaux, il n'en était pas moins que leur histoire était complexe. Il y avait aussi le fils. Il aurait voulu le voir aussi, parce que cet enfant était vraiment entouré d'histoire compliqué. Mais pour l'instant, il faisait un travail sur la mère... Et il y avait du boulot.

Mais, celle ci semblait tout déballer. Enfin, elle dégrossissait surtout le travail. Il allait devoir lire entre les lignes. Mais il savait faire ça, c'était son travail.

~ La femme comblée ~

Après tout ce que je lui avais raconté il n'avait retenu que ça? Eh bien...

Je mis quelques temps avant de lui répondre, parce que ça faisait un petit moment déja et qu'a présent tout se passait pour le mieux. Enfin, il avait accepté le fait que je sois en couple. Mes parents aussi... Même si ça avait été plus dur pour eux.

Eh bien... Ça fait longtemps déjà mais... Je crois que ça ne m'avais pas autant surpris. C'est vrai qu'en y repensant je me fichais plus ou moins de son avis. Dans le sens ou il habite toujours avec mes parents en Amérique du sud... Donc il ne me voit pas tous les jours. On s'appelle régulièrement, mais pour lui Juliette est juste un prénom. Ils se sont déjà vu par Skype quelques fois mais franchement... Je ne sais pas. Je ne m'attendais pas vraiment a son approbation quand je lui ai téléphoné. En fait ça faisait pratiquement un an que j'étais avec Juliette donc...

Oui, j'avais attendu de lui dire. Tout simplement parce que je voulais jalousement profiter de mon bonheur sans que personne ne vienne nous ennuyer. Après tout, Charles avait bien commencé donc je ne voulais pas forcer le destin avec ma famille.

Nous étions très proche quand nous étions gosse. Mais le fait qu'on ne soit plus sur les mêmes continents change la donne. Bien sur, ça m'aurait embêté qu'il n'approuve pas. Mais il a tout de suite été d'accord avec ça. Alors, je ne sais pas... Je ne lui ai pas vraiment posé la question, tout simplement parce qu'une fois que j'avais compris qu'il était content pour moi ça n'avait plus vraiment d’importance.

Modérateur

Elle ne semblait pas souffrir du regard des autres... Sauf que son attitude vis a vis de son couple le prouvait. C'était étrange d’être l'un et autre a la fois, pensa t il. Comme si elle ne voulait pas qu'on arrive a la cerner.

Et votre fils? Je suppose qu'il a eu du mal a l'accepter? Même si tout ne se passait pas très bien avec son père, la plupart des enfants rêvent secrètement de remettre leur parents ensemble.

Bon vu qu'elle lui avait dit elle même que son fils s'était plus lié avec sa compagne que son propre père, il doutait qu'elle ne lui apprenne quelque chose de nouveau, mais cette question pourrait la faire réfléchir et elle aurait peut être des doutes. Qui sait, elle en parlerait avec son fils et découvrirait quelque chose.

Il l'observait et voyait a quel point elle essayait de se souvenir. Bon, ce n'était pas des vieux souvenirs mais en 4 ans il peut se passer beaucoup de chose. Surtout dans sa vie, vu ce qu'il entendait depuis le début. Et certains détail insignifiant pourrait lui etre d'un grand secours plus tard...

~ La femme comblée ~

Pablo? dis je avec un froncement de sourcil. Ça m'étonnerais beaucoup qu'il veuille me caser avec son père. Parce qu'il me l'a dit lui même, ce n'est pas vraiment un père qu'il a... Juste un géniteur. Bon, il ne l'a pas dit avec ces propres mots mais ça résonnait tel quel.

J'avais beau retourner le problème dans tous les sens, je ne savais pas d'ou il venait. Il s'était immiscé petit a petit et avait d'un seul coup tout démolit en quelques jours. Peut etre l'accumulation des choses aussi avait fait qu'il s'était rendu plus visible. Restait a savoir depuis quand ça persistait.

Je sais que rien de ce qui n'arrive viens de lui ou des enfants. La fugue de Gaby n'a été que l'élément déclencheur. L'arrivé de son père aussi... Avant ça, tout allait bien, nous avions même commencer a faire des tests pour des inséminations. Juliette avait envie qu'on ait un enfant ensemble... Et puis, elle a eu la brillante idée de ne pas m’avouer qu'elle était enceinte. Je soufflais. Elle m'avait demandé de faire les tests aussi pour "maximiser nos chances", et maintenant que je sais que je suis enceinte elle m'a avoué qu'elle aussi. Et ça la rendait euphorique! Je soufflais a nouveau, d'agacement cette fois. Enfin! C'est complètement irresponsable de faire ça! On va se retrouver toute les deux enceintes avec nos garçons a gérer. Pas une seule ne pourra avoir de repos, parce qu'on aura les même symptômes et qu'il sera difficile de compter sur l'autre. Sans parler du fait que Céline et Virginie sont au Qebec! Les enfants adoraient aller la bas, bon chez leur grands parents aussi... Mais ils sont vieux, on ne va pas leur imposer ça toute une semaine. Alors 9 mois!

Modérateur

Voila. Ils y étaient et le psychologue commençait a cerner le plus gros du problème. Il y avait autre chose, dans leur relation et la façon dont sa patiente gérait tout ça. Mais il y avait quelque chose d’énorme sous cette grossesse.

Vous avez dit, parce que votre compagne avait envie. Mais vous? Aviez vous envie d'avoir un enfant?

A priori non. Mais il pouvait se tromper. Cela dit, il doutait énormément. Elle ne l'avait jamais formuler, et cette grossesse semblait etre désiré bien plus par sa compagne que par elle même. Pourquoi? Il allait sans doute le découvrir bien plus tard.

~ La femme comblée ~

Non. Je trouvais que nous étions assez tous les 4. Entre les bêtises des garçons, nos gamineries parfois... Dis je avec un sourire nostalgique. Je pensais que c'était bien assez suffisant. Mais par pour elle. Alors... J'ai tout accepté, parce que ça lui faisait plaisir. Parce que je l'aimais et que j'étais capable de n'importe quoi pour lui faire plaisir. Et peut etre aussi parce que j'avais peur qu'elle m'échappe. C'est stupide je sais... Mais enfin, quand on sait qu'il y a son ex dans les parages eh bien... On est capable de tout.

Avant qu'il ne me pose directement la question j'enchainais.

Non, son ex n'était pas la quand nous avions décidé ça. D'avoir un enfant. C'est juste... J'ai constamment peur de la perdre. Elle me dit tous les jours qu'elle m'aime et qu'elle n'ira jamais voir ailleurs mais... Elle a eu tellement de mecs avant moi, je suis son unique compagne... Elle n'en a jamais eu avant alors, j'ai peur qu'elle décide de revenir vers les garçons et qu'elle m'abandonne.

Je ne l'avais jamais dit a Juliette, ni a Caro. Parce que je trouvais ça débile et que j'avais honte. Mais lui ne les connaissait pas, il ne pouvait pas vraiment juger toute cette histoire. Cela dit je n'osais plus trop le regarder parce que je me sentais franchement stupide.

Modérateur

Ah. Nous commencions a entre apercevoir quelque chose. Le psychologue ne pensait pas en savoir autant. Surtout que sa révélation semblait la mettre mal a l'aise. Cela dit, il pensait que les prochaines sessions risquaient d’être plus intéressante. Si elle se confiait aussi facilement c'était qu'elle avait inconsciemment, aussi, envie d'avancer.

Donc vous avez accepté tout cela uniquement pour lui faire plaisir, tout comme vous avez accepter de sortir avec le père de votre fils pour faire plaisir... Y a t il une fois quelque chose que vous avez fait pour vous? Pas dans le sens "choisir de prendre tel ou tel chose a manger pour le diner", mais dans le sens "cette décision aura des impacts sur ma vie".

Pour quelqu'un qui semblait au premier abord se fiche du regard des gens, il trouvait qu'elle faisait beaucoup pour les autres. Ou a cause des autres, tout dépendait du point de vue. Peut etre que, finalement, le regard de son entourage comptait bien plus. Ou alors, toutes ces actions étaient simplement une gentillesse sans borne. Elle préférait faire passer le bonheur des autres au détriment du sien.

~ La femme comblée ~

Je le regardais, sans rien dire durant de bonnes secondes. Bonne question. En fait, très bonne question. Je ne savais pas vraiment si mes décisions étaient toute de mon propre chef ou non.

Heu... Eh bien je ne sais pas. Le fait d'avoir gardé mon fils? J'aurais pu très bien avorté vu que son père n'était pas présent... Mais je ne me sentais pas le courage de faire ça. Je ne sais pas si j'aurais pu survivre a un avortement. J'ai connu une femme en Amérique du sud qui l'avait fait. Elle n'a jamais réussit a s'en remettre.

Je cherchais quel genre de chose d'autre aurait pu démontrer que je choisissais mes propres actions.

Peut être mon déménagement a Marseille? Bon, je cherchais surtout Sacha, mais j'aurais pu retourner chez moi une fois que toute l'histoire avait été mise a jour? J'ai décidé de rester... Tout comme le fait d'avouer a Juliette mes sentiments. L'avoir fait a changer ma vie.

Finalement, je savais que j'avais plusieurs fois pris des décisions par moi même. Cela me rassurait, parce qu'en l'écoutant on aurait pu penser que ça n'était pas le cas.

Modérateur

Il se mit a sourire, voyant qu'elle ne se laissait pas faire non plus. Elle ne semblait pas sure d'elle, mais au fur et a mesure, elle prenait de l'assurance. Le psychologue se mit a sourire.

Si la situation avait été inversée. C'est a dire que vous décidiez de ne pas avoir d'enfant. Pensez vous que votre compagne aurait été d'accord et qu'elle aurait fait comme vous avez fait pour elle?

Il cherchait a voir si le problème ne pouvait pas venir de leur implications. Claire semblait éperdument amoureuse, mais qu'en était il de l'autre femme? Certes, sa patiente ne semblait pas avoir confiance en elle lorsqu'il s'agissait d'amour. Elle voulait faire plaisir, et encore une fois c'était compréhensible. Mais qu'en était il de sa compagne?

~ La femme comblée ~

Je soupirais. C'était une question que je m'étais posée moi même et je n'avais jamais réussit a savoir si elle l'aurait fait. Elle faisait des choses pour moi, mais de la a se "sacrifier" comme je l'avais fait? Je ne savais pas... C'était un mystère.

Franchement, je n'en sais rien. J'ose espérer que oui et elle me le dirait probablement. Mais est ce qu'elle ne me le reprocherait pas ensuite? Je marquais une courte pause. Essayant d'imaginer la situation... Mais je n'y arrivais pas vraiment.

Je n'ai pas envie d’être celle qui force la main. Je pense que je préfère encore accepter plutôt que d’être celle qui l'oblige a refuser d’être mère pour moi. Je ne peux pas avoir ça comme poid sur les épaules. Parce que je saurais que quoi que je fasse, elle me le reprocherait. Peut etre pas oralement ou consciemment. Et je n'ai vraiment pas envie de me disputer avec elle.

Modérateur

Elle semblait vraiment ne pas savoir. Malheureusement le psychologue ne pouvait pas l'aider sur le sujet. Seulement, il semblait qu'elle mette un point d'honneur a "faire plaisir" et a ce point cela cachait quelque chose... Mais, restait a savoir quoi.

Lorsque vous étiez avec votre premier compagnon. Vous arrivait il de réagir de la même façon? Je veux dire par la, vouliez vous lui faire plaisir constamment de peur de le perdre lui aussi?

La situation n'était pas la même et il en était conscient. Seulement, cela lui permettrait d'avoir des informations sur ses relations avec ses autres compagnons. Etant donné qu'il semblait être le seul... Mais il ne voulait pas l'insinuer, c'est pourquoi il enchaîna.

Ou peut être, avec d'autres garçons ou filles avec qui vous auriez flirter étant plus jeune?

Elle ne lui avait parlé que de ces deux la, mais peut etre y avait il quelques flirts d'adolescent voir même des petites amourettes d'école primaire. Cela lui permettrait de comprendre si elle était comme cela avec chacun d'entre eux. Même si l'on changeait beaucoup entre l'enfance et l'age adulte.

~ La femme comblée ~

Eh bien, quand j'avais dit "parler de l'enfance" je n'étais pas loin. Seulement, je ne savais même plus comment on réagissait en tant que couple. On avait été tellement amis avant que notre couple n'avait pas changer grand chose. Juste le statut.

Franchement, je ne pense pas... Ca date d'il y a longtemps. Je sais qu'on était de bons amis, que... Nous nous respections mutuellement mais... Je ne pense pas que nous soyons allé jusque la. Il ne m'a jamais demandé d'avoir d'enfants avec moi. Nous étions plutôt jeune a l'époque donc nous avions juste envie de profiter de la vie.

Quand a mes flirts d'ado... Eh bien. Il n'y en avait pas tant que ça. Que des garçons a l'époque, parce que c'était la "norme" et que ça ne me dérangeait pas plus que ça. A présent j'avais tellement apris a vivre sans eux que je pouvais me passer d'eux. Mais pouvais je envisager de sortir avec une autre femme que Juliette? Probablement pas.

J'ai eu quelques flirt avant mais... Rien de bien palpitant.

Et la, je me souvint alors d'une chose. Une chose que j'avais oublié et qui m'était subitement apparu. Fouillant dans mes souvenirs un nom m'avait échappé. Lissandro. Ce nom la impossible de l'oublier. Pourtant que j'avais fait. Plus ou moins consciemment.

Mon Dieu... Soufflais je en me souvenant de mieux en mieux.

Modérateur

Bon, elle ne semblait pas si amoureuse du père de son fils, constata le psychologue. Elle l'avait dit et il l'avait saisit. Seulement, y avait il d'autres personnes a qui elle tenait et a qui elle aurait pu faire ce qu'elle avait fait pour sa compagne?

Il n'eu pas le temps d’approfondir d'avantage. Elle semblait avoir trouver quelque chose qui la perturbait. Quelque chose qu'elle avait voulu oublié et qui semblait resurgir du passé puisqu'ils en parlaient.

Vous vous souvenez de quelque chose?

Elle ne répondit pas de suite, le choc devait etre ancien et bien enfouit. Cela dit, pour un premier rendez vous il n'en attendait pas tant. En tout cas, pas si vite.

~ La femme comblée ~

Je me souviens... Je me souviens d'un garçon quand j'étais au collège.

Cette histoire était tellement vieille, comment avais je pu oublié ça? Pourquoi elle me revenait d'un seul coup en pleine figure?
J'avais du mal a exprimer mes pensées parce qu'elles allaient dans tous les sens. Heureusement, il semblait plutôt patient, même si ses questions étaient plus ou moins limite des fois. Mais c'était peut être la "procédure"? Après tout, je n'avais jamais fait de psychanalyse, donc...

J'en reviens pas d'avoir oublié ça... Je secouais la tête, il fallait que je me concentre et que je lui explique. Peut etre que ça avait un lien avec mes problèmes de couple actuel. Même si j'en doutais franchement, c'était tellement vieux tout ça!

Avec Charlie a l'époque, on passait tout notre temps ensemble. En fait au collège je me fichais pas mal des garçons, contrairement a la majorité des filles. On s'éclatait avec Charlie, ça nous suffisait. Et puis, il y a eu ce mec dans notre classe. Il était nouveau et avait débarqué en milieu d'année. Dès qu'il est arrivé il n'a pas cesser de me fixer. Je n'avais pas compris au début... Jusqu’à ce qu'il commence a etre véritablement collant physiquement. Avant il se contentait d’être la a me regarder de loin. Et puis, un jour, il s'est approché de moi a un moment ou j'étais seule. Charlie avait du voir une prof et du coup j'étais toute seule dans le couloir a l'attendre. Lissandro, c'était le prénom du garçon, s'est avancé vers moi et a commencer a me parler de l'école des profs. Bref, comme il était nouveau j'ai été sympa et j'ai parlé avec lui. Pour moi c'était une conversation banale. Sauf qu'apres ça, il venait me voir me dire bonjour et parler de choses qui ne m’intéressait pas. Au fur et a mesure, il essayait d'etre plus intrusif... Dans le sens, connaitre mes gouts ect.

Je marquais une courte pause, me souvenant de ces pénible journées ou il apparaissait comme par miracle alors qu'on faisait tout pour le semer. Comme s'il sentait notre présence ou qu'il avait compris notre petit jeux.

Charlie se fichait de ma gueule, et moi j'étais juste agacée d'etre toujours en train de me cacher pour avoir la paix. Jusqu’à ce qu'il me demande de sortir avec lui. C'était prévisible, bien sur. Mais pas pour moi. En fait, j'étais tellement loin de tout ça que ça ne m'avait même pas effleurer l'esprit a l'époque.

J'avais été sous le choc. Quand je l'avais dit a Charlie elle m'avait répondu hillare que c'était normal. Mais franchement j'étais tellement dans ma bulle avec elle. A chercher a me cacher, a trouver des bonnes raisons pour partir pour éviter de discuter trop longtemps avec lui que j'en avais oublié l'essentiel. Il me collait parce qu'il m'appréciait. En fait il me collait parce qu'il m'aimait.

J'ai refusé, bien entendu. Je n'avais pas compris ça et j'étais tellement énervé de voir qu'il ne voyait rien! J'étais désagréable avec lui, je m'enfuyais a chaque fois que je le voyais. Et lui, il voulait sortir avec moi? J'étais jeune, et la seule chose que je pensais c'était : "quel gros lourd ce mec!". Alors, le lendemain je suis allée le voir. Je lui ai dit ses 4 vérités en lui expliquant par A+ B que je ne le supportais pas et pourquoi. Je lui ai même dit que la seule chose qu'il m'inspirait c'était du dégout.

Je me souvenais entre très bien de toutes ses phrases horrible que je lui avais dites. Je n'y avait pas été de main morte... Et ça me mortifiais.

Nous étions devans le collège et au lieu de rentrer, il s'est éloigné. Je n'ai pas vraiment compris sur le coup. Alors, je suis rentré et j'ai assisté au cours. Il n'a pas été la de la journée... Ça ne m'a pas vraiment paru important sur le coup. Je me suis juste dit que j'étais enfin tranquille pour aujourd'hui et que j'aurais du lui dire plus tot ses 4 vérités.

Je marquais une pause, mes yeux étaient humide parce que la suite de l'histoire allait etre bien moins sympathique. Et que j'étais encore honteuse, que je m'en voulais énormément. Comment avais je pu oublier cette histoire?

Le lendemain, notre professeur principale nous a dit que Lissandro ne reviendrait pas en cours... Il ne reviendrait pas parce qu'il avait eu un accident de voiture et qu'il était mort.

Nouvelle pause. L'histoire ne s’arrêtait pas la et avant qu'il me pause une question j'enchainais.

Sur le coup j'ai tout de suite pensé "c'est de ma faute". Je me suis dit qu'il s'était suicidé a cause de moi, de ce que je lui avais dit. Que je n'avais rien fait pour le retenir, pour lui dire de rentrer en cours. Charlie m'a beaucoup aidé a ce moment la, mais j'ai eu beaucoup de mal a m'en remettre... Comment j'ai pu oublié ça? me dis je a voix haute plus pour moi même qu'autre chose. J'étais prise dans mes pensées et je ne voyais pas le psy qui me regardait avec un petit sourire.

Modérateur

Il se mit a sourire. Voila. C'était le point de rupture qui prouvait que ses agissements actuels n'étaient pas la par hasard.

Avez vous chercher a en savoir plus, ou vous êtes vous dit que c'était de votre faute sans essayer de comprendre ce qu'il s'était passé?

C'était quelque chose d'important, mais a présent il allait pouvoir travailler avec elle. Ils avaient ouvert une porte qui s'était refermée depuis longtemps.
Elle se sentait toujours coupable de cette histoire, de ce fait, elle avait tellement peur que sa compagne ne la quitte qu'elle était prête a faire n'importe quoi. Parce que son esprit avait lié cette information inconsciemment : "Si tu ne fais pas ce qu'elle veux, elle te laissera tomber". Elle semblait très éprise de "Juliette", ce qui confirmait pour le psychologue que c'était son premier véritable amour. Sinon, elle aurait réagit bien plus tot avec ses précédents compagnons.

~ La femme comblée ~

J'étais pas très fière de moi... J'ai longtemps hésiter avant de faire quelque chose. En fait, c'est grace a Charlie que j'ai pu en apprendre d'avantage. Elle est allée voir ses parents et a discuter un peu avec eux.

Je me souviens de ce moment. Elle s'était levée d'un bond et m'avait dit "ça suffit, maintenant". Puis, elle était sortie de chez moi et je ne l'avais pas revu durant le reste de la journée.

Elle s'est fait passer pour une camarade de classe... Elle leur a demandé ce qu'il s'était passé parce qu'elle ne comprenait pas. Ses parents lui ont expliqué qu'il n'était plus le même depuis qu'ils avaient déménager. Qu'il restait seul a rêvasser, qu'il délaissait ses devoirs et se fichait de ses mauvaise notes. Et puis, il est devenu plus triste au fil des jours... Ce qu'on avait dit était un mensonge. Ce n'était pas un accident, il s'est jeté de lui même sur la route pour se faire écraser.

J'avais du mal a parler, je me sentais encore tellement coupable de cette histoire.

Il s'est tué parce que je lui ai dit que je ne l'aimais pas!

A présent, je pleurais et reniflais. Heureusement que j'étais prise dans mon histoire, je n'avais pas a me cacher et a avoir honte d’être pathétique devants lui. Ça arriverait sans doute plus tard.

Cha' a mit du temps avant de m'avouer la vérité... Elle me l'a dit quand nous étions en terminale. Le dernier jour du lycée. Ça m'a fait un choc terrible parce que j'avais plus ou moins réussit a vivre avec. Et puis, j'ai fini par boire plus que de raison a cette fête, ou nous étions après la remise des diplômes, et j'ai essayer de continuer a avancer avec ça sur le dos.

Je soupirais. Ouais. J'avais surtout essayer de l'enfouir et de l'oublier. J'étais une personne horrible.

Modérateur

Et vous avez de nouveau réussit a vivre avec. Dit il comme une constatation.

Il ne voulait pas lui donner d'indices, ni lui expliquer tout de suite que sa façon de réagir était en lien avec ce petit ami. Celui qui l'avait, malgré lui, fait penser que si elle s'attachait a quelqu'un elle pourrait le perdre. Que si elle le (ou la) quittait, cette personne se tuerait par sa faute.
Qu'elle avait le droit d'aimer et d'etre aimée en retour sans tout donner. Qu'elle pouvait recevoir sans compter les points.
Cette patiente était juste coincée a cette époque. Ce moment ou elle avait lié la mort avec la séparation. Même si elle avait du en vivre plusieurs fois dans sa vie, elle ne s'était sans doute pas autant impliqué qu'avec la femme avait qui elle était aujourd'hui.

Il lui parlerait de tout cela dans une autre séance, lui laissant ainsi le choix de réfléchir et de faire un point avec sa propre conscience.

Quelles conclusions pouvez vous en tirer alors? demanda t il en sachant pertinemment la réponse.

Il n'allait pas répondre a toutes ces questions, juste l'aider a trouver les bonnes pièces. Celles qui manquaient au puzzle alors qu'elles étaient a sa portée. Celle qu'elle n'avait juste, pas mis dans le bon sens.

~ La femme comblée ~

Je le regarde abasourdie. Les conclusions que j'en tire? Eh bien, je ne sais pas... Ne jamais avouer la vérité? Pourtant, je mettais un point d'honneur a le faire tout le temps. Je détestais les mensonges et les non dit.

Je ne vois pas ou vous voulez en venir... Demandais je les sourcils froncés. J'essuyais une larme qui coulait le long de ma joue. Je me fichais pas mal de la tête que j'avais, trop concentrée a réfléchir sur ce qu'il était en train de me dire.

Qu'est ce que je dois conclure de cette histoire horrible? Ne jamais etre amoureux? Ne jamais dire la vérité? Ne jamais... Laisser quelqu'un tomber? Ne jamais... Le laisser seul? Tout faire pour éviter le pire?

Je soufflais, non vraiment je ne voyais pas ou il voulait en venir. Autant, depuis le début je comprenais bien ce qu'il tentait de faire autant maintenant... Que voulait il me faire dire?

Sur ces paroles, il m'annonça que la séance était finie et que nous avions fait un énorme progrès. Qu'il fallait après cela que je réfléchisse sur tout ça. Que j'en tire peut être une leçon.

En sortant, j'avais comme un gout amer dans la bouche. Quelque chose d'inachevé... Et je ne savais pas si c'était du a la séance ou a cette conclusion qui semblait m’échapper. Je lui avais serrer la main puis j'étais sortie. Nous avions fixé un second rendez vous la semaine suivante, ce qui me laissait du temps pour réfléchir... Beaucoup trop de temps d'ailleurs. Levant la tête, j’aperçus les nuages. Voila, il allait se mettre a pleuvoir et je n'avais pas de parapluie. J'étais bonne pour courir jusqu’à ma voiture.

[TOPIC FINI]

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Psychanalise... Ou la façon dont je me suis rendue compte que j'allais devenir folle (le figurant)

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