Jordane avait l'impression de tout recommencer à zéro. C'était comme repeindre une toile avec exactement les mêmes détails et les mêmes émotions. C'était très dur d'entendre les paroles de Myriam, mais la jeune étudiante finissait par les accepter. Elle savait très bien qu'elle n'allait pas s'arrêter là avec Myriam, mais elle n'en fit pas part à la professeur. Cette femme n'était pas contre une relation avec une femme, c'était évidant. Elle devait se poser des questions et se persuader que l'amour entre femmes n'existe pas. Myriam devait sans doute éviter la question. Elle avait peur d'y trouver la réponse, et avait sans doute envie de pas douter sur sa propre identité.

Si Myriam devait vivre une histoire avec Jordane, les deux femmes se recroiseront... C'était ce que pensait la jeune peintre. Il n'y avait pas de raison, l'amour est plus fort que tout. L'étudiante avait un coup de coeur, elle n'était pas forcément amour, mais elle avait envie de Myriam. Elle avait envie d'en savoir plus, de la connaître plus, et de lui montrer tout ce qu'on peut faire entre femmes. Ce n'était pas non plus que sexuel, Jordy avait beaucoup de tendresse à donner... Le temps ferait les choses.

Jordane prit enfin la parole après un long moment d'absence.

" Je comprends... Écoutez, prenez votre temps... Loin de là l'idée de vous forcer. Je vais vous laisser, j'ai déjà fait trop de dégâts... Et sachez que je suis désolée... "

La jeune peintre regarda de nouveau son interlocutrice. Cela faisait un moment qu'elle n'osait plus la regarder dans les yeux. Un air timide apparu sur son visage, elle était sans doute gênée.

" A bientôt Myriam... "

Il était sûr que Jordane ne s'arrêterait pas là. C'est sûr, mais il était encore trop tôt pour agir. Devenir ami avec la jeune professeur était une base meilleure... Toutefois, la jeune peintre aimait les défis, et essayer de séduire Myriam était bien plus emballant que de jouer à la bonne copine pendant des mois. Encore faudrait-il arriver à ce stade là...

(bon je vais couper rapidement celui-là par un post de conclusion afin de pouvoir entamer celui du recrutement de Myriam, et du premier cours de celle-ci dans l'école d'art ??? ou tu veux conclure ?...quoiqu'il en soit, je post ici et j'entame l'autre)

Il ne fallait pas une nouvelle fois changer de comportement. Myriam devait donné l'impression d'être toujours en colère contre la jeune femme, sinon elle perdrait en crédibilité, et ça, il n'en était pas question !
Elle laissa là jeune peintre s'expliquer et en quelque sorte promettre qu'elle n'irait pas plus loin....bien que dans le fond, si on s'attardait vraiment au mot de la jeune fille, Myriam pouvait deviner que la jeune étudiante ne s'arrêterait pas là. "Prenez votre temps", ne voulait-il pas dire qu'il y aura une prochaine fois ? on ne dit pas à quelqu'un de prendre son temps sur un sujet si le but est de ne jamais revenir sur le sujet en question.

Il était clair que Jordane était quelqu'un de têtue qui aimait les défis, et qui ne s'avouait pas vaincue....Myriam le savait, et pourtant, elle ne le faisait pas remarquer à Jordane. comme si, au fond d'elle, elle rêvait que Jordane revienne à la charge.
Myriam n'aimait pas du tout, mais alors pas du tout ce qu'il se passait en elle. Depuis quand elle espérait à ce point qu'une FEMME la séduise ??? Ce sentiment nouveau lui faisait peur, et la rendait agressive, malheureusement pour Jordane.
Myriam pensait qu'elle allait finir par la faire fuir avec ce genre de saute d'humeur, mais il ne fallait pas qu'elle se radoucisse pour autant.

C'est pourquoi, alors que la jeune étudiante s'excusait,expliquait qu'elle avait fait assez de dégâts, et annonçait son départ, Myriam répondit :

- Je crois que vous faîtes bien, oui....

Elle avait beau être aussi têtue que la jeune étudiante sur sa manière de se comporter, Myriam n'en était pas moins touchée par le soudain malaise de Jordane, qui n'avait toujours pas relever les yeux depuis qu'elle s'était fait rappelé à l'ordre par la professeur. Cette dernière était confuse, mais ne voulait pas le montrer. elle aurait voulu lui dire qu'elle était désolée, qu'il n'y avait pas de quoi baisser la tête comme ça et se sentir honteuse...mais rien ne sortit de la bouche de Myriam, bien trop fière pour avouer que Jordane ne se trompait peut-être pas quant à sentiment de la trentenaire...
Elle se contenta de dé-serrer la mâchoire pour ne laisser passer qu'un simple mot :

- "Au-revoir"...

...en réponse au "à bientôt de Jordane qui était plus optimiste qu'elle sur leur prochaine confrontation. Myriam recula un peu plus de Jordane et amorça son retour chez elle, sans un regard. Elle était persuadé que plus jamais elle n'aurait à revoir cette jeune femme artiste, tout aussi agréable qu'elle était désagréable; tout aussi séduisante qu'elle était agaçante; tout aussi excitante qu'elle était insolente....Mais la jeune professeur était bien loin de ce douter de ce qui allait lui arriver quelques jours plus tard....