Notre dernière soirée avant le drame Myriam [hot]

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C'est la dernière soirée. La dernière ! Après, les parents sont là ! Jordane se préparait déjà. Cependant, elle était bien heureuse que son frère ne soit pas la partie ! Ça aurait été le pompon !
Son frère est une teigne. Il est toujours en train de chercher sa sœur pour n'importe quoi, jaloux par tout et pour tout.
La jeune peintre était soulagée d'un poids, cependant, elle ne savait toujours pas ce qu'elle allait pouvoir faire avec ses parents. Certes, il y a plein de choses à visiter ici ! Mais l'étudiante n'avait pas que ça à faire. Elle allait rater une semaine de cours entière avec leur connerie. Comme si qu'ils n'avaient pas pu choisir un autre moment !

Jordane prit son chat dans ses bras une dernière fois, avant de quitter son studio. Quelques petits murmures furent susurrés. La jeune femme aurait bien aimé emmener Félin avec elle, c'était prévu d'ailleurs, mais comme ses parents allaient débarquer le lendemain, ça ne servait à rien de perdre du temps à gérer le chat. Jordane ferma la porte à clé puis descendit prendre un taxi pour le centre ville.

C'est en silence que le trajet se déroula. La jeune peintre resta dans ses pensées. Elle espérait que la soirée se passe bien, et que Myriam ne serait pas déçu par rapport à ce qu'elle a à lui apprendre.

18 heure. Myriam ne devait pas être là, vu son rendez-vous pour son ancien appartement. L'étudiante tourna la clé plusieurs fois pour ouvrir la porte de l'appartement. Effectivement, sa compagne n'était pas là. Jordane s'imprégna de l'odeur de l'appartement, lui faisant penser à Myriam. C'est sereine qu'elle posa ses affaires dans la chambre. En effet, elle avait quand même prit soin de prendre quelque chose pour dormir cette fois ! Ayant deux chevalets dans son studio, elle a pensé à en emmener un ici.
La jeune artiste se dirigea dans le bureau. C'était la première fois qu'elle le découvrait et, effectivement, c'était le bordel. La jeune femme pouffa à cette idée, Myriam avait raison. Remarque, elle avait prévenu la veille !
Jordane posa son chevalet dans un coin de la pièce. Elle trouva une place pour ses matériaux dans les tiroirs de Myriam. Elle posa la toile vierge, qu'elle avait emmené, sur le chevalet.
Peu après ça, son regard se posa sur le bureau. Pensive, elle imaginait Myriam qui corrigeait les devoirs ici. L'étudiante repensa alors à l'œuvre qu'elle avait fait de sa professeur, juste avant qu'elles se mettent ensemble. Cette histoire qui les avait si bien réunit, l'histoire de la toile trouée...

C'est quelques minutes plus tard que Jordane entendit quelqu'un rentrer. Ça devait être sa compagne. La jeune peintre accourra à la porte pour l'accueillir. Effectivement, c'était bien elle ! C'est dans ses bras qu'elle sauta instinctivement.
" Bonsoir ma chérie ! "

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Myriam avait eu du mal à se débarrasser de l'agent immobilier venu constater l'état des lieux de l'ancien appartement de Blaise et elle à Aix. Elle n'avait même pas eu le temps d'appeler Jordane, comme il était convenue : elle s'était précipitée pour reprendre la route, et il lui tardait de rentrer pour être enfin tranquille.

c'est à 18h25 que Myriam rentra enfin chez elle, soulagée. Elle se doutait bien que Jordane était là, puisque la porte était ouverte, mais elle ne s'attendait pas à ce genre d'accueil.

Jordane accourut très vite pour l'accueillir et Myriam ne se fit pas prier : elle l'enlaça sa compagne, tout en la saluant d'un baiser.

- Bonsoir...Je t'ai pas trop fait attendre ? je suis désolée, je sais que j'aurais du t'appeler mais...j'ai pas eu une seconde à moi.

Elle se dégagea ensuite de l'étreinte de Jordane, pour se débarrasser de son manteau et venir l'accrocher derrière la porte de l'entrée.
Elle pensa au fait que non seulement, elle avait oublier d'appeler Jordane, mais elle avait également oublier d'appeler Blaise, ce dernier devant s'impatienter sur les résultat de l'état des lieux de l'appartement. N'étant plus à la minute près, Myriam préféra se poser quelques instant pour souffler avant de se décider à prendre le téléphone pour l'appeler....il pouvait bien attendre encore un peu.

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Jordane s'était étonnée de ne pas avoir reçu de coup de fil, mais elle se doutait bien que Myriam devait être très occupée. Et puis, elle n'avait pas envie de la stresser en l'appelant. En plus, elle avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer, c'était le meilleur moyen de reculer l'évènement. Enfin, la professeur était rentrée, et l'étudiante était heureuse de l'accueillir. Myriam lui avait manqué. En fait, la jeune peintre avait hâte d'enfin la revoir puisqu'elle savait très bien quand elle allait la voir. Habituellement, les deux femmes ne savaient pas trop quand se voir, entre les cours, les devoirs... Chacun des deux avait un emploi du temps très chargé, là, elles pouvaient enfin se voir sans se prendre la tête.

La jeune peintre rendit le baiser à Myriam puis la laissa se dépatouiller de ses vêtements.
" Non, ça a été. Je suis arrivée, il y a peu de temps. Mais je dois avouer que tu m'as manqué... "

Jordane prit place sur le canapé. Elle attendit que Myriam la rejoigne. Elles allaient enfin se poser tranquillement. L'étudiante voulait s'expliquer avec sa professeur, mais bizarrement les mots ne venaient pas. Comment lui annoncer qu'elle n'allait pas pouvoir donner suite à cette semaine de rêve, et qu'elle devait tout annuler pour accueillir ses parents au studio. Jordane finit par questionner sa compagne concernant son ancienne appartement.
Tout en prenant la parole, elle glissa sa main sur celle de Myriam, cherchant un contact amoureux.
" Comment s'est passé ton rendez-vous ? "

Si Myriam était arrivé en retard, c'est que tout a dû bien se passer. Le regard de Jordane plongea dans les beaux yeux noisettes de sa belle. Elle caressa la main de Myriam tout en l'écoutant.

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Myriam venait enfin de se débarrasser de tout ce qui l'incommodait et pouvait maintenant profiter d'un instant de calme. Jordane avait pris place au salon, assise sur le canapé, et Myriam ne mit pas longtemps à la rejoindre.

C'est dans un soupir de soulagement que la professeur s'affala, c'était limite si elle ne s'était pas laisser tomber sur le canapé. sur le coup, son moment de lâchage la fit rire légèrement, avant de finalement croiser le regard de sa compagne assise à côté d'elle. Myriam lui souriait, ravie de la voir près d'elle, prenant conscience que la vie allait être un peu plus simple si Jordane habitait avec elle. Plus question de se prendre la tête pour gérer l'emploi du temps de l'une et l'autre, simplement pour trouver un blanc dans leur planning et finalement se voir qu'une heure maximum. Aujourd'hui, Myriam s'enthousiasmait à l'idée de pouvoir retrouver Jordane le soir, sans se soucier de l'endroit ou elles se retrouveraient, de l'heure, du manque d'intimité ou autre....La sérénité !

La jeune professeur sentit la main de Jordane s'infiltrer dans la sienne. Ce simple contact avait le don de la faire sourire de plus belle. A croire qu'il fallait toujours qu'une parcelle de leur peau se touche lorsqu'elles étaient ensemble, au risque d'être frustré si tel n'était pas le cas. C'était toujours comme ça, si elle ne se touchait pas d'une manière ou d'une autre, il y aurait forcément un manque !
Quoiqu'il en soit, Jordane venait de la questionner sur son rendez-vous et Myriam profita de se moment pour serrer un peu plus la main de l'étudiante dans la sienne, et de l'apporter à ses lèvre pour déposer un baiser tendre sur le haut de sa main.

- Disons que...le principal c'est que l'agent immobilier n'est rien eu à redire de l'état des lieux. J'ai jamais vu un mec aussi rigide que ça. Je crois qu'il avait pas très bien compris que ca faisait des mois que plus personne n'y habitait...comme si j'avais le temps de faire les poussières avant qu'il arrive. C'est limite si il n'a pas imposé le rendez-vous, au risque de ne pas venir si jamais on lui proposait une autre date.

Rien que d'y penser, Myriam souffla d'exaspération. Et dire qu'elle avait accepté d'y aller alors que Blaise aurait du s'en charger. Parfois, elle se demandait comment elle pouvait être aussi conciliante avec son ex-mari. Seulement, il lui suffisait de repenser à l'homme présent qu'il avait été lors de leur vie à deux, pour que Myriam chasse ses mauvaises remarques de sa tête et accepte toute les faveurs de Blaise.

- Enfin bref...je suis confiante. l'agent immobilier est reparti plutôt satisfait et m'a assurer qu'il reprendrait contact avec moi dans la semaine pour m'annoncer que le dossier était mis en route et que la vente pourrait commencer.....Même si...enfin...j'aurais préféré sous-louer cet appartement. Mais bon, c'est pas moi qui ai la décision finale, donc....

Myriam se re-concentra alors sur sa compagne et lui retourna la question :

- Et toi ? comment s'était ta journée ?...

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Bien compliqué tout ça ! Pour Jordane, c'était affaire d'adulte, mais plus elle vivait avec Myriam plus arrivait à s'y faire. En fait, elle essayait d'évoluer dans ce monde, car il servait de bonnes bases finalement. Bon, il est vrai que les histoires de sa compagne n'étaient pas forcément les meilleures choses sur lesquelles se baser, mais ce genre d'évènements l'aidait à comprendre la vie. D'un côté, elle était heureuse d'être lesbienne. Elle n'aurait pas de problème de mariage ou encore de divorce. C'était des choses qui ne dépassaient pas ses pensées, si ses parents avaient su...
Jordane n'avait pas quitté Myriam des yeux, concentrée sur ce que pouvait lui décrire sa compagne. Elle finit par conclure par une simple phrase, mais qui avait tout de même son importance.
" J'espère que ton appartement trouvera vite des acheteurs... Tu seras enfin tranquille. "

La jeune peintre comprenait très bien toute cette histoire. Myriam courrait un peu partout, mais au final, ça en valait le coup. La professeur finira par y trouver son compte, même si cela demandait quelques concessions. Jordane était prête à accepter ce genre d'allers-retours. Cependant, elle imaginait déjà la future semaine qui les attendait. Ça n'allait pas être si facile que ça. La jeune étudiante finit par se gratter la tête, cherchant ses mots, lorsque Myriam finit par s'intéresser à sa journée. Jordane quitta sa compagne du regard pour le poser sur le sol.
" Je.. Oui ! J'ai passé une bonne journée... enfin.. jusqu'à ce que je reçoive un coup de fil de mes parents... "

Jordane soupira. Elle avait l'impression de se retrouver à l'annonce de sa rencontre avec Clara. Non, là c'était moins grave. Enfin... elle ne savait pas vraiment. Son regard se chercha les magnifiques yeux noisettes de Myriam. La jeune peintre serra la main de sa compagne dans la sienne.
" Ils comptent venir sur Marseille demain... Je... je vais devoir annuler notre semaine de bonheur mon coeur. Ils me préviennent la vielle pour le lendemain... Ils viennent pour une semaine. Donc je n'irais pas en cours pendant quelques jours. Je vais leur faire visiter la ville, donc ils vont dormir au studio... Tu imagines bien que nous ne pourrons pas nous voir... "

Son regard était remplit de tristesse. Habituellement, Jordane aurait été heureuse de recevoir ses parents, mais sachant qu'ils venaient de casser une merveilleuse semaine en amoureuses... La jeune peintre ne savait pas quoi rajouter. Elle espérait sincèrement que Myriam ne le prenne pas mal. Et puis, il faut avouer qu'elle adorerait être consolée. En fait, elle passe ses bras sur les épaules de sa compagne pour pouvoir être enlacée tout contre elle, amoureusement...

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Comment passé du bonheur parfait, à la tristesse ?! Rien qu'avec un coup de fil ! La vie est parfois une belle chieuse.

Myriam avait écouté sa compagne et comprenait très facilement au fil de ses paroles que l'arrivée de ses parents allaient cassé leur plan. Ce qu'elle comprenait aussi...c'est qu'elle ne les verrait pas. Myriam savait que les parents de Jordane n'était pas au courant que leur fille était lesbienne, et donc n'étaient pas non plus au courant que cette dernière fréquentait quelqu'un. Qui plus est, une femme de 10ans de plus qu'elle, accessoirement sa professeur d'histoire de l'art. Non, Myriam ne se faisait pas d'illusion, la famille Masnet ne viendrait jamais pointer le bout de son nez chez elle...

Bien qu'elle comprenait la situation, et qu'elle ne voulait pas mettre de pression supplémentaire à l'étudiante, Myriam ne pouvait tout de même pas s'empêcher d'éprouver une légère déception. Leur semaine en amoureuse avait à peine commencer qu'elle prenait déjà fin et il fallait faire avec, pour le bon vouloir des parents de Jordane.

- Je vois....Je comprend. Je ne te dis pas que ça me fait plaisir mais...je comprend.

Elle ne pouvait de toute façon pas faire autrement. Seulement, une semaine sans voir Jordane....c'était encore pire que leur petite entrevue d'une heure ou deux à l'appart, ou dans une salle de cours. Surtout que, dans ce genre de moment, elles avaient quand même l'avantage de se voir aux heures de cours, mais pour le coup, Jordane n'y assisterait pas, de toute la semaine. Myriam n'ajouta rien qui pourrait contrarier leur petite soirée en amoureuse, la seule et unique, et fit comme si de rien n'était, préférant faciliter la tâche de sa compagne plutôt que de lui pourrir la vie. Seulement, intérieurement, il en était tout autre.

Elle se leva du canapé pour se rendre en cuisine, et ajouta :

- Je préviendrais tes autres professeurs de ton absence pour raison familiale. T'en fais pas pour ca...tu n'auras qu'à profiter de ta semaine en famille....

Puis après un soupir, elle tenta de changer de sujet. Elle ouvrit le frigo pour chercher de quoi manger :

- Tu veux manger quelque chose en particulier ce soir ou...peu importe ?

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- Je préviendrais tes autres professeurs de ton absence pour raison familiale. T'en fais pas pour ca...tu n'auras qu'à profiter de ta semaine en famille....

Ça avait des bons côtés d'avoir une professeur comme conjointe. Toutefois, il ne fallait pas forcément en profiter. Si Myriam se sentait prête à prévenir les autres professeurs de l'absence de Jordane, tant mieux. La jeune peintre sentait que l'arrivé de ses parents avait déçu Myriam. Mais elle ne pouvait pas faire grand chose. La meilleure solution, c'était de profiter de cette dernière soirée en amoureuse. L'étudiante ne voulait pas forcément faire l'amour, mais pourquoi pas ? Rester une semaine sans sa petite amie allait être très dur. Sachant qu'elle n'allait pas aller en cours, Jordane appréhendait. Myriam se leva vers la cuisine.

Qu'est que Jordane voulait manger ce soir ? Quelque chose de simple de préférence. Elle se leva à son tour pour rejoindre sa compagne qui se trouvait dans la cuisine. Elle souhaitait la consoler et lui montrer son affection. Elle passa ses bras autours de la taille de Myriam puis posa sa tête sur son épaule.

" Je m'en fiche, je préfère manger quelque chose de simple pour passer plus de temps avec toi... Tu n'aurais pas de simple pizza à cuir au four. Ou... ou des crêpes aux fromages. Après la journée que tu as eu, je n'ai pas envie que tu passes une heure au fourneaux "

Jordane remonta doucement ses mains sur les épaules de sa compagne qu'elle massa en douceur. Elle déposa un tendre baiser au niveau de sa nuque puis se recula. L'étudiante savait que Myriam avait du mal à accepter, mais celle-ci paraissait si compréhensible. La professeur ne lui faisait pas une crise comme Johanne aurait pu le faire. Sur le coup, Jordane pensait à son ex. Celle-ci aurait sans doute éclaté en sanglot à l'annonce de cet évènement. La jeune peintre finit pas oublier le passé en souriant, Myriam n'était pas comme ça. Myriam était merveilleuse, tout simplement...

" Je serais bien tentée de boire du vin. Tu en as en réserve ? "

Depuis que la jeune étudiante était en couple avec Myriam, elle s'était habituée au vin. En fait, elle n'en buvait qu'en sa compagnie, mais seulement pour les repas. La drogue ? Elle n'en prenait plus. Certes, il arrivait encore de fumer des joints de temps à autre, mais cela restait très rare. Myriam lui avait donné la force d'arrêter et c'était l'essentiel !

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Je m'en fiche, je préfère manger quelque chose de simple pour passer plus de temps avec toi... Tu n'aurais pas de simple pizza à cuir au four. Ou... ou des crêpes aux fromages. Après la journée que tu as eu, je n'ai pas envie que tu passes une heure au fourneaux

Myriam avait abandonné le frigo, refermant la porte, pour finalement ouvrir le compartiment du dessus réservé aux aliments surgelés. Elle examina le contenu avant de tendre la main pour s'emparer d'une boite en carton large et s'exclamer :

- Pizza surgelé.....Régina, et...4 Fromages. Laquelle tu préfères ?

Tout en disant cela, la main libre de Myriam était venu se poser sur celle de Jordane, afin de faire perdurer les gestes d'affection qu'elle s'échangeait. Même si dans le fond, la jeune professeur était déçue de savoir que leur plan en amoureuse d'une semaine était tombé à l'eau, elle ne pouvait décemment pas se permettre de rechigner sur ce que Jordane lui proposait ce soir même, pour se faire pardonner. Elle se contenta alors de toutes les petites attentions de Jordane pour la soirée et tenta au mieux de la satisfaire. Un plat simple ? Sans problème...surtout si ca pouvait effectivement l'empêcher de perdre du temps en cuisine.

Je serais bien tentée de boire du vin. Tu en as en réserve ?

- Regarde dans le grand placard là juste derrière, tout en bas, tu trouveras les bouteilles de vins. Prends celle que tu veux...

Elle avait pointé rapidement du doigts le placard en question, avant de porter toute son attention sur les pizza du congélateurs. De temps en temps, elle vérifia dans ce dernier, si il n'y avait pas quelque chose de plus intéressant à manger, au cas où. Il fallait faire un choix, et Myriam n'en avait pas la force. Elle attendait donc que Jordane choisisse pour la pizza....tout en découvrant un pot de glace dans le fond du congélateur.

** Tiens, je l'avais oublié celui-là. Je sais pas pourquoi mais je sens qu'il va me servir cette semaine....**

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- Pizza surgelé.....Régina, et...4 Fromages. Laquelle tu préfères ?

Jordane avait toujours l'habitude de prendre aux 4 fromages. Elle n'allait pas changer ce soir. Myriam avait l'air d'aimer ça puisqu'elle en avait dans son congélateur. L'étudiante lui montra celle qu'elle préférait puis finit par choisir une bouteille de rosée. C'était mieux qu'un vin rouge pour une simple pizza. La jeune peintre posa le vin sur la table, puis les couverts qu'elle trouva dans les différents tiroirs.
Pendant ce temps, Myriam préparait la pizza. C'est au bout d'un quart d'heure que tout était prêt. Jordane avait servit les deux verres des jeunes femmes. Toutes deux se retrouvèrent vite à table. L'étudiante regarda sa compagne, le sourire aux lèvres. Elle ne pouvait pourtant pas s'empêcher de compter les heures..

Elles trinquèrent. Jordane ne pu s'empêcher de dire : à nous. Elle finit par manger un morceau de pizza, le regard encore posé sur Myriam.

" Tu as beaucoup de travail à faire en ce moment ? "

Jordane approcha doucement un pied près de ceux de Myriam. Cela lui rappelait leur première rencontre au bar. Elle reprit la parole avec un regard complice, se rappelant de tous ces beaux souvenirs qui composaient leurs premières rencontres...

" Chérie... à quoi tu pensais quand on était au bar du mistral ?... "

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Myriam s'était installé aux côté de Jordane et les deux pouvaient enfin profiter du repas. La professeur se délectait du vin qu'avait choisit l'étudiante : il n'y avait pas à dire, mais il se mariait bien avec la pizza.

" Tu as beaucoup de travail à faire en ce moment ? "

Myriam venait de prendre une bouchée de sa pizza et tentait de s'en sortir avec cette dernière tout en essayant de répondre à sa compagne.

- Hmmm...plus avec mes lycéens qu'avec ta classe, ça c'est sûr. Je viens de passer à un autre sujet important du programme scolaire, et je crois que mes élèves ont un peu de mal. Même si dans le fond, ça les arrangent qu'on passe à autre chose ! Le thème du moment, c'est "les récits et nouvelles", ils savent donc par avance que je vais leur demander de lire un livre qui fait office de nouvelle et de m'en faire une lecture cursive, et ca leur plait moyen ! Mais, ils ont pas le choix, c'est moi le boss !!

Myriam se mit à rire légèrement à sa remarque, avant de finalement sentir le pied de Jordane non loin des siens. Elle ne put s'empêcher de se remémorer une scène déjà vécue, lors de leur première rencontre, et fut étonné de voir que Jordane y faisait maintenant allusion.
Cependant, après un bref instant de surprise ou Myriam fixa Jordane avec des yeux rond, la jeune professeur tenta de répondre à la jeune peintre avec la plus grande honnêteté.

- A quoi je pensais ??...A vrai dire, moi-même je me le demande. J'étais loin de me douter de ce que tu allais faire quelques minutes après. Je veux dire...si j'avais su prévoir ce baiser, je t'avoue que j'aurais sans doute fuis bien plus tôt. Mais pour être honnête : ce soir là, au bar, je me sentais.....intriguée. Il y avait quelque chose en toi, qui me poussait à vouloir en savoir plus, et en même temps, ce même petit "quelque chose" me laissait croire qu'il fallait que j'évite d'en savoir plus au risque de jouer avec le feu. C'est très contradictoire, mais...enfin j'arrive pas trop à l'expliquer. Quand tu me fixais pas du regard, j'en profitais pour t'observer à la volée, profitant de l'occasion pour me faire un avis sur ton apparence physique...et j'essayais de trouver une raison valable à mon attirance inexpliquée à ton égard. Il est clair que je pensais pas du tout que toi et moi, on en arriverait à ça aujourd'hui mais....il est clair aussi que je ne pouvais pas m'empêcher de penser que ce qui était en train de se produire ce soir là au bar n'allait pas s'en tenir qu'à la brève camaraderie. Et puis.....

Myriam repensait à la colère qui l'avait animé juste après le baiser qu'avait voler Jordane juste après leur verre au bar : Elle s'était souvenu de ce qu'elle lui avait dit, et c'est avec un sourire timide et légèrement gênée que Myriam ajouta :

- ...Je t'ai menti ce soir-là....Quand je t'ai dit que les gestes qu'on avait échangé durant notre conversation ne signifiait rien pour moi et que tu te faisais des films. C'est juste que tu m'as prise au dépourvue en balançant ouvertement que ta jambe entre les miennes n'avait rien d'anodin. Alors j'ai vu rouge et je t'ai dit que j'avais même pas relevé le gestes tellement ca me semblait insignifiant...alors qu'en fait, en quittant la table pour sortir, je ressentais déjà un manque.

Invité

" D'accord. Moi non plus je n'aimais pas lire quand j'étais au collège ou au lycée... Maintenant c'est différent. Au point que j'ai ma professeur particulière. Je déconne ! "

Tout en mangeant, Jordane écoutait sa compagne d'un air amusé. C'était tellement émouvant de voir Myriam ainsi. La professeur était en train déballer son sac de sentiments et d'émotions vécues. La jeune peintre glissa doucement ses doigts entre ceux de son aimée. Elle lui fit un sourire flattée. Elle était heureuse de voir qu'elle n'avait pas tant effrayé Myriam. Certes, elle l'avait brusqué, elle savait pertinemment qu'elle avait été trop vite avec elle. Mais cela avait finalement décanté sur quelque chose de bien : une relation à peu prêt stable. Jordane caressa doucement la main de Myriam tout en l'écoutant. La jeune peintre se remémorait toute cette petite histoire qu'elles avaient pu vivre au bar de Roland. Elle se rappelait des premiers frissons, des premiers regards. Myriam s'était beaucoup dévoilée devant ce verre, au bar du Mistral. Jordane était en chaussettes, alors elle osa remonter lentement son pied sur le molet de Myriam.

" Je suis touchée parce que tu dis... Si tu savais le doute qui me submergeait quand je... quand j'ai fait le premier pas... Mais c'était tellement bien... "

Les joues de Jordane se mirent à rougir. Elle préféra lâcher la main de Myriam pour se cacher derrière son assiette. L'étudiante était émotive. Elle n'allait pas non plus pleurer, mais elle repensait à tout ça en se disant qu'elle avait bien fait de s'acharner pour avoir Myriam. C'est un regard amoureux qu'elle lança à la professeur.

" Je n'ai pas pour habitude de me lancer comme ça... Surtout avec une femme aussi belle que toi. Et puis... pour moi tu... tu étais plus âgée donc plus d'expérience. J'avais tellement peur que tu me trouves stupide... C'était tellement court ce moment au bar... et puis notre première fois, tu t'en rappelle ? "

Pourquoi Jordane se remémorait tout ça ? Elle adorait voir les yeux de Myriam qui brillaient à ces souvenirs...

" J'espère que je ne t'ai pas trop brusqué dans tout ça... "

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Myriam s'amusait de voir une Jordane aussi timide et gênée, elle n'était pas habitué à ça. Elle l'avait laisser glisser sa main dans la sienne et venir entrelacé ses doigts et s'amusait encore plus du petit jeu de pied qu'entreprenait à la jeune étudiante.

Cependant elle ne pu s'empêcher de lui faire la remarque :

- Tu me fais rire...je te vois là, en face de moi, timide comme pas deux...alors qu'il y a de ça des semaines, jamais j'aurais pu imaginer ca de toi !

Ca, c'est sûr, Jamais Myriam n'aurait pu parier sur la timidité de celle qui est aujourd'hui sa compagne. Le fameux soir au bar, Jordane ne donnait pas ce genre d'impression. Au contraire, elle ne laissait transparaître qu'une femme sûre d'elle, sûre de ce qu'elle ressentait et pire encore, sûre de ce que ressentait Myriam.

Je n'ai pas pour habitude de me lancer comme ça... Surtout avec une femme aussi belle que toi. Et puis... pour moi tu... tu étais plus âgée donc plus d'expérience. J'avais tellement peur que tu me trouves stupide... C'était tellement court ce moment au bar... et puis notre première fois, tu t'en rappelle ?

Le compliment sur la beauté de la professeur n'étant pas passé à la trappe, Myriam avait un grand sourire, avait approché son visage de celui de l'étudiante et vint l'embrasser pour la remercier d'une tel compliment, puis lui répondit, à son tour avec timidité, sur le sujet de leur première fois:

- Oh oui je m'en rappelle....j'avais la frousse comme pas possible. Mais finalement, j'ai pas réfléchie et j'ai simplement écouter ce que tu m'as dit ce soir là, et j'ai essayé de donner mon maximum pour une première fois. Seulement....j'ai un peu merdé à la fin, en partant aussi rapidement. c'est juste que la peur à ressurgit et ...enfin. Il me fallait du temps.

J'espère que je ne t'ai pas trop brusqué dans tout ça...

Cette remarque avait encire une fois le don de faire rire Myriam, qui ne put que répondre :

- Me brusquer ?....euh...si ! Mais t'as bien fait ! Il me fallait un bon coup de pied au cul pour réagir.

Invité

- Tu me fais rire...je te vois là, en face de moi, timide comme pas deux...alors qu'il y a de ça des semaines, jamais j'aurais pu imaginer ça de toi !
" Mais... "

Jordane lui lança un regard d'enfant et finit par répondre au baiser que lui offrit Myriam. C'était amusant cette situation. L'étudiante avait bien du mal à assumer les gestes qu'elle avait pu avoir par le passé. Elle savait simplement ce qu'elle voulait, mais plus elle prenait du recule, plus elle trouvait qu'elle y avait été un peu fort avec Myriam. Elle aurait pu y aller doucement, mais comme le disait sa compagne, elle avait besoin d'un bon coup de pied au cul. A cette époque, Jordane pensait que faire du rentre-dedans à Myriam, était la meilleure manière de lui ouvrir les yeux. Allez savoir... De toute façon, il n'y a pas de réelle manière pour séduire, surtout pour séduire quelqu'un qui ne pense pas être de la même orientation que soit. La jeune peintre pensait Myriam hétérosexuelle, mais elle voulait tenter le coup parce qu'elle était sous son charme. Qui ne tente à rien, n'a rien. Jordane avait fait le bon choix.

Elles rirent longuement ensemble. Jordane adorait ce petit jeu avec Myriam.
Leur première fois ? Oh oui, c'était excellent ! La jeune peintre avait adoré prendre le grade du professeur. Elle se rappelait des premières caresses de Myriam, et cette façon de faire qui reste encore aujourd'hui innocente. Myriam était encore débutante. Et même si Jordane s'assumait lesbienne depuis quelques années, il fallait avouer qu'elle n'était pas non plus une grande experte non plus. Cependant, elle adorait les gestes de sa compagne qui restaient dans l'esprit de la découverte.
Jordane finit par soupirer d'aisance, sereine.

" Ah je t'aime ma chérie... "

Elle n'avait pas perdu ce regard amoureux. Jordane finit sa pizza à son rythme, tout en savourant ce très bon vin. Comment ne pas savourer du rosé ? C'était son vin préféré.

" Au fait, j'ai installé un chevalet dans ton bureau... "

Son regard devint malicieux. C'était la surprise de la soirée, puis Jordane reprit la parole pour faire une proposition à Myriam.

" Et si c'est l'élève qui demandait à la professeur de peindre ? Tu me rendrais le sujet quand pour que je le corrige ? "

Invité

Myriam finissait tranquillement sa pizza, dans cette ambiance bonne enfant et faisant appel au souvenir. Elle s'amusait toujours autant de l'attitude de sa compagne qui cherchait inconsciemment à faire passer la pilule concernant la semaine annulée.

Elle buvait une gorgée de son vin lorsque Jordane annonça qu'elle avait installé son chevalet dans le bureau. Myriam faillit s'étouffer à la nouvelle, non pas que cette dernière ne lui faisait pas plaisir, mais disons plutôt qu'elle savait pertinemment que jordane avait pu découvrir l'état désastreux de ce dernier.

Les cartons s'y était entassé depuis la semaine précédente et Myriam n'avait pas pris le temps de s'en charger.

- Ton chevalet ?? dans le bureau ??.....OK...donc t'as vu le bordel....Je n'ai plus qu'à aller me cacher.

Myriam détestait cela. Elle avait toujours su tenir une maison, et faire en sorte que celle-ci ne soit jamais déranger. Cependant, une seule chose avait le droit d'être dans le fouillis le plus total : son bureau. Même à l'époque de Blaise, son bureau qu'elle aimait appelé son QG pouvait parfois s'apparenter à un véritable chantier. Mais elle s'y retrouvait ! Les copies de ses élèves étaient bien organisé, rangé par ordre, sur une seule pile...ses cours qu'elle devait enseigner pour l'année complète était bien organisé, ranger dans un bac à papier spécial, sous chemise....tout le reste, c'est le bordel ! Ses factures, ses fiches de paie, ses courriers, des post-it un peu partout dans chaque tiroir, des prospectus à n'en plus finir. Ca pour amasser, elle savait le faire, car pour elle tout pouvait être important. Mais du moment qu'elle y trouvait son compte, qu'elle se retrouvait dans son fouillis, plus rien d'autre n'avait d'importance.

Et depuis qu'elle avait emménager, son bureau était tout ce qu'il y avait de plus bordélique. Les cartons vides, qui n'avait même pas été plié, se mélangeaient au carton plein, rempli d'affaire en tout genre; d'autres carton à l'arrière de son meuble de bureau et non loin de sa bibliothèque, contenaient justement tous les papiers qu'elle gardait. Ces derniers n'avait pas encore eu le temps de s'entasser sur son meuble de bureau et c'était déjà une bonne chose. Cela lui permettait de profiter d'un espace de travail spacieux, dénué de tout objet inutile, et ainsi elle pouvait travailler dans de bonnes conditions.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, Jordane avait pu découvrir l'état désastreux de la pièce et Myriam se sentait soudain moins à l'aise. Son air contrit en disait long.

Et si c'est l'élève qui demandait à la professeur de peindre ? Tu me rendrais le sujet quand pour que je le corrige ?

Myriam s'étonna de la question. Jordane voulait tester les aptitudes de sa professeur en matière d'art ?

- Euh...c'est à dire que....ça dépend de ce que tu me demandes de faire. J'enseigne l'art, c'est un fait. Mais je ne la pratique pas ! Je ne suis pas comme toi, j'ai pas réellement de talent. Dessiner, faire quelques croquis, ok ! mais peindre ca reste moins évident pour moi. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis autant admirative des œuvres des plus grand peintre. Parce que je serais incapable de faire ce qu'ils font.

Invité

Jordane ne se rappelait plus des fameux détails qui composaient le bureau de Myriam. C'est quand celle-ci faillit s'étrangler que la jeune peintre éclata de rire. Comment ne pas être amusée par la situation, sa compagne avait tout fait pour que Jordane ne voie rien de ce foutoir. Pourtant, quand l'étudiante a découvert le pot aux roses, elle avait été ébahit. Elle reconnaissait là sa femme. Elle avait adoré poser ses doigts sur les nombreux papiers qui trainaient ici et là. Jordane s'était amusée à lire tous les titres de ces livres posés de manière aléatoire dans cette pièce. Elle avait adoré regarder son espace de travail, caché dans des tas de feuilles recouverts de quelques stylos. La jeune peintre finit par soupirer. Elle avait eu du mal à se remettre de ce fou rire. De sa main, elle caressa celle de Myriam pour la rassurer.

" Tu n'as pas à avoir honte. J'ai adoré découvrir ton espace de travail.. Ca se voit que tu ne m'as jamais vu en train de peindre. "

Jordane entreprit un regard amoureux, caressant toujours la main de Myriam. Elle finit par prendre un ton sincère, doux et posé.

" J'ai adoré voir ton bordel... Je ne peux pas t'expliquer pourquoi.. mais quand j'ai vu toutes ces copies, ces stylos éparpillés, ces cartons... J'ai comprit pourquoi je t'aimais... j'ai adoré t'imaginer à cette place en train de travailler ou en train de payer tes factures. Je sais que c'est grotesque, mais j'adore imaginer ta vie quand je ne suis pas là... quand tu penses des fois à moi... "

Sa phrase s'était terminé en un murmure.

" Oui, j'aimerais qu'on peigne ensemble... On pourrait peintre sans pinceau tiens ! Le jour où tu en auras envie bien sûr.. Si vraiment tu ne veux pas peindre, tu pourras toujours faire un croquis. J'aimerais vraiment découvrir ce que tu sais faire.. Je pourrais peut être t'apprendre des choses, qui sait ? "

Elle finit par lui sourire avec tendresse, cherchant un regard positif venant de sa compagne...

[Bonne nuit ma mymychou]

Invité

Myriam se sentait soudain moins gênée. A la limite, elle aurait même pu s'en sentir flattée. Jordane avait encore une fois le don de rendre des choses, somme toute insignifiantes - voire peu communes - complètement extraordinaires et belles.

- Arrête avec tes belles paroles, tu vas finir par me convaincre que mon bordel est une chose essentiel et que j'ai raison d'être aussi mal organisée !!

Myriam se mit à rire, c'est sûr que si elle avait l'occasion de connaître Jordane des années plus tôt, et que cette dernière lui débitent ce même genre de remarque, Myriam n'aurait pas changé pour un sous, elle aurait sans doute été pire : bordélique, à la limite de l'entendement, et aurait fini par travailler dans un véritable capharnaüm !

Oui, j'aimerais qu'on peigne ensemble... On pourrait peintre sans pinceau tiens ! Le jour où tu en auras envie bien sûr.. Si vraiment tu ne veux pas peindre, tu pourras toujours faire un croquis. J'aimerais vraiment découvrir ce que tu sais faire.. Je pourrais peut être t'apprendre des choses, qui sait ?

- Peindre sans pinceau ??

Myriam se mit à sourire, était-ce un sous-entendu qui signifiait qu'elle peindrait avec autre chose...ou SUR autre chose ?? Ou voulait-elle simplement dire que la peinture n'était pas une obligation du moment que Myriam finisse par produire une œuvre, quelle qu'elle soit, simplement pour partager son goût de l'art avec l'étudiante ?

- Je sais pas...oui on pourrait. Je ne te garantie pas le résultat mais, ca pourrait être sympa. Mais bon...pour en revenir à ton chevalet, je suis contente que tu ais pu l'installer ou je te l'avais conseillé. Je pense que tu seras suffisamment au calme pour pouvoir t'épanouir dans ton art. Si tu veux, je pourrais même bosser dans la salon, quand tu auras besoin de ton espace. Je corrigeais mes copies ici, ca te laisseras toute l'intimité dont tu as besoin.

Invité

- Arrête avec tes belles paroles, tu vas finir par me convaincre que mon bordel est une chose essentiel et que j'ai raison d'être aussi mal organisée !!

Jordane n'était pas vexée par ce que venait de dire Myriam, mais elle aurait aimé que celle-ci le prenne autrement. Enfin bon... La jeune peintre essaya de faire abstraction de ça en souriant. Après tout, la professeur avait raison...

- Peindre sans pinceau ??
" Oui, pourquoi pas ? Je trouve que la peinture est plus agréable du bout des doigts. Tu pourras peut être mieux t'exprimer ainsi. Qui sait ? "
Sur le coup, Jordane ne voyait pas le côté pervers de ce qu'elle pouvait débiter. Elle parlait travail et loisir. Peintre avec Myriam serait formidable. Apprendre à sa compagne sa raison de vivre, c'était ce que la jeune peintre pouvait vivre de mieux. Toutefois, Myriam avait l'air d'accepter. Jordane se mit à sourire, comme conquise. Elle prit la main de sa compagne dans la sienne pour lui caresser avec douceur.
Maintenant, il est vrai que si les choses partaient dans une autre forme de complicité... pourquoi pas ? Jordane n'avait jamais vécu cela. Ça aurait pu être une expérience comme une autre, comme par exemple l'épisode des toilettes de l'école d'arts ! ()

- Si tu veux, je pourrais même bosser dans la salon, quand tu auras besoin de ton espace. Je corrigeais mes copies ici, ca te laisseras toute l'intimité dont tu as besoin.
" Tu feras comme tu le sens. Tu ne me dérangeras pas, au contraire. J'adorerais te peintre pendant que tu travailles. "
Jordane imaginait déjà la scène. C'est d'un regard rêveur qu'elle regarda Myriam, toujours en train de lui caresser la main. Ca y est, elle avait plein de projet dans la tête. Son regard amoureux la trahissait. L'étudiante se tint la tête pendant un petit moment puis reprit ses esprits pour débarrasser la table.

Elle finit par prendre deux yaourts natures qui se trouvaient le frigidaire...

" Qu'est ce qui te tente ce soir ? Un film ? Sachant que c'est notre dernier jour ensemble après une semaine d'absence... "

Invité

Myriam laissa Jordane se levé pour aller chercher le dessert en restant pensive. Jordane avait parlé de la représenter sur une toile en travaillant, et cette proposition avait eu le don de la faire souffrir, et même de la flatter.

Depuis qu'elle était avec Jordane, cette dernière n'avait eu de cesse de vouloir représenter par son talent, des brides de vie... Seulement, Myriam n'avait eu le loisir de voir qu'une seule œuvre de Jordane, où la jeune professeur avait été représentée. Et Maintenant que l'étudiante évoquait l'idée d'une autre toile, Myriam s'interrogea. Jordane avait-elle fait d'autre œuvre la concernant ? Non pas que, si tel était le cas, elle aurait voulu absolument les voir, mais disons plutôt que ceci avait une importance particulière : Si Jordane avait fait parlé son talent pour exprimer ce qu'elle ressentait pour Myriam ou pour leur couple tout simplement, Myriam se demandait, ce qu'elle-même avait pu faire pour s'exprimer de la même façon.
La réponse était décevante : RIEN...elle n'avait rien fait pour exprimer son ressentiment. Elle ne voyait pas dessiner, elle ne s'imaginait pas assez douée...peindre encore moins. Chanter, elle savait le faire sous la douche, mais de là à dire qu'elle avait une belle voix, elle n'en était pas bon juge....Myriam se sentit soudain contrariée, et cela pouvait se remarquer vu la tête qu'elle faisait en cette instant.

La remarque de Jordane résonnait dans sa tête :
Oui, pourquoi pas ? Je trouve que la peinture est plus agréable du bout des doigts. Tu pourras peut être mieux t'exprimer ainsi. Qui sait ?

Tout ceci avait le don de la perturbée un peu plus...Jordane avait-elle justement besoin de ce genre de reconnaissance de la part de Myriam, pour connaitre les sentiments de cette dernière ? Et Myriam pouvait elle se montrer à la hauteur des attentes de Jordane sur cette proposition ?
Myriam inspira fortement, grimaçant toujours, ne se rendant pas compte que Jordane avait posé une autre question quelques secondes plus tôt

Qu'est ce qui te tente ce soir ? Un film ? Sachant que c'est notre dernier jour ensemble après une semaine d'absence...

Vu qu'elle n'écoutait pas, mais qu'elle avait bien sentit une voix en écho, Myriam ne chercha pas à faire répéter Jordane. Elle se contenta de faire mine d'avoir écouté et répondre à sa compagne :

- Oui.

Un oui qui n'avait pas de sens, vu que Myriam ne savait même pas à quoi elle répondait. Elle se torturait l'esprit, se mordant intérieurement les lèvres par anxiété, cherchant un moyen de se dire que, OUI, elle avait su prouver ses sentiments d'une manière ou d'une autre, et que même si elle n'avait pas reproduire sous forme de toile l'amour qu'elle portait à Jordane, elle l'avait prouver d'une manière ou d'une autre !!

Jordane revenait à sa place avec les yaourts et deux cuillères qu'elle avait réussi à trouver sans l'aide de Myriam, tandis que la professeur était perdue dans ses souvenirs et ses pensées, réfléchissant à cette histoire d'expression amoureuse.

Invité

[Ah bien, on touche un point super intéressant ! Je m'y attendais pas du tout tiens. hehe

]

- Oui.
Oui mais quoi ? Myriam était ailleurs... ça se voyait. Elle devait sans doute penser au temps qui reste jusqu'à demain. Jordane ne voulait pas la rendre mélancolique, au point de s'en rendre malade ou absente ? Il n'était que 20h30. Les deux jeunes femmes avaient tout leur temps encore. Cela n'était pas dans les habitudes de la professeur. Myriam ne comptait jamais l'heure, à part pour ses rendez-vous, du moins, c'était la vue qu'avait l'étudiante là-dessus.
Jordane finit par prendre son yaourt en main. Elle retira le languette en papier puis piocha dedans avec sa cuillère pour le déguster. Mais à quoi pensait Myriam ? La jeune peintre la regardait en silence, un peu perturbée par ce qui se passait. La professeur en était presque absente. C'était étrange.

" Myriam ? Ça va ? Tu préfères peut être faire autre chose que de regarder un film. "

Jordane prit un air inquiet. En effet, elle commençait à angoisser. C'était bizarre de voir sa femme dans cet état. Myriam avait tellement d'assurance, et était souvent bien sûre d'elle. C'était étrange de découvrir son visage remplit de doute, de question. Plein de questions se posaient dans la tête de la jeune étudiante. Sa compagne était-elle en train de douter ? Sur quoi ? Ses sentiments ? Blaise avait-il fait quelque chose de mal aujourd'hui ? Jordane reprit la main de Myriam dans la sienne, le regard toujours aussi inquiet.

" Mon amour, si c'est cette histoire de peinture qui te rend comme ça... on ne le fait pas. Je ne veux pas te forcer. Oh Myriam, réponds-moi... "

Bah quoi ? La jeune peintre ne comprenait pas, secouant la main de Myriam de droite à gauche...

Invité

Myriam n'avait toujours pas toucher au Yaourts que lui avait emmené Jordane, bien trop perturbée par ses propres questionnements ?

** Comment se fait-il que je n'ai rien fait ? Pourquoi j'ai pas extériorisé mes sentiments pour Jordane ? Est-ce que ca veut dire que j'en ai pas assez pour elle pour me permettre un truc pareil ?....non...je sais ce que je ressens quand même ! Est-ce que c'est une obligation d'ailleurs de s'exprimer ? Je suis pas habitué moi...la vie de couple, j'ai jamais su la faire perdurer. et L'amour, je crois que j'ai jamais su ce que c'était avant elle....Pourquoi ca me perturbe autant cette histoire ? **

Myriam sentit alors la main de Jordane venir rejoindre la sienne, et elle se sentit secoué sous les assaut de sa compagne, inquiète. Jusqu'ici, Myriam avait gardé un visage fermé, anxieux et baissait le regard. A cet instant précis, elle osa enfin fixer Jordane qui la regardait.

- Hein ?

Encore une fois, elle n'avait pas écouté. ...enfin si, elle avait bien entendu les mots "peinture" "forcer" "réponds"...il fallait maintenant reconstituer une phrase complète et faire mine d'avoir compris.

- Non non t'inquiète, la peinture, c'est très bien. On fait comme ca...

Mouais ! Réponse pas très crédible, mais c'était déjà mieux que rien. Myriam tenta alors de chasser ses question de son esprit et se concentra sur son yaourt qu'elle ouvrit tranquillement. Seulement, les questions étaient bien trop présentes, et voilà maintenant que s'ajoutaient les question de Jordane. Car même si elle ne les posait pas directement à Myriam, son regard et son inquiétude en disait long.

La jeune professeur voulu alors ouvrit la bouche puis se retracta...comment expliquer à Jordane ce qu'il se tramait dans sa tête. Et puis d'ailleurs, par quoi commencer ? Myriam se tut un instant, redonna l'impression de vouloir prendre la paroles, puis se raviser...Elle enfourna sa cuillère dans son yaourt et porta celle-ci à ses lèvres. Ce n'est qu'après avoir avaler le tout, qu'elle se décida à questionner Jordane.

- Tu...Tu as fait beaucoup de chose me concernant ??

** C'est quoi ces questions pas très compréhensible **

- Je veux dire euh...il y a eu ce devoir que tu m'a rendu ou j'apparais, et là tu me dis que tu voudrais faire une toile de moi en train de travailler mais....est-ce que ça t'arrive souvent de vouloir me "reproduire" quelque part ? dessin, toile, autre chose du même genre. Réponds honnêtement...

[le feeling lol. J'étais partie sur ça au départ lol. je me suis dit, elle va sortir une connerie sur la manière dont elle voit la fin de la soirée, mais je me suis dit qu'il fallait bien amorcer la suite de l'histoire. Car comme Jordane va devoir tout avouer à ses parents, Myriam devra également faire preuve d'un peu plus de courage concernant son couple...et ceci pourrait lui faire prendre un peu conscience des prochains reproches de Jordane...par rapport à Clara, Blaise, ect]

Invité

[Je suis pliée. J'imagine trop bien la scène de Myriam qui bug MDR
Bien vu !!!! J'adore ! T'es vraiment super, encore une fois... hehe

]

Jordane fronçait les yeux. Pourquoi Myriam était dans cette état. L'espace de quelques secondes, elle cherchait, dans les paroles qu'elle avait pu dire, le problème. Mais rien. La jeune peintre avait beau être empathique, il faut dire que là sa compagne lui posait une colle. Jordane soupira pour se concentrer sur les paroles de sa compagne. Elle repoussa légèrement le yaourt. Elle ressentait un malaise et cela lui avait complètement coupé la faim. Son regard chercha celui de Myriam pour le trouver enfin. Son aimée était bizarre. C'était vraiment le mot ! Jordane restait figée, essayant de deviner chacune des émotions que devait ressentir la professeur et encore une fois, rien...

Myriam était en train de buguer. C'était ça, elle buguait ! Ça se voyait qu'elle voulait parler, ça se voyait qu'il y avait un problème, mais elle ne disait rien. L'étudiante se retenait. Elle voulait taper sur la table et crier pour qu'un mot sorte enfin de sa bouche. Sa patience avait des limites ! Pourtant, Jordane resta durement de marbre, le coeur commençant à vibrer comme jamais. Myriam la stressait... QUAND SOUDAIN ! Une syllabe sortit enfin de sa bouche ! Puis deux, puis trois ! Pour finalement construire une première phrase que Jordane ne comprit franchement pas. Puis vint le temps des grands mots, des grandes explications. Le temps où les coeurs battent très fort sous la pression.

- Je veux dire euh...il y a eu ce devoir que tu m'a rendu ou j'apparais, et là tu me dis que tu voudrais faire une toile de moi en train de travailler mais....est-ce que ça t'arrive souvent de vouloir me "reproduire" quelque part ? dessin, toile, autre chose du même genre. Réponds honnêtement...
" Quoi ? "

Jordane faillit exploser. Mais en quoi ? En bien ? En mal ? Que devait-elle franchement reprocher à Myriam ? La jeune peintre ne répondit pas tout de suite. Elle chercha d'abord ses mots, ne voulant pas répondre à cette question, de peur d'effrayer Myriam. En fait, elle n'aimait pas ce fameux : "Réponds honnêtement". Ca laissait présager des mauvaises choses. Jordane soupira, angoissée. Elle se frotta le front, indécise. Que devait-elle répondre à cette question ? Elle se sentait mal. Elle comprit le problème. Myriam devait se sentir étouffée...
La jeune femme se leva pour rejoindre la petite table basse du salon, où était posé son paquet de cigarettes. Elle en saisit une qu'elle alluma. Calmons la jeu. Que devait penser Myriam ? Jordane n'en savait rien. Combien de toiles avait-elle peint en pensait à Myriam ? Elle n'en savait rien non plus. Une 20 éne ? Oui c'était ça. Elle soupira pour recracher la fumée. La jeune peintre détourna le regard quand la professeur la fixa. Elle finit par ouvrit la fenêtre du salon pour pouvoir fumer à l'extérieur...

Aucun mot ne sortit de sa bouche... Aucun..

Invité

Myriam attendait une réponse, seulement la seule chose qu'elle avait obtenu de Jordane était un reflet de son propre comportement. Le BUG !

Elle la regarda se lever, pour se rendre au salon et s'emparer de son paquet de cigarette. Élément évocateur de l'angoisse naissante chez l'étudiante. Myriam sourit d'un coin de la lèvre, semi perplexe. Elle savait ce que voulait dire ce paquet de cigarette, et elle savait donc ce qu'elle avait fait naître chez sa compagne.

C'est pourquoi Myriam lâcha également son yaourt et se leva à son tour, droite comme un piquet, et ajouta, tout en restant non loin de sa chaise :

- Sérieusement ? tu peux me le dire ? Combien de toile tu as faite ? Je veux juste connaître ce détails de notre relation...je te fais aucun reproche, hein ? ou je ne te demande pas non plus de m'assurer que tu en as véritablement fait de moi ! Je suis pas le genre de femme qui pense être assez exclusive au point d'accaparer les pensées des gens mais...enfin je veux juste savoir...combien de fois tu t'es "exprimé" sur ce que tu ressens pour moi.

Etait-ce plus clair ainsi ? Myriam se demandait, si en réitérant sa demande de cette manière, elle donnait là moins de pression au réponses de l'étudiante.

** Allez...laisse-moi savoir à quel point je suis nulle en matière d'expression des sentiments....dis-moi combien de fois je me suis lamentablement plantée...je veux savoir si je commet des erreurs moi... **

( MDR, Bugger, t'as raison c'est tout à fait le mot !! )

Invité

Jordane ne savait pas quoi faire. C'était bien la première fois qu'une telle chose arrivait dans sa vie amoureuse. Quand Myriam lui parlait, elle l'écoutait, mais elle se sentait stupide. Toutes ses toiles défilaient lentement devant ses yeux, lui faisant alors penser qu'elle n'était qu'une gamine. Tout ce qu'elle avait fait... c'était tout pour effrayer sa compagne. Combien de fois avait-elle peint cette femme ? Elle garda sa main hors de l'appartement pour éviter que la fumée n'entre dans le salon. Elle finit par se retourner pour planter son regard dans celui de Myriam.

" Il n'y a pas vraiment de chiffre. Je trouve ça stupide... Tu vas me trouver cliché.. La gamine qui aime sa professeur et qui la peint en secret chaque soir de son existence. C'est grotesque.. "

Finalement, elle soupira à nouveau pour rester calme. A quoi bon s'énerver ? Myriam avait l'air sincère. Et puis... la jeune peintre ne se devait pas de réagir comme ça. La professeur voulait le savoir, alors autant lui dire.

" Après t'avoir embrassé, j'ai passé mes nuits à peindre... J'avais besoin de canaliser mes sentiments... et puis je dois avouer que je me suis beaucoup droguée à l'époque... Sachant que tu m'as laissé sans nouvelles après ce baiser, j'ai peins pendant une semaine. Il y a donc déjà 7 toiles, sans le devoir que je t'avais rendu. Ensuite, il y a eu nos engueulades, notre premier baiser, notre première fois... et puis cette fois dans les toilettes de l'école... et puis tous ces petits moments avec toi... remplit de complicité... Il y a plus de 25 toiles dans mon studio, que je ne sais d'ailleurs pas où mettre. Voilà... "

Jordane finit par soupirer, soulagée. Mais qu'allait répondre Myriam à ça ? La jeune peintre repensait à ce que Myriam avait pu faire pour elle. Il y a eu le chat. Et puis c'est tout. Mais il y a tellement eu de choses à côté de ça... L'étudiante n'est pas matérialiste... Sa compagne l'a sortit de la drogue. Pourquoi comparer ! Myriam était en train de faire ça ?
La jeune peintre finit par ajouter quelques mots, histoire de mettre tout ça au claire.

" Mais pourquoi tu veux savoir ça ? Tu vas pas me dire que t'es en train de comparer là ? "

Invité

Après t'avoir embrassé, j'ai passé mes nuits à peindre... J'avais besoin de canaliser mes sentiments... et puis je dois avouer que je me suis beaucoup droguée à l'époque... Sachant que tu m'as laissé sans nouvelles après ce baiser, j'ai peins pendant une semaine. Il y a donc déjà 7 toiles, sans le devoir que je t'avais rendu. Ensuite, il y a eu nos engueulades, notre premier baiser, notre première fois... et puis cette fois dans les toilettes de l'école... et puis tous ces petits moments avec toi... remplit de complicité... Il y a plus de 25 toiles dans mon studio, que je ne sais d'ailleurs pas où mettre. Voilà...

Myriam était en train de réaliser l'ampleur de son problème. Jordane était tout simplement une passionnée, et la jeune professeur se sentait maintenant très idiote. Pire encore, elle avait maintenant l'impression de ne pas mériter toute cette attention.
Depuis qu'elles se connaissaient, Jordane n'avait eu de cesse de se montrer plus démonstrative. Bine sûr, Myriam avait été claire dès le départ : les relations amoureuse n'avait jamais été une facilité pour elle : Elle avait vécu beaucoup d'échec, la majorité dont elle en était l'unique responsable...aujourd'hui, elle vivait un amour novateur, impressionnant, bouleversant...et elle montrait encore une fois, peu de reconnaissance à cette relation.

Myriam s'engouffrait dans son incompréhension, bouche bée, se demandant comment elle avait pu passé à côté de tout ça. Elle ne fit que répété dans un léger murmure :

- 25 toiles....25 toiles.....

25 toiles ! Un amour 25fois plus important pour Jordane que pour elle dans ce cas.

Mais pourquoi tu veux savoir ça ? Tu vas pas me dire que t'es en train de comparer là ?

Myriam restait immobile, se demandant ce qu'il fallait dire. L'angoisse lui montait de plus en plus. C'est alors qu'elle se leva d'un bond de sa chaise et qu'elle fixa Jordane d'un air terrifié. Elle se mit à exploser, ses mots s'accompagnant de grand gestes maladroit :

- SI !! Je suis en train de comparer !!! C'est pas croyable ça, pourquoi tu ne m'a pas dit tout ce que tu avais fait ? J'ai l'air de quoi moi maintenant ?
Je suis nulle ! Qu'est-ce que j'ai fait pour toi, moi ??? RIEN !! Je suis toujours aussi stupide en matière de relation amoureuse. Et puis, le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas les moyens de me rattraper. Je suis pas douée...je pensais avoir changé avec le temps, mais je rend compte que je me suis trompée......je suis pas démonstrative, je manque d'attention affective.

Myriam se prenait la tête dans une main et faisait maintenant les cent pas, réfléchissant au moyen de clarifier la situation et d'éviter de passer pour une handicapée des sentiments....comme elle aurait pu l'être à l'époque de son mariage avec Blaise. En y repensant, elle se souvenait de la fois ou Blaise lui avait reproché d'être parfois trop distante, trop froide vis a vis des sentiments. Ce jour-là, Myriam s'était sentie blessée et avait démentie par A plus B que Blaise ne comprenait rien à la situation. Elle lui avait reprocher d'etre, lui, trop démonstratif, trop émotionnel...en divorçant, elle avait l'entière responsabilité de cet échec et s'était promis de prendre plus de recul par rapport à son propre comportement. Aujourd'hui, elle ne pouvait décemment pas reprocher à Jordane d'être trop affective...c'était Myriam elle-même qui avait un problème.....

Invité

Jordane était jeune. Pour elle, tout le monde était beau, tout le monde était gentil. Enfin, elle savait que la vie n'était pas forcément rose à chaque rencontre qu'elle pouvait faire. Mais elle restait innocente en soit. Même si elle avait vécu énormément de choses : la drogue, l'amour, l'ennui... Elle avait gardé ce côté romantique et passionnel qui composait sa personnalité. Elle aimait tout simplement Myriam, et peintre était la meilleure manière de canaliser cette amour, autrement que par l'absence et le manque affectif. Avec le recule, elle trouvait ça vraiment ridicule. La jeune peintre espérait surtout que sa compagne ne lui reproche pas à surplus d'amour, elle s'en aurait voulu de trop l'étouffer. L'étudiante se frotta le front de sa main droite, fébrile par toutes les paroles qu'avait pu lui dire Myriam. Comment répondre à ça. Non ! Jordane n'était pas en manque d'affection. La professeur s'y était très bien pris ! Bon, il a fallut du temps pour accepter cette relation, mais c'était normal. La jeune peintre ne pouvait pas lui en vouloir.

" Tu ne manques pas d'attentions affectives ! "

Jordane hurla. D'un seul coup, un souvenir lui revint en tête. Elle baissa la tête en direction du sol. Elle s'était levée lorsque Myriam avait fait de même. L'étudiante se revoyait dans les toilettes de l'école d'arts. En effet, lorsqu'elles avaient pu faire l'amour avec discrétion. Elle revoyait très bien la scène, plaquée par sa professeur, contre le mur blanc et carrelé. La jeune peintre se mit à tressaillir sous cette horde de souvenirs, elle revint cependant à la raison. Son regard n'avait pas quitté celui de Myriam. Si elle avait pu, elle se serait jetée sur elle pour lui donner bonne conscience. Oui, c'est ça ! Jordane aurait aimé lui faire l'amour, là et maintenant, pour lui prouver qu'elle ne manquait pas d'affection. Myriam faisait les cent pas. Il fallait s'interposer parce que cela aurait pu durer longtemps. Jordane lui prit le bras en essayant de rester douce dans ses démarches.

" Mon amour... Tu as beaucoup changé. Arrêtes de dire que ce n'est pas le cas. On ne voit parfois pas ce qu'on peut vivre et j'ai été témoin de tous tes changements... "

Jordane finit par poser ses deux mains sur les épaules de Myriam. Elle la fit doucement reculer contre un des murs de la cuisine. Par ce geste, elle l'immobilisait et espérait grandement que sa compagne ne chercherait à partir. Son regard se planta dans celui de Myriam.

" Myriam... Tu as accepté notre relation. Tu m'as acheté un chat. On a fait l'amour dans les toilettes de la faculté alors qu'on s'était promit de ne pas dépasser les limites... Tu m'as invité ici une semaine. Qu'est ce que tu veux m'offrir de plus ?... Les choses qui m'ont dérouté, c'était tes absences après avoir fait l'amour avec moi, dans mon studio. Je n'ai jamais aimé que tu partes comme ça, mais tu avais tes raisons. Je m'en suis toujours remise et je suis toujours avec toi. Si tu n'étais pas assez câline, je te l'aurais fait comprendre...
Mon amour, si tu as envie de me faire plus plaisir, tu peux, mais saches que je suis très bien comme ça... "

La jeune peintre lui caressa les cheveux une fois, afin de replacer une mèche rebelle derrière son oreille. Elle passa ses deux mains dans la nuque de Myriam. Ses yeux étaient amoureux. Jordane espérait surtout que les choses allaient s'arranger. Myriam avait l'air blessé, et la seule façon de l'aider était de la rassurer. Qu'est ce que l'étudiante aurait pu faire de plus ?...

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