Un signe de toi... [Myriam]

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Pourquoi mes nuits sont si courtes et longues à la fois ? Je ne dors plus depuis que ton parfum s'est effacé de la pièce. Mais lorsque je pense à toi, le temps est long, et j'ai l'impression de voler. Je change d'émotion et de sentiments comme on change de chemise chaque jour. Pendant quelques minutes, je pense à ton départ et puis après, plus rien. Je retourne dans tes bras, qui me donnent tant d'amour... Ces deux pensées complexes et paradoxales ne me font pas du bien, car au final je suis en manque de toi. Tu me manques et j'en souffre car ces pensées sont le témoin d'un vide, que je ne peux pas combler sans entendre ta voix, sans sentir ton parfum et ta peau douce...

Et ça ne fait qu'une nuit que nous sommes séparées...

Dernier cours de la journée, il est 17 heure. Jordane débarque devant la porte numéro 317, afin de rejoindre le cours de Mademoiselle Myriam Holst. Si cette femme n'était qu'une simple professeur, la jeune peintre n'aurait pas un coeur complètement fou. Oui, son coeur battait très fort, à la fois de joie et de peur, car elle n'arrivait pas à imaginer les évènements. Myriam serait-elle aussi froide qu'avant ? Ou montrerait-elle parfois son amour dans quelques regards ? Jordane avait pour optique de retrouver une femme qui l'ignore totalement, et qui n'assume pas. Pourquoi ? Parce que la professeur ne pouvait pas assumer à la fois ses sentiments et le fait qu'elle soit avec son étudiante. C'était deux choses différentes. Trop différentes...

Le défi était toujours de taille, mais Jordane ne voulait pas jouer aux chats et à la souris. Elle essaierait d'être compréhensive, mais le coeur n'y était pas, sa compagne lui a trop manqué pendant la nuit. Surtout que celle-ci avait vraiment prit la fuite après l'acte sexuel...

Lorsque Jordane entra dans la salle, Myriam était déjà là. Aucun élève n'était encore rentré, à croire que la jeune peintre s'était très bien débrouillée pour arriver à l'avance, elle referma alors la porte derrière elle... L'étudiante s'approcha doucement devant le bureau de sa professeur et la salua d'un simple bonjour...

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A peine ses cours au lycée s'étaient terminé que Myriam avait déjà engagé le pas vers l'ESBAM pour ne pas être surprise par le temps et arriver en retard à son cours d'art. Résultat, elle avait pris beaucoup d'avance et profitait maintenant de ce temps pour revoir au calme les derniers point de son cours.

Elle n'avait pas entendue la porte s'ouvrir, comme elle n'avait pas non plus entendu la sonnerie retentissante qui annonçait la fin du cours précedent...normal, ce n'était pas l'heure. Elle n'avait pas non plus entendu les pas de la jeune peintre résonner dans la pièce et se faire plus présent à chaque pas de plus vers le bureau...par contre, ce qu'elle avait ressentie, c'était une présence. Une présence familière que Myriam s'attendait à voir.
Oui, Myriam savait qu'elle allait devoir la voir, seulement elle imaginait que celle-ci allait se pointer à son cours en même temps que les autres étudiants.

Lorsqu'un simple bonjour sortit de la bouche de Jordane, Myriam avait relevé la tête, et avait adressé un sourire timide à la jeune étudiante. Que fallait-il faire ? s'excuser de son comportement ? faire comme si de rien n'était ? jouer à la professeur distante et détendue, qui ne comprend pas pourquoi une de ces élèves vient la voir avant l'heure de cours ?

Autant y aller au feeling à ce moment là...

- Bonjour...T'as réussie à sortir plus tôt de ton cours précédents ?

Tout en lui parlant, Myriam hésita puis finalement se décida à se lever, et descendre la marche de son estrade pour s'approcher de son étudiante. Comment agir en sa présence ? Si Myriam écoutait son cœur et son corps, elle prendrait sans réfléchir Jordane dans ses bras et lui dirait qu'elle lui avait manqué. Mais si elle écoutait sa raison, elle devrait alors restée à sa place et agir en professeur, et de ne jamais, au grand jamais, révélé qu'effectivement la jeune étudiante l'avait manqué....
Myriam était donc entre les deux : elle n'était pas rester à sa place et s'était approcher un peu trop dangereusement de Jordane, mais n'avait pour autant pas amorcer de geste affectueuse ou ambiguë à son égard. c'était trop compliqué à gérer dans sa tête, et surtout ca commençait une nouvelle fois à la rendre dingue tous ces questionnements.

Invité

Droite comme un piquet, la jeune peintre regardait son amante dans le blanc des yeux. Mais il est vrai qu'elle ne savait pas vraiment où les choses allaient aller. Elle ne lui en voulait pas, mais elle était déchirée, déchiquetée par toutes cette histoire. Elle était comme tiraillée entre sa dignité et l'envie de sauter sur Myriam. Elle savait qu'elle devait accepter sa période de doutes, de réflexion, mais tout avait tant de sens... Si seulement Myriam ne se posait pas toutes ces questions, les choses seraient bien plus simples ! Toutefois, elle vint la rejoindre en descendant les escaliers qui menaient à son bureau.
Non Jordane n'avait pas quitté son cours plus tôt.

" J'avais une heure libre entre ton cours et celui d'avant... "

Bien sûr, l'étudiante avait passé cette heure à lire un livre sous un arbre du campus. Bon, lire en fumant un petit pétard, ça fait de mal à personne ! Sans oublier le petit rail de cocaïne qui va avec. Bin oui, faut bien tenir le coup quand on est folle d'une femme qui sème toujours le doute à ses actes... Non mais les choses allaient changer c'est sûr, mais Jordane n'y croyait pas pour le moment...

" Je.."

Non, ne lui dis pas qu'elle t'a manqué ! Non surtout pas ! Elle va encore te repousser ou bien ? Jordane se tût. Ses yeux se plantèrent dans ceux de Myriam, à la recherche d'une émotion, un sentiment. La jeune peintre essaya d'aborder le problème en douceur. Espérons qu'en 5 minutes, elle réussisse à avoir le contacte qu'elle aimerait tant avoir avec Myriam.

" Tu vas mieux depuis hier ? "

Rester calme ? Il faut dire que ce n'était pas facile ! Sachant pertinemment que Myriam devait encore se poser des questions ! Doucement, Jordane se rapprocha de sa professeur, les yeux remplit d'espoir. Sa main glissa lentement contre celle de Myriam. C'était un geste discret mais qui restait tendre. Avec amour, l'étudiante caressa doucement les doigts de son aimée avec le bout des siens.

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Bon déjà un problème de résolu. Si Jordane n'avait pas eu cours avant, cela soulageait la professeur : voilà une chose dont elle n'aurait pas à se sentir responsable...elle ne voulait certainement pas que la jeune étudiante passe son temps à grappiller quelques minutes de cours par ci par là dans l'unique but de passer du temps avec elle...

Myriam déposa un regard interrogateur sur Jordane. Celle-ci avait amorcé une phrase mais apparemment, elle ne se voyait plus la terminer. Pourquoi ? Peut-etre à cause de Myriam elle-même. La trentenaire imaginait déjà être la cause du renfermement de son étudiante...a croire qu'elle ne pouvait pas s'arrêter une minute de penser qu'elle était coupable de trop de problème entre elle deux.

Finalement, Jordane changea le début de sa phrase et aux vues de sa question, cherchait à prendre de ses nouvelles. Normal : Myriam était partie si précipitamment la veille et n'avait pas donné de nouvelle depuis...Jordane devait forcément s'inquiéter. mais pour qui ? Pour Myriam ? pour elle-même ? ou pour elles deux ?

Le contact entre les deux femmes était une logique, à croire qu'elle ne pouvait plus se passer l'une de l'autre, et ce même si Myriam tentait de faire croire du contraire. Cependant elle ne refusa pas cet échange, elle y participa ! Mais...on pouvait sentir sa peur puisque, instinctivement, Myriam avait détourné la tête pour regarder la porte de sa salle qui bénéficiait d'une petit fenêtre au centre...si jamais quelqu'un les voyait ? C'est ce à quoi avait tout de suite pensé Myriam. Ce tiraillement...encore et toujours ce tiraillement incessant entre sa peur et son désir.

- Je...J'avais besoin de réfléchir. Je suis désolée si je t'ai froissée hier, c'était pas mon but. J'espère que tu me crois ?

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Jordane n'était pas détendu. Le comportement de Myriam la stressait énormément. Alors qu'il y avait pas de quoi. Mais elle comprenait que les choses pouvaient être dur à vivre. Un sourire s'installa doucement de son visage, son aimée participait à ses caresses. Mais l'étudiante savait très bien que les choses allaient sans doute se limiter à ça. Son coeur se mit à battre de plus en plus fort. Le stresse commençait à la trahir et pourtant, elle n'avait pas envie d'avouer ses sentiments à Myriam. Elle n'avait pas envie de lui dire à quel point elle lui avait manqué. C'était mettre encore plus de stresse...

- Je...J'avais besoin de réfléchir. Je suis désolée si je t'ai froissée hier, c'était pas mon but. J'espère que tu me crois ?

" Ce n'est rien Myriam. Je te comprends... "

Après les disputes qu'elles avaient toutes deux vécu, après l'acte sexuel, après la fuite de Myriam, Jordane n'était pas forcément blasée, mais plus le temps passait et plus elle doutait sur les sentiments de sa professeur. Et si, au final Myriam avait fait l'amour, pour simplement savoir si elle était faite pour les femmes ? Il faut l'avouer, la jeune peintre n'avait jamais entendu son aimée qui prononçait, ne serait-ce qu'un mot d'amour en son égard. Donc au final, elle était quand même dans le flou total. Et ça, depuis un bon moment ! C'est vrai, Myriam n'avait pas vraiment essayer de la connaître plus que ça ! Mise à part baiser sur le canapé ?

Jordane se posait des questions, et le faite de ne pas lui faire part de ses sentiments, étaient une manière de se protéger...

" J'espère que tu vas mieux... "

L'étudiante lacha la main de Myriam. Plus aucune réaction. Elle attendit simplement sa réponse.

Invité

On dit souvent que les jumeaux ressente les mêmes émotions les même peur, au même moment, même a des kilomètres l'un de l'autre. transmission d'émotions de pensées, âme-sœur...on appelle ca comme on veut. Mais pour Myriam et Jordane, aujourd'hui, il en allait de même.

Le simple contact de leur main avait eu pour effet de transférer la peur et le stress de Myriam jusqu'au corps de l'étudiante, et ça, Myriam l'avait ressenti. Elle s'en voulait une fois de plus d'infliger ça à sa compagne qui pourtant se donnait tant de mal pour comprendre sa situation.

J'espère que tu vas mieux...

si elle allait mieux ? c'était une trop grande affirmation pour se permettre de se le dire ou même de le penser...Mais Myriam avait réfléchie mûrement et était arrivé à une conclusion importante : Ce qu'elle vit avec Jordane ne doit pas être vu comme une erreur, une passade, un égarement. C'est le fait d'être sa prof et elle son élève qui était une erreur en soi. Mais pas ses sentiments ! Elle ne pouvait donc pas tirer un trait sur leur nuit, comme elle ne pouvait pas tirer un trait sur l'existence de Jordane. Mais elle se devait de prendre en compte leur statut et ce qui en découlerait.

Myriam leva la tête en direction de la grande horloge pas loin de la porte d'entrée...Elle avait peut-être encore assez de temps pour lui expliquer ce qu'elle avait en tête ? L'endroit n'était pas très....recommandable pour parler de leur vie privée mais...il fallait pourtant calmer le jeu.

- C'est pas moi qui n'allait pas bien...c'est la situation qui n'est pas bien. Et elle n'ira pas en s'arrangeant. sauf si...

Myriam marqua un temps d'arrêt afin de peser ses mots et être sûre de la manière dont il fallait annoncer la chose : Fallait-il aller droit au but en disant "je veux que tout ceci reste entre nous, qu'on se cache du reste du monde le temps que la situation évolue"...ou bien commencer par évoquer son raisonnement avant de lui en donner sa conclusion ?..Myriam opta donc pour la deuxième option.

- Sauf si...on oublie ce qu'il s'est passé et qu'on reprenne chacun notre vie respective.

Ouh là, un peu trop rude comme façon d'annoncer la chose. Pourtant Myriam y avait bien penser la veille. Mais un court instant : Il lui avait juste fallu remettre en mode Lecture les instant passé avec Jordane quelques heures auparavant pour que Myriam finisse par se dire que c'était quasi impossible. Alors elle le fit savoir à Jordane, qui semblait paniquée depuis que Myriam avait prononcé sa phrase.

- Mais je te le dis tout de suite...Je crois que je vais pas pouvoir faire comme si rien n'était arrivé. Je n'en ai pas la force et encore moins l'envie !

C'était une façon comme une autre de lui dire que Jordane lui était devenue indispensable. C'était un peu tourné autour du pot, mais au moins c'était dit !

- Mais même si...enfin,...même si je ne veux pas passer à côté de quelque chose avec toi, je ne peux pas non plus faire abstraction du reste et de me foutre complètement d'être ta professeur et toi mon élève. Tu comprends ? Je dois...enfin, NOUS devons trouver un juste milieu à tout ça.

Invité

Depuis que Jordane connaissait Myriam, jamais son coeur n'avait battu aussi fort. Sa professeur avait vraiment tourné la situation dans tous les sens du terme, en imaginant une rupture. C'était quelque chose de difficile à digérer. La jeune peintre perdit ce petit sourire qui était apparu sur son visage. Les paroles de sa professeur étaient lourdes à entendre, c'est là qu'on reconnaissait la trentenaire, c'était dans cette façon de mettre la raison à tous ses raisonnements. Au final, Jordane commençait à savoir ce que Myriam voulait ou pas entendre... Triste, lorsque l'empathie vous envahit. Il faut dire que l'étudiante a toujours marché ainsi avec ses parents. C'est d'ailleurs comme ça qu'elle a toujours obtenu ce qu'elle voulait, et qu'elle a réussi à cacher tous ses petits secrets.

" Tu te sentais mal hier soir, vis-à-vis de nous. Donc je voulais savoir si tu allais mieux, si dans ta tête les choses sont plus claires. Je vois bien que oui. Je sais très bien qu'on a besoin d'un juste milieu, mais le problème c'est que nous n'avons pas le même milieu, Myriam. "

Jordane disait ça avec sérieux. Non elle n'avait pas du tout un regard d'enfant à ce moment précis. Elle avait envie d'agir en adulte. La jeune peintre n'avait pas envie de se prendre la tête, loin de là. Le ton de sa voix restait calme, mais le stresse la battait. Le regard de Myriam, ainsi que ses paroles ne jouaient pas en sa faveur...

" J'espère que tu as confiance en moi, et que tu m'aimes assez pour pouvoir vivre cette aventure en ma compagnie... sinon... "

Un ultimatum ? Non, enfin si ! Et puis pourquoi pas ? C'était dur de rester de marbre face à Myriam. Parce qu'il faut avouer que Jordane avait envie de l'embrasser, de lui prendre les mains, de flirtrer... Elle avait envie qu'à la fin de l'heure, les deux jeunes femmes revivent la même soirée qu'hier. Oui, elle avait envie de plein de choses, mais pour le moment, la situation tournait à la tristesse, au dessolement...

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Pas le même milieu...c'est sûr que, dans de ce point de vue là, Jordane avait raison, et c'était peut-être là le problème. Quand on a vingt ans on veut pouvoir vivre tout, et à deux cent à l'heure. Quand on en a Trente, c'est plus du tout la même envie....Mais quand on en a trente, et avec un passé difficile, c'est encore plus compliqué.

Myriam voyait bien ou voulait en venir Jordane, mais elle ne pouvait pas tout lui accorder tout de suite, en un coup de baguette magique. Et il en allait de même avec la confiance. Myriam l'accordait à peu de monde, et souvent avec méfiance. Ca pouvait être déplaisant, voire même blessant, mais c'était sa façon à Myriam de se protéger, de ne pas être déçue.

Myriam savait ce qu'elle voulait...mais le problème c'est qu'elle ne savait pas ce que Jordane voulait. A trop se pencher sur ses petits problèmes, sur ses petits tracas, on en oublie le désir des autres. Et le fait que Jordane lui parle de cette différence de juste milieu était justement une prévue de son égoïsme. Myriam ne pensait qu'à son confort, et il fallait qu'elle agisse autrement...ou du moins qu'elle sache au moins ce que Jordane attendait de leur relation

- Ok...d'accord ! J'avoue, je me préoccupe plus de ma situation, de mon confort personnel, de mes problèmes et je n'écoute pas ce que tu as à me dire. J'en suis désolée.

Myriam se permit alors un geste plus personnel, bien loin du comportement respectable du prof avec son élève. Elle leva une main vers le visage de Jordane, et la posa sous le menton de la jeune femme. elle lui leva légèrement la tête pour que Jordane affronte le regard et la demande de Myriam.

- Dis-moi ce que tu veux....qu'est-ce que tu attends de moi ? tu me parle de la confiance que je dois t'accorder, mais j'ai l'impression que toi, de ton côté tu ne me fais pas plus confiance non plus. Alors dis-moi ce que tu veux de moi ?

Facile de retourner le problème de la confiance....mais en même temps, Myriam n'avait pas tort sur un point : elle sentait bien que Jordane émettait quelque doute sur les sentiments de sa professeur. Alors normal que Myriam puisse penser que la jeune peintre ne lui fasse pas non plus confiance. Même si dans le fond, Myriam savait aussi que si Jordane doutait, c'était bien parce que Myriam n'avait rien fait pour la rassurer sur ce point

Invité

Myriam était en train d'étonner sa compagne. C'était adorable comme tout ! Pour une fois, elle s'excusait de son comportement. Jordane retrouva vite le sourire suite à ça. Cela lui faisait beaucoup de bien, de voir que son aimée l'écoutait, prenait le temps de l'entendre et de soucier de ses problèmes. Cela laissait tomber une bonne partie du stresse qui s'était confortablement installée. Mais il faut avouer qu'en règle générale, surtout à ce moment précis, l'étudiante perdait espoir. Elle n'avait pas le même acharnement qu'elle avait au début pour Myriam. Ses sentiments jouaient maintenant un grand rôle dans cette histoire. Le défi n'était plus un défi proprement dit. Elle aimait Myriam...

Sentir les doigts de son aimée contre son menton la fit frissonner. Son regard rejoint alors celui de sa belle. C'était le moment des explications. Doucement, Jordane vint poser sa main sur celle de Myriam. Celle-ci se détacha alors de son menton.

" Chérie... Je... Pfff... On a 10 ans d'écart et je sais très bien que c'est en partie à cause de ça, que nous n'avons pas les mêmes limites. Je sais très bien qu'à trente ans, on imagine toujours le pire. On est plus raisonnable, plus sur la réflexion. Moi, j'ai envie de m'amuser. Si je pouvais, je te ferais l'amour dans chaque pièce de cette école. Malheureusement... on ne peut pas. Je ne t'en demande pas temps... Je suis prête à respecter ton choix, comme je l'ai toujours fait mais... Mais je ne peux pas ! Je t'aime trop ! J'ai envie de flirter avec toi dans les couloirs ! J'ai envie de me cacher, ça m'excite ! Je sais... mais je n'ai que 20 ans et si tu savais comme j'ai envie de m'amuser avec toi. Mais je me retiens parce que je t'aime... "

On avait dit de prendre ses distances ! Roh... Les paroles de Jordane devinrent chuchotements.

" Je me mets à ta place... Je comprends. Tu n'as pas envie de perdre ton travail. Mais toi qui aimes les défis autant que moi... on pourrait tellement s'amuser... Mais avec des limites. Ce qui est normal... "

Ce que Jordane voulait de Myriam... Oh lala... beaucoup de choses... d'innombrables de choses...

" Si tu savais tout ce que je veux de toi Myriam... J'aimerais simplement que tu me comprennes un peu comme je te comprends toi... J'aimerais que tu me dises que tu as confiance en moi. Parce que je ferais pas tout pour qu'on plonge, j'ai une carrière à tenir moi aussi, je te le rappelle. Je veux te montrer que je ne suis pas une gamine et que je sais me tenir... Et puis je voudrais simplement que tu acceptes de finir la soirée qu'on a commencé hier, chez moi... ce soir...

J'aimerais avoir confiance en toi... "

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Bon au moins, cette petite conversation avait le mérite de clarifier certaine chose entre elle...mais pour la discrétion et le détachement, il faudra repasser !
Myriam enviait Jordane pour sa faciliter à exprimer ce qu'elle ressentait. Parfois, elle trouvait même cela injuste pour la pauvre étudiante : Cette dernière passait son temps a gratifier la professeur de paroles affectueuse, de mots tendres...et Myriam, de son côté gardait le silence par peur de l'engagement, et de la dépendance. Peur d'engager ses sentiments dans la partie, peur de se dévoiler, de se rendre fragile, accessible...trop accessible. Et pourtant, elle enviait la naïveté de Jordane à extériorisé tout ce qu'elle ressentait, sans se demander si trop en dire n'aurait pas raison de sa fragilité plus tard.

Mais, on pouvait dire ce qu'on voulait. Les attentions de Jordane étaient touchante et avait le don de traverser Myriam de toute part. La professeur se sentait flattée, sereine, heureuse à chaque fois que Jordane lui prouvait ou lui disait qu'elle l'aimait. Elle se mit alors à lui sourire en entendant ses propos, et ces défis...cette envie de vouloir courir un danger, de jouer avec le feu. C'était tentant ! Jordane n'avait pas tort, la professeur avait le goût du défi. Mais elle avait une raison aussi ! Une tête un peu trop souvent en marche, et un cœur sur la défensive. Il fallait pourtant bien faire plaisir à tout le monde ? au corps, au cœur et à la tête ?!

- Je...j'aime les défis. Mais dans la mesure du réalisable...

Faire l'amour dans toutes les pièces de l'école avaient quelque chose d'excitant, mais il fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. Encore une fois, il fallait un juste milieu..Myriam écoutait attentivement et réfléchissait en même temps à la solution à apporter. Et Jordane n'y allait pas de mains mortes dans les arguments. "Je ne suis pas une gamine", "je sais me tenir" "tu dois avoir confiance en moi" "je veux bien te comprendre"....Myriam comprenait tout ça, et tentait de l'assimiler. Elle voulait bien faire des efforts, mais il fallait cependant éclaircir un point : La confiance.

- Jordane ?...C'est pas que je n'ai pas confiance en toi. Crois-moi, tu n'y es pour rien dans ma façon de me comporter. C'est juste que..Je suis méfiante par nature.

Par nature ? non...par expérience, oui ! Mais bon, il ne fallait trop en dire, et puis le temps manquait. un jour peut-être.

- Mais...pour te prouver que je comprends ce que tu essaye de me dire, et pour te prouver que je peux faire des efforts, on va faire un marcher toi et moi ! J'accepte de me montrer plus....comment dire....plus présente, plus engageante, si toi, de ton côté, tu acceptes de garder cette histoire secrète. Ca reste entre nous, aucune allusion à qui que ce soit sur notre relation, aucun débordement en public...du moins en cours. J'ai une réputation de prof autoritaire à tenir moi ! Ainsi, chacune de nous deux y trouve son compte. Est-ce que ca te convient ? à moins que tu es encore une autre faveur à me demander à rajouter à ce marché ?

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Jordane avait l'impression de parler à un mur. Expliquer quelque chose à Myriam, sans lui faire des avances, c'était purement impossible, parce que la jeune peintre avait besoin de lui dire ses sentiments. Elle n'avait pas envie de ne rien montrer d'elle, pour au final être blessée. De plus, c'était peut être de la naïveté, mais l'étudiante aimait la sincérité. Elle était arrivée à un stade, où le jeu, les plaisanteries et la provocations n'avaient plus leurs places dans ses paroles. Les sentiments étaient nées, les choses ont été faites, on arrive à un niveau de la relation, où on n'est plus dans le droit de se poser des questions ou de jouer avec les sentiments de l'autre !

Myriam ? Méfiante par nature ? Arrêtes ! Alors là je ne te crois pas du tout ! On n'est pas méfiant par nature, surtout avec quelqu'un avec qui on a couché la veille ! Non, on ne me la fait pas à moi ça ! Tu n'es pas méfiante, tu es simplement trop raisonnable, tu as peur et tu ne veux pas te l'avouer. Pourtant tu as le goût du risque, et c'est ça que je ne comprends pas ! Je te demande des choses cadrées, avec leurs limites, dans la frontières du raisonnable ! Et toi, tu ne penses qu'au fait que j'ai envie de faire l'amour avec dans toutes les pièces de l'école ! C'est une métaphore ! C'est une façon de parler, de t'expliquer que je t'aime ! Une professeur de français ne devrait pas avoir autant de mal à comprendre ça ! Voilà pourquoi je n'ai pas confiance en toi. Parce que tu caches trop ton jeu, tu prends ce que tu veux, pour au final en douter, et fuir. Je me retrouve toute seule... a souffrir, du manque que tu procures, du vide...

Les dernières paroles de Myriam les mirent toutes deux d'accord. Il faut dire que Jordane ne se voyait pas du tout flirter avec Myriam dans l'école, en plein public. Si ses parents apprenaient ça, elle pouvait dire au revoir à l'argent qui lui envoyaient tous les mois, à leurs relations qui aidaient beaucoup au business de l'artiste.

" Je suis d'accord... "

Jordane s'approcha doucement de Myriam. Sensuellement, elle déposa un petit baiser sur les lèvres de sa conjointe. Elle était consciente que son aimée avait fait un sacré effort. L'étudiante sursauta lorsque la sonnerie 17 heure retentit. Naturellement, elle se recula de Myriam, histoire de laisser rien paraître...

" La seule chose que j'ai à te demander, c'est de venir ce soir chez moi... J'ai envie qu'on reprenne notre soirée qu'on a laissé... "

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Myriam était ravie de voir qu'elle pouvait arriver à un accord, même si dans le fond, elles ne s'étaient pas vraiment compris. Elles avaient envie de la même chose, mais elles ne le voyaient pas de la même façon. Après tout, Myriam avait toujours vécu dans la crainte d'une nouvelle déception amoureuse, qu'elle finissait peut-être pas trop vivre à coté de ses sentiments, ne s'écoutant pas un peu plus elle-même, et n'écoutant donc pas plus la personne a ses côtés. Il fallait que les choses changent, mais elle finirait peut-être par y arriver ?!

Jordane s'approcha de la professeur et l'embrassa rapidement. La professeur s'était laissé faire, après tout ca faisait partie du marché, mais la sonnerie se mit à sonner, signe que d'ici quelques secondes, elle n'allait plus être seule. Cette simple alarme avait eu le don de provoquer un véritable coup de fouet dans le sang de Myriam et cette dernière avait sursauté autant que Jordane

La seule chose que j'ai à te demander, c'est de venir ce soir
chez moi... J'ai envie qu'on reprenne notre soirée qu'on a laissé...

Pour seule réponse, Myriam s'écarta de la jeune étudiante et regagna son bureau. Cependant, elle ne s'assit pas à sa chaise. Elle s'empara d'un papier en face d'elle, et de son stylo et commença à griffonner quelques mots alors que le reste de la classe rentrait. Myriam releva de temps en temps la tête pour accueillir ses élèves, et les saluer, tout en continuant de marquer le papier.

Jordane, déçue, n'avait pas eu sa réponse, mais elle n'allait pas tarder à l'avoir. Myriam laissait ses élèves s'installer, dans un rituel mal organisé, chacun cherchant sa place. Jordane allait en faire de même et avait finit par tourner le dos à la prof pour gagner sa place. Mais, Myriam se précipita vers l'étudiante, tout en ayant l'air naturelle et discrète et la rattrapa par le bras, sans être vu par les autres élèves bien trop occupés à s'installer et bavasser sur le cours précédents....Myriam s'empara alors de la main de Jordane pour faire glisser le petit bout de papier dans sa paume.

Elle retourna alors avec légèreté à son bureau laissant le loisir à Jordane une fois installée, de connaitre sa réponse :

Code:: OK pour ce soir. Je décommande un truc, et je passerais ensuite...

Puis juste en dessous :

Code:: Voilà mon numéro : 06.75.xx.xx.xx. Je pourrais pas t'appeler, j'ai jeté le tien par colère le soir de notre rencontre.

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Jordane était dans une grosse période de doute. Elle avait l'impression de dire des choses dans le vent. Myriam avait-elle vraiment envie de l'écouter, au fond ? A trente ans, on est censé savoir ce qu'on veut non ? La jeune peintre n'avait jamais vécu une histoire comme celle-ci et se demandait vraiment si ça valait le coup de continuer. Après tout, Myriam devait sans doute perdre son temps, surtout avec une étudiante aussi chiante et naïve que Jordane. La professeur ne faisait pas part de ses sentiments, et pour cause, elle ressentait peut être rien. Si l'envie d'aimer n'était jointe à ses actes, pourquoi continuait-elle ce jeu ? Vraiment, il y avait de quoi se poser des questions. Mais ses gestes étaient vraiment sincères.

La jeune peintre finit par prendre place dans son pupitre, mais soudain, la main de Myriam vint lui déposer un bout de papier dans la sienne ! L'étudiante fit de grand yeux globuleux, assommée par un frisson qui lui déroba l'échine !
Elle finit par s'asseoir tant bien que mal à sa place. Discrètement, elle ouvrit le petite papier du bonheur. Ah bah bien ! T'as paumé mon numéro ! A bah bien ! Encore une raison sur laquel douter !

Jordane soupira, espérant que sa belle ne changerait pas d'avis. Et puis décommander. Décommander quoi ?

Le cours se déroula sans encombre. L'étudiante fit comme si de rien n'était, pendant toute l'heure qui défila rapidement. Mais les doutes revenaient de temps à autre. Elle ne regrettait pas le moment passé avec Myriam, mais cela commençait à la peser. Elle avait l'impression d'être prise pour une conne... Bien sûr qu'elle garderait les choses secrètes et qu'elle allait rien dire ! Mais elle en avait marre de ce jeu ! Elle voulait que Myriam se lâche, lui dise de belles choses !

C'est limite si j'ai du couché avec elle, pour avoir son numéro de téléphone !

Une nouvelle fois, la cloche sonna, mais cette fois pour annoncer la fin du coup. Jordane regardait Myriam. Elle ne savait pas quoi faire, partir ou rester ?

Invité

(bon ok lol, elle arrête de jouer les indécise sinon elle va tout perdre mdr)

Myriam rangea ses affaires à la fin des cours, plutôt contente de la finalité de celui-ci. Elle salua les élève qui finissaient enfin leur journée, et vit que Jordane hésitait à suivre ses camarades, et donnait l'impression d'être blasée....

La professeur l'avait bien remarquer durant tout le cours que quelque chose clochait. Elle avait même réfléchit à ce comportement pendant qu'elle laissait certains élèves prendre la parole pour donner leur point de vue sur le cours.

Elle s'était alors repassé leur conversation dans la tête à plusieurs reprise et se demanda si finalement, elle n'avait pas fait preuve d'inattention. Elle venait pourtant de dire quelques instant plus tôt qu'elle allait faire des efforts et se montrer plus entreprenant dans leur relation, et pourtant, elle n'avait laissé passer aucun sentiment, aucun débordement d'affection.

Alors que Les derniers élèves passaient la porte, Myriam se lança en annonçant à voix haute :

- Jordane, j'ai à vous parlez...ce ne sera pas long, je vous le promet.

La professeur avait interpeller l'étudiante avec autorité, laissant ainsi croire aux autres élèves qu'elles allaient sans doute devoir parler de devoir ou notes, ou encore tout autre chose ayant un rapport avec le comportement de Jordane face au cours. Ainsi, les derniers élèves se pressèrent pour sortir, laissant Jordane et Myriam seules.

Un fois la porte fermée, Myriam ayant fini de ranger ses affaires, et quasiment prête à partir, elle quitta son bureau descendit la marche et s'approcha de Jordane sans rien dire. Elle ne chercha pas à réfléchir, ni même à lui parler. Elle se contenta d'attraper le visage de Jordane d'une main, et de l'embrasser avec fermeté ET passion ! La pression des lèvres de Myriam sur celle de Jordane, en disait long sur le désir qu'éprouvait la prof à l'égard de son étudiante.

Après un baiser langoureux, mais un peu trop court à son goût, Myriam se sépara de la bouche de sa compagne et retira sa main de son visage, et lui déclara simplement :

- Ce soir, 20h ?

Invité

Je crois que la belle peintre est tout simplement déconnectée. C'est quelqu'un de très sensible et empathique. Elle n'est pas très habituée à ce qu'on l'ignore. Lorsqu'elle aime, elle a tendance à tout donner, et le fait de se cacher ne lui plaisait pas. Avec Myriam, elle faisait connaissance avec l'autorité qu'elle n'a jamais vraiment connu avec ses parents. La jeune professeur avait du caractère, et savait très bien semer le doute entre sincérité et ignorance. Se retrouver devant la personne que vous aimez, alors qu'elle vous a fuit juste après vous avoir fait l'amour, c'est assez spécial.

La professeur était tout ce qu'il avait d'inaccessible sur cette terre. Elle avait 10 ans de plus que Jordane, elle était sa professeur, brune aux yeux noisettes. Jordane la convoitait, c'était certains. Il y avait de quoi, c'était un fantasme sur patte. Et même si elles se sont déjà données l'une à l'autre, La jeune peintre fantasmait toujours sur Myriam.
Ce fait de toujours fantasmer, et de savoir que cette femme n'est pas facilement accessible, était le tiraillement premier de l'étudiante. C'était toujours le même principe de toute façon.

Elle était blasée, oui sans doute. Myriam avait jeté son numéro de téléphone. La jeune peintre avait comprit le pourquoi du comment, sachant que pendant une semaine, elle avait que très peu dormit à cause du comportement de Myriam. Plein de petits détails qui font tout. Et même si la professeur était en période de découvertes et de doutes, elle se devait garder un certain respect envers son élève.

Jordane approcha de sa professeur. Cette situation l'avait amusé. User de l'autorité pour pouvoir n'être que toutes les deux, elle adorait ce trait qui surgissait de Myriam. Mais elle ne s'attendait pas du tout à ce que celle-ci l'embrasse ! Je croyais qu'on devait garder nos limites ! Figée, électrifiée, la jeune femme ne bougeait pas. Myriam retrouvait ce côté entreprenant. Plus aucune pensée ne vint déranger la conscience de la jeune peintre. La professeur avait donné le mot de la fin. Vivement ce soir !! Mais, c'était les frissons qui l'annonçaient ! Jordane en pouvait plus. Myriam avait réussit à la rendre folle en un seul baiser. A la fin de cette instant, leurs lèvres claquèrent sensuellement, laissant un petit raisonnement s'imposer dans la salle.

" Ok pour 20h ! "

Le regard de Jordane se planta dans celui de son aimée, un regard remplit de complicité. Vivement ce soir...
C'est après cela que les deux jeunes femmes quittèrent la pièce, afin de se rendre chacune de leur côté... Studio pour la jeune peintre donc ! Elle cherchait déjà quel plat elle allait bien pouvoir préparé... Razz