Vivement ce soir ! (pv Jordane)

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Jordane écoutait attentivement Myriam quand d'un seul coup, elle se rendit compte qu'elle avait oublié de mettre la bouteille de vin rouge sur la table. Ce n'est pas grave, elle le ferait après ! Son intention resta sur son aimée qui lui racontait les débuts de sa vie, et le pourquoi du comment de son statut de professeur. La main de Myriam vint caresser celle de la jeune peintre qui ressentit quelques frissons à ce geste. Ses joues se mirent à rougir légèrement.

" Tu n'as pas à t'en vouloir pour cette histoire. Tu as essayé, ça n'a pas marché. Ca t'as permit de savoir ce que tu veux et d'évoluer... Tu n'étais pas heureuse, regardes... tu m'as rencontré et tout se passe bien pour le moment... enfin on essaye ! "

La jeune peintre lança un regard malicieux et un sourire amusé à Myriam.

" Si tu n'avais pas divorcé, on ne serait jamais rencontré... "

Jordane écoutait son aimée. Elle se doutait bien que les mauvais résultats scolaires devaient être liés à quelque chose. Peut être à cette cicatrice qui se trouvait dans le dos de Myriam. Mais l'étudiante ne dit rien par rapport à ça.

" Et bien je trouve que tu t'en es bien sortie ! Tu fais des cours avec passion. Je les adore tes cours. Je crois que c'est vraiment ton destin de faire ce métier. Et c'est un peu comme moi finalement, ton parcours a commencé très jeune. "

Jordane lâcha la main de sa femme à contre-coeur. Elle prit le saladier en main pour le mettre dans le lavabo.
" Je suis vraiment très heureuse de savoir que tu as aimé mon entrée... "
Murmura-t-elle à l'oreille de son aimée. La jeune peintre mit les deux tranches de faux filets à cuire à la poil. Les petites patates marinaient elle aussi dans la sauce de la viande. Pendant ce temps, l'étudiante alla chercher une bouteille de vin rouge qu'elle gardait dans un tiroir de la cuisine. Après l'avoir ouvert, elle retourna à la table du salon pour en servir un verre à Myriam.

Après que le plat soit cuit, Jordane revint servir les assiettes.
" Voici deux tranches faux-filets, avec des patates marinées dans sa sauce... "

Félin ouvrit les yeux et bailla un grand coup. Il s'étirait dans un son couffin mais resta à sa place pour observer la scène. C'était peut être l'odeur de viande qui avait attiré son intention. Jordane le regardait avec un petit sourire au coin, juste avant de retourner à sa place pour commencer à déguster son plat. Il s'entait très bon en tout cas.

Invité

Et bien je trouve que tu t'en es bien sortie ! Tu fais des cours
avec passion. Je les adore tes cours. Je crois que c'est vraiment ton
destin de faire ce métier. Et c'est un peu comme moi finalement, ton
parcours a commencé très jeune.

Myriam se sentit flattée et ravie par ce dernier propos. Il fallait bien avoué qu'effectivement elle faisait ce métier par plaisir et par passion, mais qu'elle ne s'était jamais posé la question de savoir ce que pensais les autres qui l'écoutait.

- Ca me rassure ce que tu me dis...j'ai jamais pris le temps de savoir ce que mes élèves pensaient des cours. Et si finalement, tu me dis qu'ils sont passionnant, ca veut dire que mon objectif est accomplit quelque part. Je veux faire passer une envie, une passion et la partager...J'avais toujours rêver de donner des cours dans une école d'art, je t'en avais déjà parlé. Et aujourd'hui je suis comblée, ça s'est réalisé...

Myriam observa ensuite Jordane qui se levait pour s'emparer de l'entrée et s'attaquer ensuite au plat principal. Sur le coup, Myriam avait eu envie d'aller la rejoindre, mais sa timidité ou sa retenue en avait décidé autrement. elle s'était contenté de la regarder faire au loin et de se familiariser avec le décor de l'appartement. Et puis pour patienter, elle avait eu l'occasion de goûter au vin qu'avait apporter l'étudiante, se sentant une nouvelle fois chanceuse de toute ses petites attentions.

La jeune professeur n'eut pas à attendre longtemps que Jordane revenait déjà des fourneaux apportant avec elle le plat principal. Myriam se délectait déjà de l'odeur émanant de son assiette, et avec un franc sourire complimenta la cuisinière

- C'est que ça m'a l'air tout aussi appétissant que ton entrée dis moi ?!...Je suis bien lottie, j'ai une cuisinière hors pair à mes côtés!

Myriam attendit que Jordane regagne sa place pour commencer à manger, et voulait maintenant changer de sujet et endosser le rôle de celle qui pose les question

- en attendant, je parle, je parle...mais toi tu ne dis rien. Parles-moi de toi ? T'as quitté paris et tes parents ? Mais tu ne m'as toujours pas parlé d'eux ?...ni de....ton ex !

La curiosité est parfois un vilain défaut, et Myriam se laissa entrainer par ce dernier...que voulait-elle savoir à propos de cette ex ?! Elle ne savait pas réellement quoi, mais savoir qui avait partagé la vie de l'étudiante avant elle avait le don de l'intriguer...

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Oh ! Jordane n'était pas vraiment douée en cuisine, mais elle s'inspirait des bons petits plats que la cuisinière faisait dans son ancienne maison à Paris. Bien sûr, elle ne reproduisait pas les plats avec de si bonnes saveurs, mais cela restait mangeable et très bon en bouche.
La jeune peintre avait réussi son plat, et cela assez vite. Elle revint avec un grand sourire aux lèvres, et espérait de tout coeur que son aimée ne se soit pas trop ennuyée pendant ce petit temps d'attente. Apparemment non.

Myriam était heureuse de recevoir un avis de Jordane, en ce qui concerne ses cours. Même si les parents de la jeune peintre l'avait envoyé ici pour apprendre, la jeune fille restait passionnée par ce qu'elle apprenait. Elle n'était pas forcément fan de l'école en général, mais tant que cela touchait son domaine d'activité, elle était capable de suivre sans problème.

" C'est vrai que ça ne doit pas être évident de demander à ses élèves s'ils aiment le cours. Ce ne sont pas vraiment des choses qui se font. Et puis tu as un programme à suivre donc tu dois te plier à certaines obligations... Dur le métier de professeur. Je comprends ce que tu vis, je vis la même chose à travers mon art. Lorsque je peins, je retranscris des sentiments forts que je ressens... et j'aimerais que lorsque quelqu'un regarde mes toiles, il ressente ainsi mes sentiments, mon émotion à travers les couleurs et les formes... "

Jordane retrouva place en face son amour. Son regard amoureux ne quittait plus celui de Myriam qui commença à la questionner sur sa vie. La jeune peintre était amusée et flatté que son amante s'intéresse ainsi à son passé. Mais raconter sa vie n'était pas vraiment un talent chez Jordane. Elle essaya de narrer sa vie avec précision tout en commençant à manger.

" Oh... mes parents sont vraiment les personnes que j'ai le plus berné de ma vie tu sais... Je viens d'une famille de bourges ! Je fais partit de la haute bourgeoisie de Paris. Je n'ai vraiment pas grand chose à dire sur eux, mise à part qu'ils ont tout fait pour moi. Depuis qu'ils ont remarqué mon talent pour la peinture, qui s'est déclaré depuis que je suis gosse, ils ont tout payé que je sois la meilleure dans ce domaine. J'ai donc navigué dans plusieurs écoles parisiennes, à droite et à gauche, enchainant les diplomes, les spécialités... J'ai apprit beaucoup de choses sur la peinture en très peu de temps, et tout ça grâce à mes parents et leur argent... "

Jordane bu une gorgé de vin entre ses paroles. Cet alcool était exquis !

" A 16 ans, j'ai exposé mes premières toiles. Mais déjà, à cette époque, je fréquentais beaucoup de personnes qui ont influencé ma manière de peintre et de voir les choses.
A l'âge de mes 18 ans, j'ai acquis une certaine vision de l'art qui était très différente de la vision que j'avais. J'ai apprit de nouvelles perspectives et manières de peindre. Et puis j'ai apprit à m'inspirer de mes sentiments, de mes émotions...
C'est à ma majorité que j'ai exposé une deuxième fois.
A cet âge, j'ai commencé la drogue. C'est sans doute à cause ou grâce à mes fréquentations, à toi de juger... Mais cela m'a apporté beaucoup dans ma façon de ressentir les sentiments. J'ai apprit à être beaucoup plus sensible et concentrée. C'est ainsi que je suis devenu empathique... Toutes ces qualités sont tellement importantes pour un peintre...

Pour revenir à mes parents, ils ne savent rien de moi. Ils me croient comme une fille parfaite. Ils ne savent pas que je fréquente des droguées et encore moins que je me drogue. Et puis... ce sont des homophobes finit... Je ne sais pas vraiment s'ils seraient ouverts à l'homosexualité avec moi, mais je ne le pense pas. Je leur dois beaucoup, ils m'ont tout donné quand on compare avec mon frère et ma soeur... Je les vois bien faire du chantage sur ça... Et puis notre famille est connu dans Paris... être lesbienne serait très mal vu ! Nous avons énormément de relations qui m'ont permit de percer dans le milieu de la peinture...

Mes parents m'ont envoyé ici pour que j'apprenne de nouvelles choses sur l'art, même si je trouve que je suis arrivée à terme. Ils trouvent que je suis encore trop jeune pour me lancer seule dans une carrière de peintre... Vas savoir... "

Apparemment, Myriam voulait en savoir plus. Elle commença à parler sur le sujet qui fâche. Enfin bon, on ne peut pas dire que parler de Johanne fâche. Mais c'était un sujet qui restait un peu tabou. Jordane se lança. Après tout, autant crever l'abcès.

" Oh... mon ex.. Johanne. Johanne... c'est une adolescente de 18 ans. J'ai perdu 3 mois à essayer de la conquérir. Elle me prenait souvent pour une conne parce qu'elle prenait du LSD. Ca la rendait complètement cinglée et lunatique ! Un jour elle m'aimait, l'autre non. Au final, j'ai réussi à la faire arrêter et nous avons commencé à sortir ensemble. Elle disait qu'elle me devait beaucoup parce que j'étais "l'ange" qui a réussi à la faire décrocher. Du coup, on est resté un petit moment ensemble, mais elle me soulait... Je l'aimais très fort avant, et puis plus le temps est passé et plus elle était lourde, chiante... Elle était tout le temps collée à mes bask ! J'avais plus le temps de peintre, plus le temps de faire la fête et de m'éclater.
Alors quand mes parents m'ont annoncé qu'ils voulaient m'envoyer à Marseille, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion !
Entre les bagarres que je vivais avec ma soeur et mon frère, les parents à qui je dois cacher ma vie et les harcèlements de Johanne, j'ai accepté directement de partir.

Tu connais toute la suite : ta rencontre, nos moments passés ensemble, la petit chaton... Je suis tellement heureuse d'être partit. Je ne regrette vraiment rien. Mais si j'ai douté sur mes sentiments pour toi, c'est parce que je me revoyais vivre la même chose qu'avec Johanne. C'était différent certes, mais j'avais peur de m'engager pour encore vivre un échec alors que je viens à peine d'arriver ici... "

Jordane saisit la main de sa compagne dans la sienne. Ses yeux recherchèrent l'amour, l'envie, la passion... tant de choses. La jeune peintre caressa doucement la main Myriam avec tendresse. Tout ce qu'elle venait de dire lui faisait un bien fou. Elle s'était enfin confiée, Myriam savait enfin toute sa vie. C'était la première fois qu'elle faisait ça...

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Tout en mangeant son plat, Myriam n'avait rien loupé du monologue de sa compagne. Elle avait l'impression de la connaître un peu mieux. non pas que la jeune professeur avait eu un besoin vitale de connaître le passé de l'étudiante pour la juger, mais au moins, elle pouvait se faire un avis fini sur le comportement de la jeune femme, et de sa façon de vivre les choses.

Elle l'écoutait de ses parents, l'air rêveur...de son côté, Myriam aurait donné n'importe quoi pour pouvoir bénéficier des mêmes attention à l'égard de son père...et d'avoir encore sa mère. Et puis, il fallait bien admettre que le soutien d'un parents est une chose plus que bénéfique dans la réussite d'un enfant. Myriam ne pouvait pas en dire autant de sa vie...

C'est pourquoi le regard de la brune était aussi pétillants lorsqu'elle entendant la jeune peintre parlé de son parcours, de ses études, de ses expositions. Elle avait su bien plus tôt que Jordane avait déjà eu l'occasion d'exposer ses toiles, mais elle étaient d'imaginer qu'elle l'avait fait aussi jeune. alors, quand l'étudiante vint expliquer que ses parents s'étaient montrer inquiet et avaient préféré jouer la carte de la sécurité en l'envoyant étudier à Marseille plutôt que de l'exposer aussi jeune au monde d'artiste reconnue, Myriam se devait de comprendre.

- Je pense que tes parents n'ont pas tort...et puis la preuve en est : les peintres qui se sont avérés être les meilleurs dans leur domaine n'ont réussi à vivre de leur art une fois passé la quarantaine. C'est un milieu poétique à ses heures, enivrant...mais rude ! Et tu le sais tout aussi bien que moi : tu as beau te dire que la drogue est une des raisons qui t'as ouverte au monde, ca n'en reste pas moins la partie la plus sombre de ton quotidien...

Vint alors e sujet le plus croustillant au premier abord, mais finalement le plus gênant : Johanne. Voici le nom de la précédente conquête. Myriam avait alors appris l'obstination dont Jordane avait fait preuve pour la conquérir, puis son ennui...Elle comprenait mieux ce qu'elle-même avait pu lui faire vivre, à souffler ainsi le chaud et le froid avant de finalement se dévoiler à Jordane. Mais intérieurement, Myriam espérait juste ne pas être comparé à une gamine de 18 ans qui n'avait que pour excuse de son comportement, sa naïveté et son ignorance...Pour Myriam son indécision s'apparentait plus à un véritable changement de vie et à des risques à prendre. Son faux lunatisme n'était pas prémédité ou recherché, il avait été juste le résultat d'un choix complexe à prendre, et difficile à assumer pour une femme de 30 ans qui se rendait compte qu'elle ne savait rien d'elle-même

Myriam avait posé ses couverts durant le discours de Jordane concernant son ex, et ne peut s'empêcher d'imaginer le quotidien de ses deux femmes. Jordane avait finalement tendu la main vers elle pour s'emparer de la sienne, tout comme Myriam auparavant...Elle profita de ce contact pour approcher la main de jordane au plus près de son visage et de venir déposer un baiser dans sa paume avant de lui poser une nouvelle question :

- Elle t'aime toujours donc ?...tu lui as parlé du fait que tu n'avais plus les même sentiments pour elle ? Je veux dire, aujourd'hui...qu'est-ce qu'il en est pour elle ? elle s'accroche à toi ou elle est retombée dans ses emmerdes ?

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Le baiser que Myriam déposa sur sa main, fit frissonner la jeune peintre. La professeur n'avait pas l'air jalouse du passé de l'étudiante. Elle écoutait patiemment. Jordane était heureuse de voir que la drogue ne prenait pas énormément de place dans la conversation. Elle pouvait en parler à Myriam en se mettant à l'aise. C'était vraiment un point important pour la jeune peintre, mais elle n'en rajouta pas la dessus.

- Elle t'aime toujours donc ?...tu lui as parlé du fait que tu n'avais plus les même sentiments pour elle ? Je veux dire, aujourd'hui...qu'est-ce qu'il en est pour elle ? elle s'accroche à toi ou elle est retombée dans ses emmerdes ?
" Oui elle m'aime toujours. Et oui elle le sait... c'est elle qui m'a accompagné sur le quai de gare, lorsque j'ai prit le train pour Marseille. Je lui ais expliqué qu'on se reverra plus, et que c'était finit entre nous. Elle n'a pas arrêté de me harceler après mon départ. Alors au final, je lui ais dit que je ne l'aimais plus, et puis elle a continué, continuer... J'en avais marre. En plus, elle m'appelait pour simplement me demander de revenir, elle m'appelait par des petits surnoms à la con, comme si que rien n'avait changé... Elle veut venir me voir à Marseille alors qu'elle n' aucun moyen de venir. Elle vit dans la rue à la base... Je culpabilise un peu de l'avoir laissé tomber comme ça mais bon... J'en avais marre de l'entendre, elle m'a soulé. C'est une gamine, dans le sens où elle ne réfléchit pas. Elle n'essaie jamais de comprendre et reste bornée sur ses idées, ça me fatiguait. Et puis je t'ai rencontré, j'ai craqué. Ce jour là, tout a été électrique entre nous. J'ai adoré notre rencontre, tellement adoré qu'elle m'a longuement enivré. Le fait d'éclater mon téléphone portable sur le sol était comme mettre un point à la dernière ligne d'un livre.
Je n'ai plus de nouvelles d'elle et je n'ai pas forcément envie d'en avoir. Je me souviens de son numéro de téléphone, mais je n'ai pas envie de l'appeler. Ca ne m'étonnerait pas qu'elle est replongée dans le LSD parce que c'est moi qui la faisait tenir. C'est bien pour ça que je m'en veux... "

Jordane ne savait pas quoi rajouter à cela. Elle eut un regard désolé, mais elle n'avait pas envie de changer. Elle avait envie d'être avec Myriam, le reste n'existait plus.

" Pour l'instant je suis avec toi et c'est ce qui compte... Et ne t'inquiète pas, je comprends tout à fait tes choix. A trente ans, on a des raisons de douter sur des remises en question. A dix-huit, non. Tu n'es pas comparable avec mon ex parce que tu ne lui arrives même pas à la cheville ma chérie... "

La jeune peintre serra la main de sa professeur dans la sienne. C'était une façon de lier les gestes à la parole. Elle recommença à manger puis mit une suite au sujet.

" Je suis contente d'avoir pu m'amuser avec les filles par le passé. Maintenant je suis sûre de ce que je veux... "

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Myriam se demandait réellement comment Jordane faisait pour lire à travers ses craintes. La jeune professeur s'interrogeait intérieurement sur la comparaison de Johanne avec elle, et voilà que l'étudiante venait tout de suite de la rassurer à ce sujet. Ceci la fit sourire, et la rendait encore plus impressionné de l'empathie dont faisait preuve Jordane.

Alors que la jeune peintre semblait éprouvé un léger remord sur le sort de son ex, Myriam préféra lui parler franchement, sans jalousie aucun et lui déclarer :

- Tu n'as pas à te sentir coupable par rapport à elle...Votre séparation ne doit pas lui servir d'excuse pour retomber dans ses vices. Après tout, c'est à elle et à elle de décider si elle veut s'en sortir ou non. Alors, je comprend que ca puisse te culpabiliser, mais si elle est retombé, c'est parce le voulait. Le reste n'a rien à voir.

Cependant, un ptit détails avait attiré son attention, Myriam ne put s'empêcher de revenir dessus...autant que ca lui serve à l'avenir :

- Mais euh...dis-moi...c'était quoi, ces surnoms qu'elle te donnait ?

Elle n'avait pas que cette question à lui poser, mais Myriam préféra attendre d'en savoir plus à ce sujet avant de continuer dans sa lancée.

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Jordane retrouva le sourire. La réponse de Myriam la rassurait beaucoup. Elle avait vraiment besoin d'entendre ce genre de paroles pour passer à autre chose. Elle culpabilisait moins sur le coup. Elle allait pouvoir se consacrer à sa belle maintenant. Non pas que Johanne occupait énormément son esprit, mais il lui arrivait de repensait à elle. Elle ne savait pas trop quoi en penser, si c'était en bien ou en mal, mais elle ressentait le plus souvent un sorte de dégout.

" Merci Myriam... Je n'y penserais plus... "

La jeune peintre fit un sourire amusé lorsque son aimée lui demanda les petits surnoms en question. Cela avait tellement blasée Jordane lorsqu'elle entendait ces mots là, lorsque Johanne la harcelait.

" Oh ! J'étais son bébé, sa Jordy d'amour ! "

Jordane éclata de rire. Cela la faisait vraiment rire. C'était vraiment gamin. Elle prenait conscience que cette relation n'était vraiment pas intéressante. C'était complètement stupide comme lien. La jeune peintre repensa à leur histoire et se disait que chaque souvenir avec Johanne était vraiment bas. Combien de fois avait-elle finit ses soirées avec son ex qui lui servait de pur boulet ? Jordane ne comptait plus. La drogue faisait des ravages dans les rave-party. L'étudiante était une des rares à se contenir par des limites strictes. Mais Johanne elle, finissait toujours dans un état critique : défoncée, déchirée... Jordane la trainait souvent après la fête, mais il fallait avouer qu'elle était un bon coup quand elle était bourrée ! Enfin, ce n'est pas le sujet.

" Elle m'exaspérait au téléphone putain... quand j'y repense... "

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Myriam se mit à rire en entendant la manière exaspérée qu'avait eu Jordane en lui énonçant les surnoms :

- Ma Jordy d'amour ???! Jordy ??

Myriam resta interloquée et amusée par ce surnom et secoua légèrement la tête en regardant toujours l'étudiante en souriant:

- Tu m'excuseras mais...Jordy c'est...enfin...Je ne crois pas que tu l'entendras de ma bouche celui-là. C'est très enfantin comme surnom. tu dois sans doute l'aimer, et loin de moi l'idée de t'en dégoûter mais, je préfère de loin Jordane ! ....Ca fait plus "Femme". Vrai Femme...

La jeune professeur voyait bien que la jeune peintre s'était laissé dominer par ses pensées, et que des souvenirs de sa vie passé venait la hanter. Seulement, elle ne semblait pas la regretter, au contraire. Myriam l'observait avec attention et s'interrogeait sur ses réflexion mais encre une fois, Jordane finissait par dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas, et ceci fit rire Myriam un plus

- Oh...c'est normal ! Elle est jeune, elle vit sa vie avec naïveté, Elle extériorise ses sentiments comme elle le peut !

Elle avait beau vouloir donner des excuses à l'ex de l'étudiante, Myriam ne pouvait cependant pas s'empêcher de rire, imaginant cette jeune adulte gratifier sa compagne de mot doux hallucinant et d'un enthousiasme dégoulinant d'amour adolescent

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C'était drôle sur le coup, mais Johanne était vraiment un cas à part. Elle reste une fille que Jordane a aimé profondément. Elle ne regrettait pas de l'avoir largué, mais humainement parlant, elle l'avait abandonné sur le carreau. Elles ont passé tout l'été ensemble. C'est un souvenir génial dans l'ensemble, entre les teufs et les rave-party. Il y avait aussi les parties de jambes en l'air dans une forêt ou autres lieux insolites. Les moments où elles dormaient dehors la nuit en fumant un joint dans l'herbe... Quand Jordane repensait à ça, elle avait peur de ne pas pouvoir vivre ce genre de complicité avec Myriam. C'était quelque chose qui lui faisait peur au fond de son coeur. Avec sa professeur, elle allait s'engager dans du sérieux. Cela voulait dire quoi ? Ca donnait à réfléchir. La jeune peintre soupira après avoir rigoler pendant une bonne dizaine de minutes.

" C'était une belle histoire au fond... Mais comme tu dis, elle extériorisait comme elle peut. La pauvre... "

Jordane se leva afin de retirer les assiettes de la table. Elle se souvint qu'il lui restait deux petites religieuses au réfrigérateur. Elle alla les prendre juste après avoir posé délicatement les assiettes dans l'évier. La vaisselle se fera demain ! La jeune prit les assiettes à dessert et les posa sur la table. Elle pensait à son ex. Myriam n'aurait peut être pas dû entamer la conversation sur elle finalement. Au final, ça dériva sur autre chose.

" J'ai deux questions à te poser. La première est : comment vas-tu me surnommer alors ? Et la deuxième : as-tu déjà touché à la drogue ou la cigarette ? "

C'était une façon de mieux connaître sa femme ! En fait, elle avait hâte d'entendre des mots doux de la bouche de Myriam. Elle avait hâte de savoir le surnom que lui donnerait sa douce.

" Personnellement, je dois avouer que j'adore t'appeler Chérie "

Jordane reprit place en face de sa compagne et scrutant les émotions de son visage, c'était marrant.

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Myriam laisse Jordane gérer le timing du dîner, après tout, elle avait l'air de s'en sortir et ne voulait pas s'imposer à elle. Elle se doutait bien que de reparler des histoire de cœur allait forcément amener à la nostalgie, mais Myriam n'y voyait aucun mal. Bien sûr, si elle avait su dans le fond ce à quoi Jordane repensait, elle aurait sans doute été piqué par la jalousie...seulement, elle savait se tenir, et ne voulait pas montrer de trop mauvais côté.

C'était une belle histoire au fond... Mais comme tu dis, elle extériorisait comme elle peut. La pauvre...

- Tout histoire est belle à vivre à partir du moment où elle est voulu !

Les dessert avait été amené, et Myriam et sa gourmandise n'allait certainement pas s'en plaindre. Seulement, ce dernier met n'allait pas s'avérer être la principale préoccupation de la professeur à cet instant précis. Apparemment, jordane avait besoin de deux réponse précise, et Myriam se demandait par laquelle commencer....Finalement elle opta pour celle de la drogue et cigarette.

- Drogue, non ! hors de question, pour les raisons que tu connais déjà...cigarette euh...Oui. de mes 18ans jusqu'à l'aube de mes 26ans environs. Durant toute ma période université loin de chez moi en gros ! Au départ, il s'agissait d'un plaisir, et ca tourné à la dépendance. Je sais plus trop pourquoi j'ai décidé d'arrêter, sans doute pour me faire mieux voir lorsque j'allais devoir commencer mes premiers cours en tant que professeur titulaire...et puis j'ai rencontré Blaise, il détestait tout ce qui avait un rapport avec la cigarette, alors je n'ai pas repris. Je regrette juste parfois certaine cigarette, celle qu'on envie le plus...mais je ne regrette pas d'avoir dit adieu à ma dépendance. C'est assez contradictoire en fait !

Myriam marque ensuite une pause : il fallait maintenant s'engager dans la réponse au surnom...il ne s'agissait que d'un mot, mais pour Myriam s'était représentatif de plus de chose, d'une intimité partagée, d'une marque d'affection définitif et révélée...elle ne voulait pas prendre ça à la légère. Cependant, contre toute attente, la jeune professeur ne se fermait à l'idée de doter Jordane de ce genre d'affection. Elle n'avait certes rien dit depuis, n'avait jamais tenté de l'affubler d'un surnom, mais n'y voyait pas non plus d'inconvénient à le faire. C'était simplement sa retenue habituel qui l'avait coupé dans ses élans.

Et maintenant, Jordane avait envie de savoir, et Myriam lui devait bien ça. La professeur fixa la jeune peintre droit dans les yeux, avec intensité, sans rien dire, et jaugea sa patience...

Personnellement, je dois avouer que j'adore t'appeler Chérie

- Et c'est tout à mon honneur...

Elle laissa encore un blanc après ça, sans pour autant lâcher le regard de Jordane, puis décida d'agir. Sans rien dire, Myriam se leva de sa chaise avec calme et assurance, et s'approcha de Jordane avec des intentions fermes.
N'étant pas assise au ras de la table, Myriam profita de l'espace entre cette dernière et l'étudiante pour venir s'y installer. Elle enjamba délicatement sa compagne pour se retrouver à califourchon sur les jambe de Jordane, lui faisant face. Elle entoura son cou de ses bras et lui répondit d'un voix suave et assurée.

- Merci pour ce dîner....Mon cœur.

Voilà une bonne façon d'amener sa réponse : elle accompagnait sa reconnaissance et sa gratitude pour le dîner offert, tout en dévoilant le surnom qu'elle souhaitait lui donner...et pour finaliser ces propos, Myriam se concentra sur le cou de son étudiante pour y déposer des baisers et s'enivrer de son parfum...

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Myriam avait donc déjà fumé ! Jordane se mit à sourire en imaginant sa belle avec une clope au bec. C'est qu'elle aurait été mignonne avec un petit air aguicheur ! Il est vrai que la cigarette donne parfois des airs de garçon manqué ou de vilaine, c'est quelque chose qui séduisait beaucoup la jeune peintre. A croire qui lui fallait peu ! Mais la jeune femme ne répondit rien. Elle écouta sa belle qui décrivait sa vie. Elle avait l'air d'avoir arrêté avec tant de facilités ! Si Jordane pouvait arrêter avec tant aisance la drogue, elle le ferait en un claquement de doigts. Malheureusement, elle savait pertinemment que les choses n'allaient pas prendre cette tournure, bien qu'elle n'avait jamais réellement essayer de stopper. Le fait d'avoir de l'argent à volonté n'aidait pas non plus. Combien de ses amis avaient arrêté la cocaïne pour son prix ? A savoir qu'un pochon de C vaut en moyenne 80 euros. On arrive très vite à 500 euros en moyenne, pour une consommation ne dépassant pas une semaine.
C'est vrai, c'est une chose qui vaut énormément d'argent. Un salaire de cadre aurait suffit pour une consommation d'un mois ou deux. Jordane trouvait toujours les mots juste que ses parents lui donnent autant d'argent. Les tableaux que la jeune peintre avait pu vendre au cours de ses expositions, avaient pu amortir les frais.

Ses pensées s'arrêtèrent là. Il faut dire que son attention s'était reposée sur sa compagne qui vint la rejoindre sur ses cuisses. Jordane ne pouvait que l'accueillir à bras ouverts et avec beaucoup de plaisir. Mon coeur ? Elle avait bien dit mon coeur ? L'étudiante se mit frémir de plaisir. Elle était touchée, c'était la première fois que Myriam l'appelait ainsi. Doucement, la jeune peintre passa ses mains dans le dos de sa compagne et lui caressa doucement. Elle passa lentement ses doigts sous le vêtement de son aimée. La cicatrice n'avait plus d'importance, elle s'en fichait royalement, en espérant que Myriam l'ignore elle aussi.

" J'espère qu'il t'a plu... ma chérie. "

Ces mots qui s'étaient présentés, comme pour répondre à ce petit surnom remplit d'amour. Jordane offrit son cou à sa compagne en lui caressant toujours le dos. Ses lèvres vinrent rejoindre celles de Myriam pour l'embrasser sensuellement. Cela l'avait énormément touché que la professeur vienne d'elle même. La jeune peintre adorait voir sa femme s'imposer. Elle adorait se faire dominer. L'âge de sa compagne donnait encore plus de piment à la scène. Mais si les choses continuaient ainsi, Jordane aurait encore envie de sa Myriam... Elle ne put s'empêcher de presser doucement ses lèvres sur celles de son aimée. Leurs baisers devinrent langoureux. La jeune peintre passa lentement une main sur l'épaule gauche de Myriam et commença doucement à descendre sur sa poitrine...

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A en voir la réaction provoqué dans le corps de sa compagne, la phrase de Myriam avait fait son effet. Et alors qu'elle s'amusait à chatouiller le cou de son aimée par des baisers et autres petites attentions non loin de son oreille, quelque chose vint légèrement contrariée la jeune professeur.

L'intimité entre les deux femmes étaient tel que Myriam n'avait pas pu empêcher les gestes de l'étudiante qui s'était faufiler sous son léger pull pour lui caresser le dos.
Myriam avait d'abord prit sur elle, ne voulant pas couper court à cet instant amoureux...mais il était difficile pour elle de se dire que cette marque indélébile et la sensation des doigts de sa compagne sur sa peau devait forcément finir par entrer en contact. Même si cette cicatrise n'avait pas l'air de refroidir Jordane, pour Myriam c'en était tout autre.

Elle tenta donc de se concentrer sur le cou de l'étudiante, en pensant à autre chose qu'aux mains posées sur son dos, seulement ne voulant pas se sentir mal à l'aise, elle tenta quelque chose :

J'espère qu'il t'a plus... ma chérie.

- C'était parfait mon amour...

S'emparant de cette nouvelle occasion pour l'affubler d'un nouveau surnom, la jeune professeur profita que Jordane penche légèrement la tête afin de lui offrir son cou, pour s'emparer avec délicatesse des mains de l'étudiante derrière son dos, et de les descendre gentiment de chaque côté de sa taille. Ainsi, Ce geste aurait pu passer pour un simple désir de Myriam, qui imposait ses zones de prédilection, plutôt que d'un rejet de sa part. Surtout que dans le fond, il ne s'agissait vraiment pas d'un rejet de l'étudiante...simplement d'un rejet d'elle-même.

Elle s'empara ensuite des lèvres de la jeune brune pour échanger un baiser tant attendu et sensuel...les mains de l'étudiante avait fini par emprunter un nouveau chemin : Celui de sa poitrine. Alors qu'elles s'embrassaient toujours, Myriam se mit à rire légèrement, comprenant parfaitement ou tout ceci allait les mener. Elle lâcha alors les lèvres de son amie, et reprit à nouveau les mains de cette dernière. Avec un regard malicieux mais entendeur, elle retira les mains de l'étudiante de dessous son pull et déclara :

- hop popop ! non non non ....

Le faux refus qu'imposait Myriam l'amusait. Elle se redressa alors légèrement, ne laissant plus ainsi tout son poids sur les jambes de Jordane, et ajouta d'une voix mi autoritaire, mi-aguicheuse.

- Manger, d'abord...Plaisir, ensuite !

Invité

- C'était parfait mon amour...

Comment résister à ce genre de paroles ? C'était intenable ! Myriam avait tant de pouvoir sur la jeune étudiante, c'était dingue ! Avec de simples mots, elle augmentait la flamme qui les animait, de plein fouet. Jordane la serrait contre elle, la dévorant les yeux et de baisers. Mais Myriam en avait choisit autrement ! La jeune peintre ne ferait pas le pois contre religieuse au chocolat ! Elle entrelaça ses doigts avec ceux de sa compagne et éclata de rire.

" Je ne ferais pas le pois contre ton frigo alors ! "

Jordane était amusée par la situation. Plaisir après ? Eh beh ! La jeune peintre adorait cette complicité naissante entre elle et Myriam. Il faut avouer que ce genre de moment, combiné à la dominance de Myriam étaient deux points qui séduisaient énormément l'étudiante. C'était ce qui la faisait craquer chez sa compagne. C'est qui faisait le charme de Myriam finalement ! Et voir les émotions qui passaient sur son visage à ce moment, offrait à Jordane un bonheur fou !

Amusée, la jeune peintre essayait de lutter. C'était marrant de voir un tel visage qui avait des airs si enfantins. Jordane était très amusée de la situation. Elle finit par toucher les lèvres de Myriam avec sa langue. Elle ne s'avouait pas battu, mais il est vrai que cette religieuse l'appelait. L'étudiante lâcha une main de sa compagne pour approcher les deux assiettes près d'elles deux. Tout en gardant Myriam contre elle, la jeune peintre lui donna une petite cuillère pour qu'elles mangent toutes les deux dans cette position. De son autre main, Jordane serra doucement Myriam contre elle pour qu'elle puisse manger confortablement.

" Tu as tous les pouvoirs sur moi... c'est dingue... "

Jordane lança un regard complice à Myriam avant de s'emparer de la première bouché de sa religieuse au chocolat. C'est un ce moment précis qu'une coulée de chocolat s'étala doucement dans l'assiette de l'étudiante. Elle posa alors sa petite cuillère sur le côté pour laisser place à son index qui flirta doucement avec le chocolat. Sensuellement, elle posa le bout de son doigt sur les lèvres de Myriam...

Invité

Myriam était ravie de voir que la jeune peintre prenne les choses avec la même légèreté, c'est pourquoi lorsqu'elle évoqua une nouvelle fois l'anecdote du frigo, Myriam lui répondit avec plaisanterie :

- Et non !...c'est d'ailleurs avec mon frigo que j'aurais du me marier !!

Voyant que finalement, Jordane n'était pas prête à la lâcher, Myriam se plaça correctement sur ses genoux pour pouvoir déguster son dessert en même temps qu'elle. Elle s'empara de la cuillère que lui avait tendu l'étudiante et s'attaqua à son dessert tout en s'amusant de la dernière réflexion de Jordane :

Tu as tous les pouvoirs sur moi... c'est dingue...

- L'avantage d'avoir 30 ans...des années et des années de manipulation sont derrière-moi ! Je me rode avec toi !

L'heure était donc à la plaisanterie et à l'humour décalée pour Myriam, ce qui la rendait sans doute plus attendrissante et décontractée. Seulement, il ne fallait pas non plus négliger le côté sensuel de la situation...et pour ça, Jordane se débrouillait plutôt bien. Alors qu'elle entamait une nouvelle bouchée de sa religieuse, la jeune professeur avait aperçut du coin de l'œil, le doigt de Myriam venir récupérer le chocolat sur son assiette. Myriam tourna alors le regard en sa direction et se mit à sourire malicieusement à Jordane. Elle repensa alors elle ce qu'elle venait de dire sur ses pouvoirs à l'égard de Jordane et ajouta :

- Mais je vois que dans le genre "moi aussi je sais m'amuser avec les nerfs des gens" tu te pose là !

Allier chocolat et Jordane dans un même geste ?! C'était tout simplement le must pour appâter Myriam ! et c'est ce qu'elle avait tenter d'expliquer dans sa dernière remarque. Le doigt de Jordane vint alors s'approcher dangereusement de la bouche de la professeur. Cette dernière, sans détacher son regard de celui de sa compagne, s'empara alors de son doigts d'une main délicate et entre -ouvrit la bouche : c'est d'abord sa langue qui s'aventura pour jouer dangereusement avec le doigts de Jordane, se délectant de son gout chocolat, et finalement, les lèvres de Myriam suivirent le mouvement pour venir emprisonner l'index de l'étudiante à l'intérieure de sa bouche...jeu de main.....jeu de vilain !

Invité

- Et non !...c'est d'ailleurs avec mon frigo que j'aurais du me marier !!

Jordane éclata de rire. C'est que sa femme avait du répondant ! La jeune peintre se mit à sourire malicieusement en essayant de trouver une idée pour taquiner sa compagne.

- L'avantage d'avoir 30 ans...des années et des années de manipulation sont derrière-moi ! Je me rode avec toi !
" Mouais, bah attention à toi quand même. C'est que tu me cherches dis-donc, n'oublies pas que je suis ta professeur pour toutes autres choses ! "

La jeune peintre cherchait Myriam du regard. Elle avait envie de la trouver, de l'embêter, de s'amuser avec elle. Le meilleur moyen qu'elle trouva, ce fût de la provoquer avec du chocolat. Et au final, elle savait très bien qu'elle avait trouvé le meilleure moyen d'exciter sa compagne. Mais aie, c'est qu'elle mord !

" Non mais ohhh ! Coquine ! "

Jordane se faisait mordre le bout du doigt ! Myriam fût bien maline sur ce coup là ! La jeune peintre riait aux éclats ! Pour se libérer, elle joua la carte de la séduction. C'est qu'il restait du chocolat sur ses lèvres ! L'étudiante se mit à passer le bout de sa langue sensuellement sur la lèvre supérieur de son aimée. Peut être qu'elle lâcherait prise ? En tout cas, le goût du chocolat était encoe meilleur lorsqu'il venait des lèvres de Myriam !

" Oh, je joue avec tes nerfs ma chérie ? C'est que j'aime surtout te provoquer ! "

Jordane cherchait Myriam et elle voulait la trouver ! Sa deuxième main vint se glisser dans la chevelure brune de sa professeur pour lui caresser en douceur. La jeune peintre prit l'initiative de mordiller doucement les lèvres de Myriam. Ses gestes étaient précis et sensuels, cherchant à faire vibrer sa compagne.

Invité

Myriam était fière d'elle..mordiller le doigt de sa compagne n'était qu'un moyen de se venger de la provocation de cette dernière avec le chocolat.

Elle lâcha alors l'index de Jordane et se mit à rire franchement en se cherchant une excuse :

- En même temps c'est de ta faute, tu n'avais pas à me tenter de la sorte ! Moi...tout ce qui est à base de chocolat, je mords dedans !

Ca aurait du suffire à calmer les ardeurs de la jeune peintre, mais apparemment non, vu qu'elle retentait de diable, avec sa langue cette fois !

Oh, je joue avec tes nerfs ma chérie ? C'est que j'aime surtout te provoquer !

Myriam se laissa faire de cette provocation...Après tout autant en profiter à juste titre. Elle offrit alors ses lèvres, faisant mine de résister à la tentation de goûter les siennes. Ca semblait facile sur l'instant, mais à l'intérieure, Myriam bouillait : Jordane se jouait d'elle et usait de séduction, entamant un jeu sensuel et précises avec les lèvres de la professeur....Au bout d'un moment, Myriam céda à la tentation et s'empara définitivement des lèvres de jeune femme, partageant un baiser torride et passionné. Cependant, elle ne put également s'empêcher de lui faire une réflexion au sujet de son jeu de séduction, prenant tout ça avec légèreté et amusement, elle déclara :

- Ah...tu aimes me provoquer....Dis-moi je rêve ou j'ai l'impression que tu as envie de moi ?!

Elle ne lâcha pas les lèvres de sa compagne entre chaque mot prononcé, amenant ainsi beaucoup plus de désir dans ses paroles et d'excitation dans ses gestes...

Invité

Jordane était amusée de tout ça. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vécu un moment pareil. Pour elle, c'était ça l'amour, le vrai. Elle se demandait si Myriam avait déjà vécu ce genre de moment avec son ex mari. La jeune peintre se demandait comment étaient les choses avec Blaise, tout court. Mais ce n'était pas le sujet pour le moment. C'est que la professeur savait se défendre aux provocations de son aimée. Mais Jordane avait surtout l'impression que sa compagne était en train de craquer.

Le chocolat était donc un bon moyen de provoquer Myriam. C'était un point que Jordane garderait bien au chaud dans sa petite tête.

- Ah...tu aimes me provoquer....Dis-moi je rêve ou j'ai l'impression que tu as envie de moi ?!
" Dis moi ma chérie, où vas-tu chercher ce talent pour lire dans mes pensées ? "

Jordane prolongea les baisers langoureux que lui offrait Myriam. Mais cette fois, elle avouait que le dessert ne valait rien à côté de sa compagne.
Elle s'arrêta à contre coeur, gardant ses deux mains sur la taille de son aimée.

" Chérie, je n'ai pas envie que tu arrêtes ton dessert à cause de moi... Je sais que tu adores ça alors euh... "

La complicité s'était transformée en timidité. Non pas que Jordane n'avait pas envie de Myriam, mais elle avait l'impression de lui avoir forcer la main. Elle ne voulait pas l'obliger à arrêter de manger. Sa main caressa tendrement la joue de sa femme, attendant une réponse.

Invité

Bien que Jordane semblait disposée à laissé la jeune professeur manger, Myriam ne l'entendait pas de la même façon. Les lèvres de l'étudiante avait quitté celle de la trentenaire, mais Myriam elle ne voulait pas en rester là. C'est pourquoi elle gratifia Jordane d'autres baisers déposés à la commissure de ses lèvres, sur sa joue, le long de sa mâchoire, dans son cou. Non pas que le dessert ne l'intéressait plus du tout, elle en raffolait...mais il y avait d'autres priorités

Entre chaque baiser, elle tenta d'articuler :

- Je sais ce que c'est que de manquer de nourriture et crois-moi, ce que tu m'infliges n'est en rien comparable...

Myriam n'avait pas réfléchi à ce qu'elle venait de dire et le regretta tout aussi tôt. Elle venait de dévoiler indirectement qu'il lui était souvent arrivé de ne pas manger à sa faim, voire quasiment pas à cause d'un père tyrannique...Seulement, Myriam voulu tenter de rattraper un peu la situation. Elle stoppa ses baisers, sans pour autant lever son visage vers celui de compagne; elle laissa ses yeux fixés sur le cou de son amante et se contenta de dire:

- Enfin..euh...c'est une façon de parler...

Elle avait l'air hésitante et le savait pertinemment, seulement il ne fallait rien laisser transparaitre. elle reprit donc ses activité t se concentra sur la groge de l'étudiante toujours offerte.

Invité

Cette religieuse au chocolat n'avait qu'à se tenir ! Après tout, ce n'était qu'une religieuse au chocolat ! Jordane aimait beaucoup ce genre gâterie, encore un beau point commun avec Myriam. Ce genre de nourriture ne la faisait même pas grossir. C'était quelque chose de formidable. Toutes les attentions que lui portait sa belle la faisait frissonner. Cette façon d'embrasser, de faire monter l'excitation. La jeune peintre ferma les yeux pour savourer le moment présent tout en soupirant d'excitation. Mais lorsqu'elle Myriam s'arrêta net, Jordane la regarda avec des grands yeux. Il faut avouer que ce qu'elle venait de dire pouvait faire peur ! La professeur avait déjà crevé de faim ? Mais à quelle occasion ?

- Enfin..euh...c'est une façon de parler...

Jordane avait du mal à prendre ça à la rigolade. Surtout qu'elle savait très bien que Myriam avait une cicatrice dans le dos. Plus le temps passait, et plus la jeune peintre ne pouvait pas passer à côté des déclarations de son aimée. Elle se doutait bien que l'enfance de Myriam serait comme un puzzle à reconstruire. Cela ne devait pas être facile d'en parler alors l'étudiante n'insista pas. Elle finit par pouffer de rire, histoire de mieux faire passer la pilule. Myriam a sans doute été battu ou maltraité par ses parents étant gosse. Sa professeur a dû s'en rendre compte et c'est pour cela qu'elle s'est accrochée à ce métier. Le puzzle commençait à se reconstituer dans la petite tête de la jeune peintre.

La jeune peintre passa doucement sa main dans les cheveux de Myriam. Son regard la trahissait. Au fond de son coeur, elle espérait que sa pensée soit fausse, mais c'était plus fort qu'elle. Tous les éléments se suivaient avec logique. Sa cicatrice pour le fait qu'elle est été battu. Elle avait déjà parlé de son enfance qui fût difficile, et de sa professeur Madame Marci qui l'avait tant aidé... Et puis cette phrase qui venait comme un cheveux sur la soupe... C'était logique, il y avait un problème, quelque chose que Myriam lui cachait.

La jeune peintre embrassa doucement sa belle qui cherchait à l'exciter de nouveau. Il faut dire que celle-ci évitait son regard depuis deux minutes. Il y avait anguille sous roche.

" Myriam... "

Jordane passa doucement ses doigts sous le menton de son aimée pour que son regard croise le sien. La jeune peintre avait envie de parler de ça, mais elle se doutait bien que ce genre de conversation allait détruire ce beau moment de complicité, qu'elles étaient actuellement en train de vivre. L'étudiante fit un sourire gênée puis se lança :

" Je t'aime... "

Non ce n'était pas le moment de parler de ça. Bon, il faut avouer que Jordane venait de dériver. Au dernier moment, elle décida de ne rien dire. Elle entoura la taille de sa compagne de ses bras, recommençant à l'embrasser.

Invité

Myriam cherchait à se cacher derrière des gestes entreprenants mais elle devait bien se douter que Jordane n'était pas dupe. Et puis, jusqu'ici, la jeune peintre avait tout fait pour prouver à sa professeur qu'elle pouvait avoir confiance....enfin mise à part la drogue, mais au moins elle s'était montré honnête et était prête a faire des efforts. Myriam ne jouait donc pas le jeu, alors qu'elle aurait du se montrer tout aussi honnête qu'elle.

Myriam...

Elle pensait quand même avoir pu passer à la trappe de sa phrase trop spontanée qui aurait pu mettre la puce à l'oreille, mais le comportement de jordane a son égard avait soudain changé. l'étudiante avait passé sa main sous le menton de Myriam et cherchait son regard. Les yeux de Jordane ne faisait plus passer les même émotions, et Myriam comprit très vite qu'il y avait un problème. Myriam avait jusqu'ici préféré ne pas affronter ce regard, mais en cet instant, elle n'avait plus le choix. Les yeux de Jordane semait le doute, laissant deviner à la jeune professeur qu'elle se posait des questions, qu'elle cherchait à comprendre un fait particuliers. Myriam ne chercha pas longtemps a de savoir de quoi il retournait. Après tout, elle ne devait s'en prendre qu'à elle même, c'était elle qui avait ouvert les vannes et laissait échapper quelques phrases d'indice sur ce qu'elle avait pu vivre par le passé.

Je t'aime...

Finalement Jordane s'était abstenue de dire quoique ce soit sur la situation, mais c'est maintenant Myriam qui culpabilisait de ne pas se montrer honnête...Comment Jordane devait-elle prendre son mutisme ? pour un manque de confiance ? Sans doute, et c'est bien cela qui dérangeait Myriam dans tout ça. Elles avaient décidé de tout se dire, de ne rien se cacher, de vivre les choses sans y ajouter plus de problème qu'il y en avait et...il fallait s'y tenir. Myriam se décala un peu, se détachant de Jordane afin d'avoir une vue d'ensemble de la jeune femme, sans pour autant quitter sa place. Son regard en disait long : Elle avait compris les interrogations de Jordane, et il fallait qu'elle lui dise.

- Qu'est-ce qu'il y a... Ta façon de me regarder et le son de ta voix me font comprendre que tu as autre chose à dire...

Invité

Jordane sentait qu'elle avait fait une boulette. Pourquoi avait-elle trop réfléchit, les choses allaient enfin se régler. La jeune peintre s'en voulait beaucoup. Elle ne voulait pas ressasser des mauvais souvenirs, mais elle savait pertinemment qu'elle allait devoir le faire maintenant. L'étudiante regarda son amie dans les yeux, gênée par la situation. Elle ne savait pas par quoi commencer. Myriam n'avait pas l'air de comprendre et c'était vraiment étonnant. Vu ce qu'elle venait de dire, Jordane était certaine que sa compagne savait très bien ce qui allait se passer.

" Myriam, dis moi ce que tu me caches... "

La jeune peintre fut sèche ou crue, au choix. Mais elle avait envie de savoir. On s'était dit qu'on se dirait tout. Avant cela, elle chercha à rassurer son aimée, parce qu'elle savait très bien que c'était un moment dur à passer.

" Ma chérie, je sais que tu as vécu de mauvais souvenirs pendant ton enfance, et vu certaines cicatrices sur ton corps, je pense que j'ai le droit à certaines explications... Ce que tu viens de me dire là me surprend. On t'a privé de manger ? "

Jordane regarda sa compagne avec un air interrogateur. Elle savait très bien qu'elle n'y avait pas été avec le dos de la cuillère. Mais elle avait besoin de savoir. Elle se lança très vite dans le vif du sujet, autant ne pas tourner au tour du pot pendant une heure. Et plus vite ça sera fait, plus vite elles seraient heureuses.

" Tu peux tout me dire Myriam. Tu me connais bien assez maintenant, pour savoir que j'ai l'esprit très ouvert et que si tu as quelque chose de grave à m'annoncer, je suis là pour t'écouter. Je te soutiendrais quoi qu'il arrive... "

La jeune peintre caressait toujours les cheveux de sa compagne, cherchant à la rassurer. Elle cherchait son regard..

Invité

Alors c'était le moment ? Myriam ne pouvait plus faire marche arrière, et se demandait comment annoncer ça sans donner l'air de se plaindre. Parce que c'était bien ça le fond du problème : Elle a chaque qu'elle avait eu l'occasion, elle avait l'impression de se faire passer en victime alors que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Il lui était arrivé de craquer et d'avoir besoin de se confier...son père lui avait tellement répété qu'elle avait mérité son traitement violent, qu'elle pensait ne pas avoir le droit de se plaindre, qu'elle était coupable et pas victime.

Myriam devait dire à Jordane se qui se passait en elle, le pourquoi du comment de son comportement méfiant. Elle cherchait ses mots un moment, passant sa langue sur ses lèvres avec ce même stress perpétuel que signifiait ce geste. Elle replaça une mèche de ses cheveux qui s'était échapper de sa pince à cheveux, et pour se donner bonne contenance...finalement elle tenta une explication

Ma chérie, je sais que tu as vécu de mauvais souvenirs pendant ton enfance, et vu certaines cicatrices sur ton corps, je pense que j'ai le droit à certaines explications... Ce que tu viens de me dire là me surprend. On t'a privé de manger ?

- Je...je sais pas trop par quoi commencer en fait...mais je sais que je te dois une explication...

Tu peux tout me dire Myriam. Tu me connais bien assez maintenant, pour savoir que j'ai l'esprit très ouvert et que si tu as quelque chose de grave à m'annoncer, je suis là pour t'écouter. Je te soutiendrais quoi qu'il arrive...

Il fallait y aller, pendant que Jordane pouvait se montrer à l'écoute et attentive à ses angoisses...elle fixa alors l'étudiante et commença son récit :

- ma mère...ma mère est morte en me mettant au monde. Mon père n'a pas supporté cette perte, et il m'a souvent considéré comme responsable de ce malheur. Il ne me supportait pas, je crois même qu'il me détestait. il me déteste toujours d'ailleurs...à l'age de mes 3 ans, alors que je pleurais sans véritable raison, il a décidé de m'en donner une valable : il m'a enfermé dans son garage, dans le noir complet, pendant 3h. Ce jour là, j'ai pu découvrir à quoi allait ressembler le reste de ma vie. Mon père buvait...beaucoup. Et si j'avais le malheur d'avoir une parole de trop, ou simplement d'être trop souvent présente en face de lui, il finissait par se dresser devant moi et me giflait. Au début, c'était..comment dire...ca ressemblait plus à une simple correction. Alors je ne bronchais pas, et c'était limite si je ne m'y attendais pas. Apparemment, il a finit par se dire que c'était pas suffisant, alors il est passé à des "accessoires", j'ai plus souvent eu affaire à sa ceinture, qu'à ses marques d'affection.

Myriam ravala difficilement sa salive. Elle revivait son passé au fur et à mesure, et on pouvait la voir frissonner en récitant son passé. Elle prenait cependant sur elle, comme elle l'avait toujours fait, ne voulant pas se montrer faible, et continua :

- A chaque mauvaise note, à chaque contrariété, j'y avais le droit...Il m'arrivait le soir dans ma chambre, d'attendre avec angoisse son arrivée, sachant pertinemment ce qu'il allait me faire. Et je priais simplement pour que ça ne fasse pas trop mal. L'avantage de ses coups de ceinture, c'est que par dessus un vêtement ils ne laissaient pas de traces, juste des rougeurs, pas de quoi attirer l'attention....Et ça à durer comme ça durant toute ma période où je vivais chez lui. Et puis de toute façon, je devais rester à la maison. Il n'avait pas la force d'entretenir la maison, et rentrait épuisé ou bourré. Je faisais en sorte que tout reste à peu près potable. Seulement ma scolarité en pâtissait, et je passais plus mon temps à éviter mon père qu'à étudier tranquillement chez moi comme une élève modèle. Mes seuls repas de la journée étaient ceux de la cantine. Le matin je partais tôt pour ne pas le croiser, et le soir...je lui préparait à dîner, et comme il ne supportait ma vue, il me privait de repas et je devais aller dans ma chambre...

Même si Myriam se donnait toutes les raisons du monde pour ne pas craquer, il fallait bien admettre que de parler de tout cela avec autant de détails ne l'aidait pas à rester digne et fière. Et le réconfort de Jordane à cet instant la fragilisait...non pas quelle ne souhaitait pas un soutien...mais, ce réconfort la laissait croire qu'elle avait le droit de se laisser aller, alors que jusqu'ici, Myriam se l'était toujours interdit.

- La cicatrice...je sais que tu sais de laquelle je parle. Elle a fait son apparition dans ma vie à l'age de 16 ans. Comme je tentais souvent de m'éloigner de mon père, tout était prétexte à sortir avec tout le monde et n'importe qui, même pour une demi-heure, afin de l'éviter au maximum. Il y avait ce garçon de 19 ans au lycée...il s'intéressait pas mal à moi et ne cachait pas son envie de vouloir sortir avec moi. Un soir, alors que j'ai fais croire à mon père que je dormais, je me suis barré par la fenêtre de ma chambre et je suis allé rejoindre ce garçon. J'ai passé du bon temps avec lui, histoire de connaître autre chose que les coups, et découvrir qu'on pouvait aussi vivre certains plaisirs. Il m'a ramené chez moi ensuite...on est sortie de sa voiture et on s'est dit au revoir en s'embrassant. Mon père n'avait rien loupé de la scène et quand je suis rentrée il m'attendait bien sagement. Il m'a demandé d'aller dans ma chambre, mais il m'a suivit. Il m'a insulté de tous les noms, et me hurlait dessus. Il criait si fort que j'avais l'impression que ma tête allait exploser. il m'a alors fait comprendre qu'il allait me faire passé l'envie de me comporter comme une pute, puisqu'il allait me traiter comme une pute...j'ai flippé de ces propos, j'ai cru que j'allais endurer le pire. Il m'a demandé de retirer mon t-shirt et de lui tourner le dos. J'ai pas bronché, en me disant que plus vite il le ferait, plus vite je pourrais passer à autre chose et le laisser cuver. Il savait que les coups de ceinture ne marquait pas sur les vêtements, alors il a voulu faire sans mes vêtements...il a frappé si fort, que j'en ai hurlé de douleur. ca la rendu dingue alors il a recommencé, encore plus fort deux fois de plus...sauf qu'il avait pris sa ceinture du mauvais sens : la boucle a frappé ma peau tellement brutalement que l'accroche de la boucle c'est planté dans la chair et à suivi ce tracé horrible le long de mon dos..Tout ce dont je me souviens ensuite, c'est que j'avais saigné, et que je me suis réveillé un peu sonnée le lendemain matin, dans mon lit allongé sur le ventre, un linge mouillé sur le dos. Ca a cicatrisé tout seul avec le temps, mais ca restera à jamais gravé sur moi...

Invité

Jordane écoutait attentivement Myriam. Mais il fallait avouer qu'elle ne s'attendait pas du tout un tel récit. Sa compagne avait l'air vraiment marqué, il y avait de quoi.. Mais à trente ans, elle parlait de ces choses comme si que c'était hier, comme si qu'elle n'avait pas passé à autre chose, comme si que l deuil n'avait pas été fait. Sa vie n'a vraiment pas dû être facile. La jeune peintre avait toujours été servit sur un plateau d'argent, elle se sentait mal en écoutant cette histoire. Comment un père peut-il être aussi dégueulasse avec son enfant. Qui peut accuser quelqu'un de la mort de sa propre mère !

Jordane ne savait pas trop comment se comporter. Elle avait tellement mal pour Myriam qu'elle en resta interloquée, choquée. Mais ce sont des choses qui sont maintenant terminées et Myriam devait passer à autres choses. Bien sûr, elle pouvait craquer, c'était même recommander. Pleurer était une bonne manière de se laisser aller et pouvoir oublier le reste.

A la fin du récit, Jordane prit sa compagne dans ses bras. Elle retira doucement la pince qui tenait ses cheveux, puis la posa sur la table. Dans un geste remplit de tendresse, elle caressa les cheveux de Myriam. Elle essayait de trouver les mots justes mais ce n'était pas facile puisqu'elle avait encore beaucoup de mal à imaginer.

" Je te remercie pour tout ce que tu m'as dit mon coeur. Tu peux avoir confiance en moi tout sera très bien gardé, même si je dois avouer que ça me surprend qu'on être aussi méchant avec une enfant. J'essaie de t'imaginer quand tu étais petite, tu devais être adorable, avec ta petite chevelure brune que j'aime tant. Maintenant tu es avec moi et tu ne risques plus rien. Je ne te taperais jamais, je te le promets. "

La jeune peintre serra la professeur dans ses bras. Elle ne pouvait pas vraiment voir si Myriam pleurait. Elle ne se rendait pas trop compte de la situation mais réalisait tout de même que son aimée s'était confiée. C'est qu'elle devait avoir confiance en son élève.

" Chérie... si tu as envie de pleurer, ne te retiens pas... Ca fait tellement du bien de pleurer et c'est vraiment la meilleure façon de faire le deuil. "

Invité

Myriam avait eu l'impression d'être libéré d'un poids...Elle en avait déjà parlé à Blaise, mais brièvement. Son ex-mari savait qu'elle avait été violenter étant enfant, et il savait que cette cicatrice sur le dos était le fruit de cette violence gratuite. Seulement n'était jamais rentrée dans les détails...jusqu'à aujourd'hui.

Elle laissa alors Jordane la prendre dans ses bras et la débarrasser de sa pince. Elle sentit ses doigts pénétrer dans sa chevelure, et caresser sa tête. C'est l'instant qu'avait alors choisit la jeune professeur pour enlacer sa compagne, se terrant au creux de son épaule pour cacher sa peine. Ses bras entouraient le cou de Jordane, et la serrait pour mieux de protéger tout contre elle.

Chérie... si tu as envie de pleurer, ne te retiens pas... Ca fait tellement du bien de pleurer et c'est vraiment la meilleure façon de faire le deuil.

Jusqu'ici, elle s'était promis de ne pas le faire. Seulement voilà, le souvenir de ses années passé s'était montrer un peu trop violent à son goût et Jordane n'avait tort : il fallait évacuer pour mieux oublier. Sans un mot, sans un cri, sans aucun gémissement plaintif, Myriam se mit à pleurer en silence...Elle cachait sa peine, mais des larmes chaudes vinrent couler sur ses joues et finir leur parcours dans le cou de Jordane

Au bout d'un instant de silence, Myriam ajouta une dernière remarque, d'une voix tremblante :

- Je suis désolée...je voulais pas gâcher ce moment. Mais je voulais pas te laisser dans l'ignorance non plus et te laisser croire que tu n'étais pas assez important pour moi au point de ne pas te le dire. Et je suis également désolée de devoir t'infliger cette cicatrice...

Invité

Jordane avait vraiment l'impression que sa muse avait gardé ce secret pour elle pendant toutes ces années. Bien qu'elle ne sache pas tous les détails. La jeune peintre serrait sa femme dans ses bras, essayant de lui montrer qu'elle était là pour prendre soin d'elle et la protéger. L'étudiante ne savait pas si Myriam avait déjà parlé de ses problèmes à quelqu'un, mais vu la façon dont elle les avait narré, la jeune peintre doutait de l'éventualité que ce genre de souvenirs aient pu être divulgué à quelqu'un d'autre.
Il faut dire qu'elle avait toujours rencontré des personnes avec un vécu et des souffrances. Ces personnes là se droguaient pour oublier. Chacun à sa façon de penser à autre chose, mais pour Jordane, la meilleure façon était de pleurer pour évacuer. C'est ce que Myriam faisait actuellement. La jeune peintre était touchée de pouvoir être là pour elle, et d'être la fameuse personne à qui son aimée s'est confiée.
La jeune peintre ne pouvait que redoubler de tendresse à cette instant. Elle pensa au moment où elle avait annoncé à Johanne que le LSD c'était finit. C'est une part d'elle même, qui l'a sans doute aidé à avancer. Elle ne pouvait pas vraiment s'en cacher. Cela était une base pour aider Myriam, même si le problème n'était pas comparable. Cela restait un souvenir ou quelque chose qui restait dans son coeur, et qui pendant des années l'a fait souffrir. Il était temps de mettre un terme à cette souffrance constante. Myriam avait personne pour la soutenir dans ce défi. C'est normal qu'elle soit si marquée.

A trente ans, elle allait enfin revivre.

- Je suis désolée...je voulais pas gâcher ce moment. Mais je voulais pas te laisser dans l'ignorance non plus et te laisser croire que tu n'étais pas assez important pour moi au point de ne pas te le dire. Et je suis également désolée de devoir t'infliger cette cicatrice...
" Tu n'as pas à être désolée mon amour... On a tous nos secrets ou une souffrance qui reste là... Il faut seulement trouver la bonne personne qui saura nous aider à la surmonter. Je suis très heureuse que tu ais raconté tout ça, même si ce n'est facile à entendre. Tu as prit le temps de me le dire, ce sont des choses qui ne se disent pas à tout le monde, et je te remercie de me les avoir confié. On va s'en sortir, parce que ce n'est pas que ton problème, c'est notre problème à nous deux et je te promet que je ferais tout pour que tu oublies tout ça. Je suis là pour toi. Même si je n'ai jamais vécu ça, j'ai aidé beaucoup de personnes dans ma vie, je sais ce que c'est de souffrir de quelque chose qui nous sert le coeur pendant des années... Tu restes celle que j'ai le plus envie d'aider parce que j'ai jamais autant aimé quelqu'un. Tu n'es plus toute seule face à cette bataille, je suis là ma chérie... "

Jordane sentit les larmes de sa belle qui coulaient tout contre son cou. Cela ne la dérangeait pas, au contraire. Elle était heureuse de savoir cela, parce que Myriam commençait à faire le plus gros. C'était le plus important...

" Tu n'as pas gaché la soirée, au contraire... Saches que ta cicatrice ne me dérange pas... Et puis, à vrai dire, je m'en fiche. Je t'aime tout entière. Ce n'est pas ça qui va m'empêcher de t'aimer... Aller viens contre moi ma puce... "

La jeune peintre serra la professeur dans ses bras, la berçant doucement. Sa voix se mit à fredonner une petite chanson, pendant qu'elle lui caressait tendrement les cheveux...
" When I saw you,
for the first time
I knew,
you are the one...
You,
Didn't say,
A word,
To me...
But love,
was in the air... "

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Vivement ce soir ! (pv Jordane)

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