Myriam laisse Jordane gérer le timing du dîner, après tout, elle avait l'air de s'en sortir et ne voulait pas s'imposer à elle. Elle se doutait bien que de reparler des histoire de cœur allait forcément amener à la nostalgie, mais Myriam n'y voyait aucun mal. Bien sûr, si elle avait su dans le fond ce à quoi Jordane repensait, elle aurait sans doute été piqué par la jalousie...seulement, elle savait se tenir, et ne voulait pas montrer de trop mauvais côté.

C'était une belle histoire au fond... Mais comme tu dis, elle extériorisait comme elle peut. La pauvre...

- Tout histoire est belle à vivre à partir du moment où elle est voulu !

Les dessert avait été amené, et Myriam et sa gourmandise n'allait certainement pas s'en plaindre. Seulement, ce dernier met n'allait pas s'avérer être la principale préoccupation de la professeur à cet instant précis. Apparemment, jordane avait besoin de deux réponse précise, et Myriam se demandait par laquelle commencer....Finalement elle opta pour celle de la drogue et cigarette.

- Drogue, non ! hors de question, pour les raisons que tu connais déjà...cigarette euh...Oui. de mes 18ans jusqu'à l'aube de mes 26ans environs. Durant toute ma période université loin de chez moi en gros ! Au départ, il s'agissait d'un plaisir, et ca tourné à la dépendance. Je sais plus trop pourquoi j'ai décidé d'arrêter, sans doute pour me faire mieux voir lorsque j'allais devoir commencer mes premiers cours en tant que professeur titulaire...et puis j'ai rencontré Blaise, il détestait tout ce qui avait un rapport avec la cigarette, alors je n'ai pas repris. Je regrette juste parfois certaine cigarette, celle qu'on envie le plus...mais je ne regrette pas d'avoir dit adieu à ma dépendance. C'est assez contradictoire en fait !

Myriam marque ensuite une pause : il fallait maintenant s'engager dans la réponse au surnom...il ne s'agissait que d'un mot, mais pour Myriam s'était représentatif de plus de chose, d'une intimité partagée, d'une marque d'affection définitif et révélée...elle ne voulait pas prendre ça à la légère. Cependant, contre toute attente, la jeune professeur ne se fermait à l'idée de doter Jordane de ce genre d'affection. Elle n'avait certes rien dit depuis, n'avait jamais tenté de l'affubler d'un surnom, mais n'y voyait pas non plus d'inconvénient à le faire. C'était simplement sa retenue habituel qui l'avait coupé dans ses élans.

Et maintenant, Jordane avait envie de savoir, et Myriam lui devait bien ça. La professeur fixa la jeune peintre droit dans les yeux, avec intensité, sans rien dire, et jaugea sa patience...

Personnellement, je dois avouer que j'adore t'appeler Chérie

- Et c'est tout à mon honneur...

Elle laissa encore un blanc après ça, sans pour autant lâcher le regard de Jordane, puis décida d'agir. Sans rien dire, Myriam se leva de sa chaise avec calme et assurance, et s'approcha de Jordane avec des intentions fermes.
N'étant pas assise au ras de la table, Myriam profita de l'espace entre cette dernière et l'étudiante pour venir s'y installer. Elle enjamba délicatement sa compagne pour se retrouver à califourchon sur les jambe de Jordane, lui faisant face. Elle entoura son cou de ses bras et lui répondit d'un voix suave et assurée.

- Merci pour ce dîner....Mon cœur.

Voilà une bonne façon d'amener sa réponse : elle accompagnait sa reconnaissance et sa gratitude pour le dîner offert, tout en dévoilant le surnom qu'elle souhaitait lui donner...et pour finaliser ces propos, Myriam se concentra sur le cou de son étudiante pour y déposer des baisers et s'enivrer de son parfum...

A en voir la réaction provoqué dans le corps de sa compagne, la phrase de Myriam avait fait son effet. Et alors qu'elle s'amusait à chatouiller le cou de son aimée par des baisers et autres petites attentions non loin de son oreille, quelque chose vint légèrement contrariée la jeune professeur.

L'intimité entre les deux femmes étaient tel que Myriam n'avait pas pu empêcher les gestes de l'étudiante qui s'était faufiler sous son léger pull pour lui caresser le dos.
Myriam avait d'abord prit sur elle, ne voulant pas couper court à cet instant amoureux...mais il était difficile pour elle de se dire que cette marque indélébile et la sensation des doigts de sa compagne sur sa peau devait forcément finir par entrer en contact. Même si cette cicatrise n'avait pas l'air de refroidir Jordane, pour Myriam c'en était tout autre.

Elle tenta donc de se concentrer sur le cou de l'étudiante, en pensant à autre chose qu'aux mains posées sur son dos, seulement ne voulant pas se sentir mal à l'aise, elle tenta quelque chose :

J'espère qu'il t'a plus... ma chérie.

- C'était parfait mon amour...

S'emparant de cette nouvelle occasion pour l'affubler d'un nouveau surnom, la jeune professeur profita que Jordane penche légèrement la tête afin de lui offrir son cou, pour s'emparer avec délicatesse des mains de l'étudiante derrière son dos, et de les descendre gentiment de chaque côté de sa taille. Ainsi, Ce geste aurait pu passer pour un simple désir de Myriam, qui imposait ses zones de prédilection, plutôt que d'un rejet de sa part. Surtout que dans le fond, il ne s'agissait vraiment pas d'un rejet de l'étudiante...simplement d'un rejet d'elle-même.

Elle s'empara ensuite des lèvres de la jeune brune pour échanger un baiser tant attendu et sensuel...les mains de l'étudiante avait fini par emprunter un nouveau chemin : Celui de sa poitrine. Alors qu'elles s'embrassaient toujours, Myriam se mit à rire légèrement, comprenant parfaitement ou tout ceci allait les mener. Elle lâcha alors les lèvres de son amie, et reprit à nouveau les mains de cette dernière. Avec un regard malicieux mais entendeur, elle retira les mains de l'étudiante de dessous son pull et déclara :

- hop popop ! non non non ....

Le faux refus qu'imposait Myriam l'amusait. Elle se redressa alors légèrement, ne laissant plus ainsi tout son poids sur les jambes de Jordane, et ajouta d'une voix mi autoritaire, mi-aguicheuse.

- Manger, d'abord...Plaisir, ensuite !

Myriam était ravie de voir que la jeune peintre prenne les choses avec la même légèreté, c'est pourquoi lorsqu'elle évoqua une nouvelle fois l'anecdote du frigo, Myriam lui répondit avec plaisanterie :

- Et non !...c'est d'ailleurs avec mon frigo que j'aurais du me marier !!

Voyant que finalement, Jordane n'était pas prête à la lâcher, Myriam se plaça correctement sur ses genoux pour pouvoir déguster son dessert en même temps qu'elle. Elle s'empara de la cuillère que lui avait tendu l'étudiante et s'attaqua à son dessert tout en s'amusant de la dernière réflexion de Jordane :

Tu as tous les pouvoirs sur moi... c'est dingue...

- L'avantage d'avoir 30 ans...des années et des années de manipulation sont derrière-moi ! Je me rode avec toi !

L'heure était donc à la plaisanterie et à l'humour décalée pour Myriam, ce qui la rendait sans doute plus attendrissante et décontractée. Seulement, il ne fallait pas non plus négliger le côté sensuel de la situation...et pour ça, Jordane se débrouillait plutôt bien. Alors qu'elle entamait une nouvelle bouchée de sa religieuse, la jeune professeur avait aperçut du coin de l'œil, le doigt de Myriam venir récupérer le chocolat sur son assiette. Myriam tourna alors le regard en sa direction et se mit à sourire malicieusement à Jordane. Elle repensa alors elle ce qu'elle venait de dire sur ses pouvoirs à l'égard de Jordane et ajouta :

- Mais je vois que dans le genre "moi aussi je sais m'amuser avec les nerfs des gens" tu te pose là !

Allier chocolat et Jordane dans un même geste ?! C'était tout simplement le must pour appâter Myriam ! et c'est ce qu'elle avait tenter d'expliquer dans sa dernière remarque. Le doigt de Jordane vint alors s'approcher dangereusement de la bouche de la professeur. Cette dernière, sans détacher son regard de celui de sa compagne, s'empara alors de son doigts d'une main délicate et entre -ouvrit la bouche : c'est d'abord sa langue qui s'aventura pour jouer dangereusement avec le doigts de Jordane, se délectant de son gout chocolat, et finalement, les lèvres de Myriam suivirent le mouvement pour venir emprisonner l'index de l'étudiante à l'intérieure de sa bouche...jeu de main.....jeu de vilain !

Myriam était fière d'elle..mordiller le doigt de sa compagne n'était qu'un moyen de se venger de la provocation de cette dernière avec le chocolat.

Elle lâcha alors l'index de Jordane et se mit à rire franchement en se cherchant une excuse :

- En même temps c'est de ta faute, tu n'avais pas à me tenter de la sorte ! Moi...tout ce qui est à base de chocolat, je mords dedans !

Ca aurait du suffire à calmer les ardeurs de la jeune peintre, mais apparemment non, vu qu'elle retentait de diable, avec sa langue cette fois !

Oh, je joue avec tes nerfs ma chérie ? C'est que j'aime surtout te provoquer !

Myriam se laissa faire de cette provocation...Après tout autant en profiter à juste titre. Elle offrit alors ses lèvres, faisant mine de résister à la tentation de goûter les siennes. Ca semblait facile sur l'instant, mais à l'intérieure, Myriam bouillait : Jordane se jouait d'elle et usait de séduction, entamant un jeu sensuel et précises avec les lèvres de la professeur....Au bout d'un moment, Myriam céda à la tentation et s'empara définitivement des lèvres de jeune femme, partageant un baiser torride et passionné. Cependant, elle ne put également s'empêcher de lui faire une réflexion au sujet de son jeu de séduction, prenant tout ça avec légèreté et amusement, elle déclara :

- Ah...tu aimes me provoquer....Dis-moi je rêve ou j'ai l'impression que tu as envie de moi ?!

Elle ne lâcha pas les lèvres de sa compagne entre chaque mot prononcé, amenant ainsi beaucoup plus de désir dans ses paroles et d'excitation dans ses gestes...

Myriam avait eu l'impression d'être libéré d'un poids...Elle en avait déjà parlé à Blaise, mais brièvement. Son ex-mari savait qu'elle avait été violenter étant enfant, et il savait que cette cicatrice sur le dos était le fruit de cette violence gratuite. Seulement n'était jamais rentrée dans les détails...jusqu'à aujourd'hui.

Elle laissa alors Jordane la prendre dans ses bras et la débarrasser de sa pince. Elle sentit ses doigts pénétrer dans sa chevelure, et caresser sa tête. C'est l'instant qu'avait alors choisit la jeune professeur pour enlacer sa compagne, se terrant au creux de son épaule pour cacher sa peine. Ses bras entouraient le cou de Jordane, et la serrait pour mieux de protéger tout contre elle.

Chérie... si tu as envie de pleurer, ne te retiens pas... Ca fait tellement du bien de pleurer et c'est vraiment la meilleure façon de faire le deuil.

Jusqu'ici, elle s'était promis de ne pas le faire. Seulement voilà, le souvenir de ses années passé s'était montrer un peu trop violent à son goût et Jordane n'avait tort : il fallait évacuer pour mieux oublier. Sans un mot, sans un cri, sans aucun gémissement plaintif, Myriam se mit à pleurer en silence...Elle cachait sa peine, mais des larmes chaudes vinrent couler sur ses joues et finir leur parcours dans le cou de Jordane

Au bout d'un instant de silence, Myriam ajouta une dernière remarque, d'une voix tremblante :

- Je suis désolée...je voulais pas gâcher ce moment. Mais je voulais pas te laisser dans l'ignorance non plus et te laisser croire que tu n'étais pas assez important pour moi au point de ne pas te le dire. Et je suis également désolée de devoir t'infliger cette cicatrice...