La chieuse ! Myriam se la jouait pas fine sur ce coup là ! Cela étonnait drôlement le jeune peintre. Elle qui imaginait sa professeur comme carré. L'étudiante savait très bien qu'il devait être tard, mais elle se tut. Elle ne voulait pas le dire à Myriam, celle-ci aurait sans doute prit la fuite si elle avait apprit l'heure qu'il était. Toutefois, cela ne l'empêchait pas gémir comme une enfant qui ne voulait pas se réveiller. Cela amusait la jeune peintre. A 30 ans, c'était la professeur qui jouait les enfants ! Jordane pouffa puis se mit à califourchon sur les fesses de sa compagne. Aller hop ! On s'impose ! Elle va bien finir par ouvrir les yeux avec un petit massage matinal !

La jeune peintre posa doucement ses mains sur le dos de Myriam, laissa la chevelure brune flirter avec la douce peau de sa professeur. Ses mains commencèrent lentement leur travail. Jordane entreprit de masser les épaules de sa compagne avec tendresse. Depuis les épaules, elle descendit lentement sur ses omoplates puis ses flancs. Ses doigts passèrent par le côté de ses seins et descendirent au niveau de la taille de Myriam. La jeune peintre finit par se pencher pour embrasser la nuque de sa belle, cherchant à la réveiller en douceur. Ses mains repartir lentement sur ses omoplates, puis ses épaules, dans des mouvements légers et doux.

" Alors, est ce que ma petite puce va ouvrir ses petits yeux ?... "

Le temps que Myriam se réveille, Jordane la massait toujours avec douceur. C'est vrai que ce n'est pas forcément pratique de masser quelqu'un sans l'huile adéquate, mais la jeune peintre faisait tout pour ne pas faire mal à sa compagne. Bizarement, ce don pour les massages lui était naturel. L'étudiante avait toujours aimé faire des massages. Cette manière de s'imprégner des formes de l'autre, est une des meilleures façon d'apprendre à connaître le corps de son partenaire. La jeune brune avait toujours aimé passer ses mains dans les formes du dos, que ce soit dans le creux des reins, les cercles que peuvent former des omoplates, le trait épais de la colonne vertébrale. Jordane ne voulait pas voir la cicatrice comme un mal. Elle savait toujours voir la beauté des choses, même si elles n'avaient une belle histoire.

Sur le coup, elle ne se rendait pas compte que Myriam faisait un grand effort pour se laisser faire. Après tout, c'est vrai, elle avait de quoi cacher son dos. Mais sa cicatrice n'était pas vraiment moche pour autant. Jordane comprit bien vite qu'elle avait beaucoup de chance de pouvoir masser sa belle.
Lorsque Myriam commença à converser sur cette fameuse cicatrice, la jeune peintre passa doucement son index dessus. Elle suivit la trajectoire et le sillon que dessinait cette blessure sur le dos de sa compagne.

" Elle n'est pas moche. On dirait un éclair. J'aime bien... "

Jordane sentit les mains de sa partenaire sur ses cuisses. C'est ainsi qu'elle descendit de sa position surélevée pour se retrouver aux côtés de Myriam. Elle passa une main dans les cheveux de sa belle.

" Tu es belle Myriam... tu n'as pas à douter... Un jour je peindrais ta cicatrice et tu verras à quel point elle t'embellit plus que tu ne le crois... "

La jeune peintre s'approcha de sa compagne pour lui déposer un petit baiser sur les lèvres, caressant toujours ses doux cheveux bruns. Elle observa ses beaux yeux noisettes qui brillaient à la lueur du soleil. Myriam est vraiment magnifique...

" Je suis si heureuse de pouvoir me réveiller à tes côtés... "

[Je crois qu'on a jamais fait une aussi belle description de ma personnage. Là on peut dire que tu as très bien cerné Jordane et c'est quelque chose qui me touche parce que je n'ai jamais réellement su écrire ça d'elle, alors que c'est totalement ce que je pense. Un grand merci, sincèrement.]

- Alors si je comprend bien ?! T'as eu un coup de foudre pour un Éclair ???!
Jordane se mit à rire à la remarque. Myriam avait toujours le chic pour sortir des petites blagues bien placées. La professeur paraissait discrète, réservé, mais elle avait énormément de choses à l'intérieur d'elle. Bien sûr, elle les cachait profondément... C'était peut être un défaut, mais c'était une bonne manière de se protéger. Au final, Jordane ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, parce qu'elle même manquait de ce réflexe. Son âge, encore jeune, et l'inexpérience, ne l'a jamais aidé. C'est pour cette raison que la jeune peintre ne s'est jamais vraiment protéger. Elle avait peut être trop d'assurance ? Qui sait ?

Jordane avait toujours fait au feeling et avait toujours suivit sa raison. Sa raison qui parfois, était un peu folle. Ses envies prenaient parfois le dessus, d'ailleurs, c'est pour cela qu'elle était aux côtés de Myriam à cette heure.
Si elle n'avait pas prit le courage pour retourner voir la professeur, il n'y aurait sans doute pas cette complicité entre elles aujourd'hui.

" Oui... on peut dire que j'ai vraiment eu un coup de foudre pour un éclair en chocolat !! "

Jordane éclata de rire. Elle serra son corps nu contre celui de sa belle, retrouvant encore plus la présence de sa compagne. Elle avait vraiment tout pour être heureuse.

Elle imaginait qu'elle avait atteint ce qu'il y avait de plus beau avec Myriam. Sa professeur l'avait tellement repoussé que celle-ci passait pour un coeur de pierre, qui, aujourd'hui, laisse tout passer, se laisse aller et guider. Jordane n'avait jamais ressentit ça pour quelqu'un. C'était un sentiment fort qu'elle découvrait au fur et à mesure des secondes, des minutes... des jours...

" Si toi tu es mon petit éclair, je me demande bien que ce que je suis pour toi ! "

Myriam était un éclair. Oui c'était le cas de le dire. Elle était belle et fine, brillante comme un éclair. Elle s'imposait toujours comme la foudre. Elle est semblable à la décharge électrique et la force qu'offre un éclair. Bizarrement, la professeur avait fait une très belle métaphore sans s'en rendre compte.

" Tu es semblable à la un éclair Myriam, et c'est pour cela que je t'aime... "

[Désolée du temps, j'ai été promener mon chien ! Et pour mon personnage je suis heureuse que tu la vois ainsi, ça prouve que je la joue assez bien. ]

Jordane l'écouta avec des grands écarquillés. Un fer à cheval ? Mais d'où elle tenait ça ? Elle a été chercher ça loin ? A moins qu'elle voulait manger du cheval à midi ? La jeune peintre éclata de rire. Plus Myriam s'expliquait, plus l'étudiante faisait une tête bizarre. Elle ne savait pas trop comment prendre ses mots et ses paroles, rire ou continuer à écouter sa belle ? Jordane l'écouta jusqu'au bout. Elle avait presque les larmes aux yeux. Sa professeur commençait à la toucher. Comment pouvait-elle lui sortir une chose pareille alors qu'elle était à peine sortit de son sommeil ?

" Je t'aime... "

Murmura Jordane. Elle n'avait pas trouvé mieux que cette parole pour lui répondre. Et en même temps, elle était heureuse d'entendre cela de Myriam. La professeur avait enfin réalisé son bonheur... Après l'avoir serré dans une étreinte unique, la jeune peintre la fixa dans les yeux. Elle lui passa la main dans ses cheveux noirs et mi-long.

" Tu veux manger quelque chose ? "

Félin avait finit sa gamelle. Et oui, déjà ! Et c'est tout naturellement qu'il s'était pointé sur le lit. Quand Jordane le remarqua, il était tranquillement en train de faire sa toilette, léchant les coussinets qui composaient ses pattes. La belle vie quoi !
La jeune peintre éclata de rire en le voyant.

" Eh bin dis donc ! Il en profite bien lui ! "

[Pas taper ! mdr]


Encore et toujours les mêmes paroles. Après une telle nuit, Jordane n'aurait jamais imaginé que Myriam ait à se barrer comme ça. Toujours comme une voleuse, elle avait le don de tout foutre en l'air. Fallait qu'elle parte. La jeune peintre soupira un grand coup et regarda la professeur qui se rhabillait. D'accord, ok, donc tu te barres pour aller voir ton ex-mari ! Ca me fait un bien fou, mais tu ne peux pas savoir à quel point ! Je suis très heureuse pour toi !

Jordane sortit du lit et enfila son t-shirt qui trainait sur le sol depuis hier soir.
Félin quand à lui, restait sur le lit, un peu surpris par ce qui venait de se passer. A croire qu'il était aussi effaré que sa maîtresse. La jeune peintre faisait la gueule. Ah bah oui. De toute façon, il ne fallait pas se leurrer, jamais deux sans trois. Une fois dans sa salle de cours pour une réunion, une deuxième fois après avoir couché pour la première fois ensemble, et une troisième pour son ex-mari ! Ok ok... Jordane venait de faire le tour de la vie de Myriam en quelques pensées.

" Ok, casses-toi. "

La jeune peintre remit son string à dentelle noir, qui avait fait son effet la veille. La jeune peintre se mit devant la fenêtre de la cuisine. Elle était déçu. Elle lui en voulait.
L'étudiante était très énervée, mais à la fois blessée. Elle n'arrivait pas à lui pardonner et elle ne voulait pas s'habituer à ce genre départ. Jordane devait se calmer avant d'exploser, parce qu'elle était actuellement en train de bouillonner. Certes, Myriam avait décommandé hier soir, mais pourquoi n'avait-elle prévenu la jeune peintre ?

L'étudiante attendit que Myriam se soit complètement habillée. Après cela, elle se rendit devant la porte d'entrée qu'elle ouvrit en grand.

" Le jour où tu seras capable de ne pas me laisser en plan et comme une conne tu me préviendras, parce que là j'en ais franchement marre ! Tu gâches toujours tout, donc je n'ai pas envie de m'énerver, tu te casses et on verra plus tard ! "

Jordane évitait le regard de Myriam. Elle savait qu'elle devait la blesser et que ses actes allaient répercuter sur le futur, mais pour elle, c'était la meilleure façon de faire comprendre à Myriam qu'elle n'aimait pas qu'on la prenne pour un pigeon.

Jordane ne répondit pas à la réflexion de Myriam. Elle n'avait plus envie de la voir, elle était très en colère. C'était déjà bien qu'elle n'explose pas de colère devant elle. Elle se contenait, mais son coeur battait à fond les gamelles. Elle savait bien qu'elle était en train de se faire souffrir elle même.
La jeune peintre claqua la porte derrière Myriam et explosa enfin d'un cri.

" PUTAIN !!!!!!! "

L'étudiante souppira un bon coup pour évacuer la pression. Elle qui avait imaginé une belle matinée en compagnie de Myriam, derrière un bon café. Non, sa partenaire en avait décidé autrement. Ouais, c'était bien beau de raconter sa vie à l'autre, mais après de telles confessions, on ne se barre pas comme ça ! Jordane avait la tête dans le brouillard parce qu'elle venait à peine de se réveiller. Le fait d'apprendre que Myriam voulait partir n'était pas le meilleur des réveils. Elle finit par retourner sur le canapé pour fumer une cigarette, qu'elle alluma. Et puis après ça, Myriam voulait qu'elle arrête la drogue ?

Félin était partit se cacher dans un coin de la pièce, la jeune femme ne savait pas où il était, et on peut dire que ce n'était pas sa principale préoccupation. Son coeur reprit un battement normal après quelques grands soupirs.

Jordane se releva en direction de ses pots de peinture qu'elle ouvrit un à un. Au bout de quelques minutes, elle trempa sa main dans chacun des pots, et lança la peinture sur la toile vierge qui se trouvait sur son chevalet. Elle avait besoin de canaliser son énergie...

Comment allait se dérouler cette journée ?... de merde ?....